Chapitre 1

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Du plus vite qu'il le pouvait il courait. Slalomant  entre les arbres à toute vitesse. Évitant les branches qui se trouvaient  sur son passage et sa respiration elle était folle, saccadée. Il courait  pour sa vie. Il ne savait pas bien encore pourquoi mais il se sentait  vraiment en danger. Il savait que celui qui le poursuivait, s'il ne lui  échappait pas, lui ôterait joyeusement la vie. Derrière lui son  assaillant semblait prendre son pied, comme si la situation l'amusait  grandement. Cependant quelque chose clochait. Malgré le fait que Jisung  courrait aussi vite qu'il le pouvait, l'homme derrière lui, avait l'air  d'être en pleine promenade de santé. Mais s'il semblait être en bonne  forme, il n'avait pourtant pas non plus un physique d'athlète. Alors  comment était-ce possible de courir à cette allure et aussi longtemps  sans être à bout de souffle ? Se demandait Jisung alors qu'il courrait  pour sa vie. Il se retournait frénétiquement pour garder un oeil sur son  prédateur, devant, derrière, devant, derrière. Malgré tous ses efforts,  il n'arrivait pas à le distancer. Puis soudainement alors qu'il se  retournait une énième fois pour regarder droit devant lui, une lueur  dans les arbres captura son attention l'espace d'un instant. C'était une  paire d'yeux qui le regardait bien fixement. Et en un quart de seconde,  sans crier gare, Jisung perdit connaissance et son corps s'étala  brusquement sur le sol , au milieu de la forêt.

Un  mal de crâne atroce l'extirpa peu à peu de son sommeil. Il ouvrit  doucement les yeux et la lumière du jour lui brûla la rétine. En serrant  les dents et en plissant les paupières, il se releva sur ses coudes et  de sa main gauche il pinça l'espace entre ses deux yeux. La douleur  était si forte qu'il avait l'impression qu'un étau lui compressait la  boîte crânienne. Quelques secondes passèrent et tout à coup quelque  chose le frappa. Où était-il? Son coeur rata un battement lorsque ses  souvenirs de la course poursuite dans la forêt se mirent a défiler dans sa tête.  Prit de panique il scruta la pièce dans laquelle il se trouvait. Il  était seul. Seul sur un vieux lit en fer sur lequel avait été posé un  matelas miteux.  À côté de ce lit,  une chaise avait été tournée en sa  direction. D'autres lits figuraient dans cette pièce, on aurait dit une  sorte d'infirmerie. Une infirmerie d'un établissement scolaire. Mais  celui-ci n'avait visiblement pas accueilli d'élèves depuis longtemps, en  témoigne l'état de la pièce qui était poussiéreuse et délabrée. De  l'autre côté de son lit, une fenêtre trônait au milieu du mur. Jisung se  leva pour observer la vue, enfin, pour tenter de repérer où est-ce  qu'il se trouvait. Et à sa grande surprise, le bâtiment se situait au  milieu de la forêt. Il se pencha pour essayer de voir le reste du  bâtiment. La nature avait vraisemblablement pris le dessus, il y avait  tellement de verdure sur la façade que l'on ne distinguait même plus la  couleur des murs. Et c'est bien ce qu'il lui semblait, il était dans une  école abandonnée. En tout cas, cela en avait tout l'air.

Alors qu'il se penchait encore plus dans le vide pour essayer d'en voir plus mais tout à coup une voix retentit derrière lui:

- Ne te penche pas comme ça, j'ai pas sauvé tes fesses pour que tu fasses le saut de l'ange.

Jisung  sursauta et se retourna brusquement. Au bout de la pièce se trouvait un  jeune homme au cheveux bruns et aux yeux d'un marron envoûtant. Jisung  fût surpris, jamais auparavant il n'avait vu un homme aussi beau. Il  avait des yeux en amandes et rieurs, un nez bien droit sur lequel se  trouvait un tout petit grain de beauté, des lèvres charnues et une peau  lisse sans aucunes imperfections. Il lui semblait irréel.
Son  interlocuteur se rapprocha et un petit sourire en coin se forma  lorsqu'il remarqua qu'il se faisait dévisager. Il s'asseya sur le lit  qui était à côté de celui où Jisung avait dormi. Il replia ses jambes en  tailleur et reposa ses avant-bras sur ses genoux. Il portait un  pantalon ample noir avec des baskets de la même couleur et un pull bleu  marine oversize qu'il avait rentré dans son pantalon.  Jisung était  tétanisé. Premièrement, parce qu'il n'avait aucune idée d'où il était,  qui était cet homme face à lui et surtout comment il avait atterrit ici.  Après quelques secondes de silence un petit rire lui échappa et il  lacha:

FOREST - (minsung)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant