Aime-moi juste un été

Le début des vacances

Ma mère, ainsi que le reste de ma famille, avait décidé à l'unanimité de partir vers la côte Est pour nos vacances, au moins pour cinq jours. Une destination très prisée avec ses quelques plages, ses activités populaires, notamment, la fête foraine où tous les gens de mon âge sortent, soit avec leur groupe d'amis, soit avec leur famille, et exposent enfin leur tenues les plus tape à l'œil, à cause de la chaleur qui s'y profile, mais aussi, dans un but parfois purement hun-hun, clin d'œil.
Tout le monde sait que c'est durant les vacances que débute, ce qu'on appelle  : "la saison des amours".

Et ça tombait bien avec ma récente motivation.
Le mieux pour moi, c'est de ne me donner qu'à une personne qui ne m'aime pas et que je n'aime pas, pour pouvoir enfin rétablir les choses dans mon esprit.

— Serena, tu as fini là-haut !?, crie ma mère en bas alors que je range ma valise.

— Pas encore !, je crie à mon tour.

On doit plier nos bagages la veille du départ si on veut y être à temps.
Chez les Botroes, la ponctualité n'est pas dans nos gênes, alors on doit faire au mieux quand on y est obligé.
Je serre entre mes vêtements des affaires de toilettes, dont une brosse à dents, des sous-vêtements propres, avant d'enrouler en boule une serviette pour pouvoir rajouter de la place pour le reste.

— Sœurette, t'aurais pas vu mon tee-shirt Poudlard ?, me demande mon frère en fouillant son placard.

— Nope, cherche dans ta valise, dès fois tu le mets dedans avant d'oublier.

Il essaie et retrouve en effet son tee-shirt avec dessiner dessus le blason des Gryffondor. Je le lui avais acheté après une virée shopping avec une de mes meilleures amies surnommée Rainbow, aussi tarée de mangas que moi, mais avec un air plus posée. De ce que j'ai appris, j'allais la retrouver là-bas, elle y passe ses vacances depuis maintenant une semaine.
Je l'envie dès fois.

Je finis après plusieurs minutes à ranger le tout, avant de prendre ma valise et la déposer près de celles des autres, à côté de la porte principale.

— Voilà, comme ça, pas besoin de se précipiter demain, soupire ma mère de soulagement. J'avais peur qu'on ne puisse pas bien nous organiser pour ces vacances, heureusement, j'ai eu tort.

La séparation de mes parents avait grandement perturbé ma mère, au point de lui faire totalement perdre confiance en elle et aux événements. Je me dis parfois qu'elle a déteint sur moi, ou bien que c'était dû à l'influence d'Erwan, et que c'était pour ça que je n'étais plus aussi confiante, je n'ai même plus le souvenir de l'avoir déjà été.

S'organiser était la première grande étape pour ce voyage, ou plutôt, la première et la seule importante, car il n'y aura pas que notre trio qui allait nous prélasser sur les bords de la côte Est, mais aussi deux de mes neveux et nièces, ma cousine, et leurs parents respectifs. En tout, deux enfants, deux adolescents, et une jeune adulte encore en pleine puberté (moi) à gérer.
Je n'avais pas encore atteint la majorité, à pouvoir pousser les portes d'un casino, mais on me poussait du mieux qu'on pouvait à entrer dans le monde des adultes. S'ils y arrivaient un jour...

— Ethan, je t'ai demandé cent fois d'aider ta sœur pour ses bagages, tu sais très bien qu'elle est tête en l'air, à deux, vous devriez pouvoir vous en sortir pour ne rien oublier.

— Mais, maman, c'est même moi qui l'a aidé à retrouver son tee-shirt tout à l'heure, je proteste.

— Revérifie tes bagages, Serena, me répète ma mère d'un ton sérieux.

Je m'active pour ne pas me faire gronder, et aussi parce que j'adore ma mère malgré tout. Une fois les valises réouverts, je fouille parmis toutes mes affaires avec l'aide d'Ethan. Bien. Tout est impeccable cette fois.