🌸 PREMIER DÉFI : MOT POUR MOT !🌸

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Contrainte : inclure trois mots obligatoires dans notre texte 

Nombre de mots sur Word : 1009

Ce texte fait écho à un projet d'écriture que j'ai en tête depuis fin 2021. Je n'ai écrit que trois chapitres la même année et depuis, je n'ai pas continué.  Je vous rassure, la nouvelle que vous allez lire n'était pas déjà écrite. Cependant, elle peut faire suite à la dernière scène que j'ai écrite concernant, justement, les personnages présents ci-dessous !

📝 Romance de Noël / Anticipation / Fantastique

apprenti0auteur

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— Encore navrée, Nathan, je ne sais pas quoi dire de plus... Je vous ai trouvé des serviettes pour vous essuyer.

L'expert en assurance juge intensément les bouts de tissus que lui tend la jeune femme. Il est debout, dans le bureau, et n'ose pas s'asseoir par peur de salir l'un des meubles.

— Elles ont été lavées au moins ? peste-t-il.

— Bien sûr.

Il en attrape une sans amabilité et essuie les traces d'excréments, de boue et d'eau qu'il a sur ses vêtements et sur sa peau. Ça ne fait pas un bon mélange.

— Et pour vous, ce sera monsieur Kergalles, rien de plus, rectifie-t-il froidement. 

— Oh, euh, oui... Pardon. Où avais-je la tête ?

Elle pose le reste des serviettes sur son bureau et se touche les mains d'un air gêné.

— Une boisson chaude ? Qu'est-ce qui vous ferait plaisir... ?

— Une tisane aux pétales de coquelicot. Sans sucre, ordonne Nathan.

Elle fait les gros yeux.

— Une tisane aux...  ? Je vais voir ce que je peux faire, sourit-elle poliment.

Elle sort du bureau un moment.

Invisible dans un coin — littéralement — Nymphalis, un Voyageur du Destin envoyé par l'Esprit de Noël, ne loupe pas une miette de cette « tendre » scène. Il ne doit intervenir en aucun cas, à moins que les Pantins d'Halloween viennent tout gâcher. Il était censé suivre Mathilde Ravinie, la protagoniste de sa mission, mais il a entendu le Carillon en voyant Victoire Boisgerons, la propriétaire du refuge Comme chien et chat. Il s'est donc mis à la suivre, rempli de curiosité. Le Carillon ne sonne jamais pour rien. S'il l'a entendu, c'est que Victoire est importante pour sa mission, elle aussi. Et en effet, il n'est pas venu pour rien. La rencontre entre Nathan et Victoire a été... Mouvementée. Il sait, grâce à ses pouvoirs, que le refuge de Victoire va mal et qu'il n'y a pas si longtemps que ça, il y a eu un incendie qui a fait d'importants dégâts. Nathan est là pour s'assurer que l'incendie n'est pas volontaire... Mais Victoire l'a pris pour le nouvel employé du refuge. Elle l'a obligé à nettoyer chaque cage pendant deux heures... Quand le « vrai »employé a pointé le bout de son nez et s'est présenté, Victoire ne savait plus où se mettre. Elle a aussitôt emmené Nathan dans le bureau.

Victoire revient justement avec deux tasses fumantes. Nathan est encore en train d'astiquer la moindre trace sur son costume-cravate. Il a l'air dégouté. Quand il entend Victoire revenir, il plie la serviette proprement sur une table basse.

— Je suis très maniaque, je ne supporte pas la saleté.

— J'ai cru comprendre...

Victoire lui tend une tasse avant de s'assoir contre son bureau. Nathan inspecte le breuvage avec suspicion.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Un chocolat chaud. C'est bientôt Noël, après tout... Bergeciennes est un village qui adore cette fête.

— J'ai cru comprendre, oui. Mais je déteste Noël.

Victoire fait une légère moue.

— C'est dommage... Installez-vous, je vous en prie.

Nathan examine l'une des chaises, dépoussière le dossier et s'installe sans grande motivation. Il tend ensuite ses mains pour prendre la tasse. Nymphalis a bien cerné sa personnalité. Il est trop sérieux, rabat-joie, blasé et formaliste. C'est tout le contraire de Victoire. Elle est douce, passionnée, loyale et à l'écoute. Nymphalis ne comprend pas cette tendance de l'Esprit de l'Amour à faire tomber amoureux des gens complètement opposés. Parce que oui, Nymphalis n'est pas idiot, il sait bien que, tôt ou tard, ces deux-là tomberont amoureux... L'Esprit de l'Amour est plutôt persévérant et optimiste...

Un silence gênant s'est installé dans la pièce. Victoire se délecte de sa boisson tandis que Nathan la goutte du bout des lèvres. Il finit par poser sa tasse sur le bureau dans une grimace déformant les traits plutôt flatteurs de son visage. Il se racle la gorge et pointe du doigt un cadre en bois contenant une photographie. Nymphalis se dévisse le cou pour pouvoir la voir, lui aussi. 

— C'est votre chien ?

Victoire se tourne vers l'objet en question. Elle sourit, pose sa tasse et prend le cadre dans ses mains. Une expression nostalgique illumine son visage.

— C'est Colombo. Un Schnauzer. Mon père l'avait trouvé attaché à un arbre dans la forêt, ce n'était qu'un chiot... En grandissant, c'est devenu un chien adorable, mais un peu grincheux par moment. Il me fait penser à vous d'ailleurs.

Nathan hausse un sourcil.

— Merci du compliment, ironise-t-il.

Victoire ne semble pas vexée de son attitude. Elle repose le cadre en gardant son calme. Cette femme épate Nymphalis. À sa place, il aurait déjà envoyé balader Nathan depuis sa remarque sur les serviettes. Victoire est trop gentille.

— Et vous ? Vous avez déjà eu des animaux ?

— Non, je les déteste, grommelle-t-il en croisant les bras contre son torse.

Victoire l'observe un moment. Cela ne surprend pas Nymphalis. L'expert en assurance doit maudire cet endroit. Il doit paniquer rien qu'à l'idée que des poils se collent à son costume trois-pièces bien repassé... Mais Victoire ne lâche rien. Elle tente d'encourager Nathan à se confier à son tour, avec un sourire, mais ça ne fonctionne pas. 

— Et sinon... Vous êtes dans les assurances depuis longtemps ?

Toujours aucune réponse. Nymphalis soupire. Heureusement qu'aucun des deux ne peut l'entendre. Il sent Victoire de plus en plus gênée par la situation. Il aimerait la sortir de là, mais il ne peut pas.

— Bon et bien... Si vous n'avez pas d'autres questions, nous pouvons...

— Carotte, lâche Nathan.

— Pardon ?

Il tourne la tête vers elle.

— J'avais un lapin... Carotte. Sa mort m'a énormément attristé. Il aimait se cacher sous mes draps. Il aimait particulièrement ceux avec E.T.

— Vous aviez quel âge ?

— Huit ans.

— J'imagine, ça n'a pas dû être facile...

Nathan se redresse soudainement. Il remet correctement sa cravate et prend son attaché-case qui trônait dans un coin de la pièce. 

— Peu importe ! C'est du passé. Et puis, il urinait partout, c'était très désagréable. Maintenant, j'aimerais enquêter sur les dégâts de votre incendie. Et, tout de suite. Je déteste être en retard sur mon planning ! 

Pink Lock - ParticipationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant