Death's Falcons - Ruby

Chapitre 17

(Texte brut )

Malone

— Réponds-moi, Ruby. Est-ce que ça te pose un problème ? insisté-je pour voir ce qu'elle a dans le ventre.

Je suis fou de rage de l'avoir face à moi, mais pas que. Cette pointe dans le coeur quand je suis près d'elle se rappelle à mon bon souvenir et je déteste ça ! Je suis censé être un professionnel, mais elle a un effet sur moi que je ne peux pas expliquer. C'est une lutte constante dans mon esprit.

Elle reste silencieuse, les larmes aux yeux. Je relâche mon emprise sur son menton et me tourne vers le couloir, au moment où Stan nous rejoint. Je lui adresse un sourire crispé, ne pouvant pas cacher ma colère. Stan nous regarde tour à tour, semblant satisfait de la tension palpable entre Ruby et moi, avant de reporter son attention sur elle.

— J'ai un contre temps. Sois prête pour 21h30, je te récupère au loft. D'ici là ne retourne pas travaillé et profites en pour faire le tour du propriétaire à Lévy, dit-il en nous faisant signe de partir.

Je ne quitte pas Ruby des yeux alors que nous pénétrons dans le loft que nous devons partager. Je peux sentir les émotions qui l'habitent, sa colère, sa frustration, sa tristesse. Je suis à peu près dans le même état d'esprit qu'elle. Je ne me éjouis absolument pas de cette situation.

Je la vois s'arrêter devant une porte et l'ouvrir brusquement, révélant la chambre qui sera la mienne. Elle me jette un regard glacial avant de partir vers sa propre chambre. Je ferme la porte derrière moi, laissant échapper un soupir. Je suis dans un sacré pétrin.

Je m'assieds sur le lit et passe mes mains dans mes cheveux. Je ne sais pas comment je pourrais vivre sous le même toit que Ruby sans que les choses dégénèrent. Elle m'attire autant qu'elle me donne des envies de meurtre. Je soupire à nouveau et secoue la tête pour me concentrer sur la mission, mais je n'arrive pas à chasser Ruby de mon esprit.

J'inspecte la chambre, elle est sobre et élégante. Rien à redire, tout est impeccable, mes affaires y ont déjà été déposées. Je m'approche alors de la fenêtre en regardant les immeubles qui se succèdent, mesurant leur hauteur dans une vaine tentative de ne plus penser à ma nouvelle colocataire. Agacé, je me dirige vers mon sac pour prendre une douche afin de me changer les idées. Quand j'en ressors, je trouve Ruby assise sur la chauffeuse attenante à mon lit. Je suis surpris de la voir là, mais je garde mon calme et ne lui montre aucune émotion.

— Je suppose que tu as fini avec ta petite crise, dis-je d'un ton sec.

Elle me lance un regard noir avant de prendre la parole.

— Levy, est de retour ?

— Comme tu le vois, Ruby, la nargué-je en faisant claqué son surnom sur ma langue.

Je laisse la serviette de toilette enrouler autour de ma taille glisser sur le sol avant de m'avancer jusqu'à mon sac de sport. je sens son trouble me coller à la peau et entends distinctement le bruit que fait sa respiration erratique. Je jubile ! Et en petit con qui se respecte, je prends bien plus de temps qu'il en faudrait pour sortir ma tenue. Je me retourne en souriant d'un air satisfait et je la vois me scruter de haut en bas, son regard insistant sur mon torse, mes abdos et... ma queue.

— Mes yeux sont plus haut, Sugar !

Elle relève vivement la tête, les joues légèrement empourprée par la gène. Nos regards se croisent, un mélange de colère et de désir s'y confrontent et je peux sentir la tension monter entre nous. Je lutte de toutes mes forces pour ne pas m'attarder sur les courbes de son corps. Il est hors de question que je lui laisse une porte d'entrée.

— Tu serais aimable de te vêtir, Mal... Lévy.

