Livre de concours Wattpad

Texte 4 Un nouveau départ

Concours: watt'travel 2
Organisateur : @PlumeDuMonde51 Mot : 1675

Le soleil se lèvait. Par la vitre arrière de la voiture, je le sentis caresser mon visage avec ses rayons incandescents. Je ne pouvais m'empêcher d'ouvrir les yeux pour contempler ce magnifique spectacle, ces couleurs orangées teintant le vaste ciel.

Dans la voiture, tout était calme. Ma petite sœur Églantine dormait encore en se cachant le visage le mieux que possible, pour ne pas être réveillée par la luminosité aveuglante. Un simple luminaire pouvait suffire à la tirer de son sommeil particulièrement léger. Mais cette fois, j'entendis des ronflements profonds, signe qu'elle n'était pas prête de quitter le pays des songes. Quant à ma mère, elle regarda le paysage paisiblement, se laissant porter par le chant des mouettes.

C'était la première fois que je les entendai en vrai. D'habitude, je ne les voyais qu'à la télé ou sur des imagiers provenant de ma chambre d'hôpital, dans le but de m'évader un peu. Je n'avais jamais quitté cet endroit depuis l'âge de six ans. Les rares fois que j'en sortais, c'était uniquement pour rentrer chez moi. Ma santé très fragile pouvait virer à tout moment, c'était pour cette raison que je n'étais jamais allée à la mer et que je n'avais jamais pu voir ce qui constituait ce magnifique endroit.

Atteinte d'une leucémie, appelée aussi cancer du sang, je ne faisais que vadrouiller dans les services d'oncologie, réalisant les protocoles expérimentaux pour pouvoir me guérir. Choutée aux médocs et aux chimios, voilà en quoi consistait mon quotidien éreintant, depuis qu'on me l'avait décelé. Tout le temps fatiguée, je ne sortais presque pas, restant la plupart du temps clouée au lit. Le simple mouvement me fatiguait énormément.

Depuis ma naissance, je n'avais pas toujours été comme ça. Comme tous les enfants, je jouais dans la cour de récréation à la corde à sauter, à la marelle, avec un trycicle. Je débordais de vie. Le problème étant qu'à chaque fois que je tombais, que je me coupais avec une feuille de papier, cela prenait des proportions démesurées. Je perdais beaucoup de sang contrairement aux autres. De plus, je tombais souvent malade, enchaînant les infections à répétition, telle la grippe, la gastro... Le simple microbe suffisait à m'atteindre.

Ma maîtresse trouvait cela étrange de me voir ainsi. C'était elle qui avait conseillé mes parents de m'emmener faire des examens bien poussés afin de dépister ce que j'avais réellement. Le diagnostic fut confirmé par un myélogramme réalisé par ponction lombaire, révélant que mon taux de globules rouges et de plaquettes étaient assez bas, contrairement aux globules blancs malades.

Ma vie avait changé du tout au tout depuis mes analyses. Je passais d'une enfant joyeuse, vadrouilleuse, à une enfant attristée et toujours malade, coincée dans les centres médicaux. Le pire avait été la chute de mes cheveux à cause des traitements assez puissants. De les voir tomber par poignée me rendait toujours nerveuse, surtout que je possédais une tignasse bien fournie que ma mère tressait avec amour. Il me fallait du temps pour m'habituer à cette nouvelle condition. 

Mes parents avaient toujours été là pour moi, m'accompagnant sans relâche, le sourire aux lèvres. Je savais qu'ils étaient atteints autant que moi, ce qui ne les empêchaient pas de me voir comme une enfant comme les autres. Je savais qu'ils pleuraient la nuit, m'avait dit un jour Églantine, mais en aucun cas ils me le montraient. Ils me donnèrent une force incomparable. Sans leur amour et leur soutien, je ne me serais pas battue comme une guerrière.

Comme les grands soldats, il m'arrivait parfois de tomber aux fronts. J'avais beau essayer de vaincre la maladie par tous les moyens possible qu'elle me faisait bien comprendre que jamais elle ne se détacherait de moi en m'apportant des complications bien douloureuses. Sujette à des infections urinaires, mais aussi une destruction anormale de mes globules rouges, du terme générique : anémie hémolytique, les complications arrivèrent en m'emportant avec elles.