— Tu serais aimable de sortir de ma chambre... à peine retrouver, tu salive déjà d'envie pour moi Sugar ?

D'un geste brusque Ruby se lever et de se diriger vers la porte. Mais avant de sortir, elle se tourne vers moi et me dit :

— Ne te fais pas d'illusions, Lévy. Je ne suis pas du genre à m'adapter facilement aux situations que je n'ai pas choisies. Ne t'installe pas trop! Stan me mange dans la main, ce n'est qu'une question de temps avant que je me débarrasse de toi !

Elle claque la porte derrière elle, me laissant seul avec mes pensées. Je souris comme un abruti à son petit numéro, qui je dois bien l'admettre m'en a donner une semi érection. Ma mission s'annonce plus difficile que prévu avec Ruby dans les parages. Je secoue la tête pour me reprendre. Je ne peux pas me laisser distraire par Ruby, pas maintenant. Je m'habille rapidement et sors de ma chambre. Je trouve Ruby dans le salon, assise sur le canapé, en train de feuilleter un magazine. Elle relève la tête lorsque je m'approche.

— Tu as prévu quelque chose ce soir ? demandé-je en essayant de paraître détaché connaissant pourtant la réponse.

— Pourquoi tu veux savoir ? répond-t-elle sèchement.

— Juste pour savoir si je dois te coller au cul ou si je peux sortir un peu.

Elle soupire et me lance un regard méprisant.

— Je n'en ai rien à foutre de tes plans. Fais ce que tu veux.

Je ne suis pas dupe. Je sais que ce n'est pas la vérité.

— Faut-il que j'appelle Stan ?

Je la provoque en balançant la première connerie qui me vient à l'esprit, sachant pertinemment qu'elle prendra cher si je dérange le boss par ça faute. Je ne suis pas con, je sais ce qu'implique le statut de préférée auprès d'un connard de proxénète. Ruby est sa petite pute attirée, obéissante et dévouée. Putain, j'ai vraiment un gros problème avec ces enculés qui prennent les femmes pour leurs putain d'objet ! Je sors mon iPhone de la poche arrière de mon jeans, lui indiquant mon manque de patience.

— Non, c'est bon ! Je passe la soirée avec lui, enfin c'est ce qui était prévu. Il ne devrait plus tarder.

Un bon petit coup de pression, ça fonctionne toujours. Je range mon iPhone dans ma poche et lui donne un dernier regard insistant avant de partir à la recherche de nourriture à me mettre sous la dent. La cuisine ouverte regorge d'équipement dernier cris. C'est certain, le boss à cette gonzesse dans la peau à voir le paquet de pognon que vaut ce loft. Je dois au moins la remercier pour ça. Je farfouille dans le frigo et mets la main sur un reste de plat préparé. Je le fais chauffer et m'installe sur un tabouret de l'ilot centrale pour manger en attendant patiemment que Stan arrive.

Je n'ai pas besoin de me jouer un film dans la tête pour savoir que Ruby n'est pas une fille à s'attacher. Elle a dû se faire avoir d'une façon ou d'une autre, soit par le boss ou par quelqu'un d'autre.

J'avale mon plat rapidement et me lave les mains lorsque la sonnette retentit. Putain, il est ponctuel ! J'adresse un signe de tête à Ruby en passant à côté d'elle et pars ouvrir la porte. Stan est déjà à l'intérieur de l'appartement avant que j'aie eu le temps de fermer derrière lui. Je retourne dans la cuisine et reprend ma place sur le tabouret de l'ilot en attendant que Stan et Ruby regagnent la porte d'entrée. Mais avant de quitter les lieux notre boss prend la parole.

— Je t'envoie mes directives par SMS afin de prendre le relai à mon départ. Tu as ta soirée Lévy, tu es libre. Ne te prive pas et profite de ce que Diamond a à t'offrir en attendant !

Je lui fais un signe de la tête l'avertissant que j'ai compris. 

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MK