Destruction [Harry Styles]

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« Parfois, lorsque je suis en avion au-dessus des Alpes, je me dis : ça ressemble à toute la cocaïne que j'ai sniffée. »

-Elton John

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8:56 am

Les cours reprennent, je déteste ça. Je prends mes bouquins à contre cœur et sors du bâtiment pour aller dans l'amphithéâtre de mon cours de maths. Le prof ennuyant fait son cours, je crois que je me suis endormis d'ailleurs, la sonnerie retentit et je pars déjeuner avec Kylie.

Nous nous installons à une table de la cafétéria d'à côté et Kylie est maquillée, bien habillée, coiffée, impeccable j'envie tellement cette fille. Elle est toujours parfaite même en lendemain de soirée. Bref, elle me raconte sa fête d'hier soir.

" Il était mais juste canon donc évidemment il m'a conduit à sa chambre et j'ai dit non ! "

Elle continue son baratin, je ne l'écoute que d'une oreille. Je l'apprécie vraiment mais parfois, elle est vraiment barbante.

" Et Lou ! Tu m'écoutes ? "

" Oui oui "

Je vois Ed arriver au loin au côté d'un garçon, qui m'est inconnu.
Ils se plantent devant notre table.

" Les filles je vous présente Antoine, Antoine voilà Lou et Kylie "

Antoine nous fait un signe de la tête et s'assoit à côté d'Ed. Je regarde celui-ci avec assistance, du genre t'as baisé hier soir, non ?.. Il me sourit et cligne rapidement des yeux. Ça veut tout dire mon p'tit !

Nous discutons avec Antoine, il est plutôt sympa, au premier abord, il ne fait pas gay mais quand on commence à lui parler on découvre ses penchants. Je pense qu'ils se sont bien trouvé les deux.. Nous finissons nos cafés et Harry s'assoit à côté de moi, m'embrassant tendrement en guise de bonjour, il commande un café et je roule un joint pendant ce temps.

Antoine est en philosophie comme Harry, ils se connaissent vaguement mais font plus ample connaissance. Harry me pique mon joint de temps en temps, je décide de lui en rouler un, en remerciement il caresse doucement ma main posée sur le bois de la table. Je ne prête pas tellement attention à leur conversation sauf quand Kylie pose cette question redoutable.

" Vous êtes ensemble maintenant ? "

Kylie nous regarde d'un air aussi innocent qu'une gamine de cinq ans. Je regarde Harry qui répond " Oui "
en même temps que je réponds " Non "
Ed et Antoine nous regardent avec incompréhension.

" C'est oui ou non "

Je prends les devants en répondant vite à la question.

" C'est compliqué, on va dire que c'est trop tôt pour qu'on puisse se prononcer "

Je me tourne et lance un regard noir à Harry qui fait comme s'il n'avait rien vu. Antoine rigole et nous observe, il prend la parole sur de lui.

" C'est que pour le cul non ? "

Je jette un coup d'œil à Harry qui s'apprête à répondre mais je le devance encore une fois.

" Sex friend, t'as tout compris "

Kylie me fait un clin d'œil coquin et prend une gorgée de son second café. Ed et Antoine rigolent de plus belle et Harry fait la gueule, normal. Il est déjà l'heure des cours, nous partons chacun à notre salle. Le cours de comptabilité me paraît encore plus exaspérant que d'habitude, j'essaie tout de même de prendre des notes. Mon téléphone vibre, message d'Harry.

- " Tu t'ennuies ?
- Oui
- Alors mon cher plan cul aurait bien envie de sortir de son cours et de me rejoindre près de la cafétéria ?
- Pourquoi ?
- Pour que tu ne t'ennuies plus.. "

Ce SMS plein de promesses me laisse dubitative. Je range mes affaires et sors de l'amphithéâtre. La cafétéria est juste en face Harry est assis à la table où nous étions ce midi. Je m'approche et lui tapote l'épaule pour qu'il se retourne.
Il se lève et me prend la main.

" On va où ? "

" Chut "

Oh ! Monsieur est autoritaire, je pense que ma remarque de sex friend ne lui a pas plu ce midi. Il m'emmène au parking et me fait monter dans sa voiture. Il ne démarre pas, il reste les mains crispées sur le volant.

" On va où ? "

Il me regarde pour la première fois depuis que je l'ai rejoint, bascule mon siège en arrière et grimpe sur moi, il déboutonne mon jean et glisse sa main à l'intérieur.

" Mais.. "

" Chut ! "

Je me tais et le laisse faire, il déchire l'emballage d'une capote, tombe son jean et descend le mien jusqu'à mes chevilles puis de ses mouvements professionnels, il nous poussent jusqu'à notre apogée.

Il se retire et bascule sur le siège conducteur, se rhabille et zip sa braguette, je fais de même.

" T'as de quoi sniffer ? "

" Toujours "

Je sors le sachet blanc de mon sac et dépose un peu de poudre sur le dessus de la boîte à gants. Je trace deux lignes égales avec ma carte étudiante. Place ma narine près de la ligne blanche et aspire la substance. Harry se décale de mon côté et aspirine sa ligne, il secoue la tête et descend de la voiture, je le suis.

" On fait quoi ? "

Il se retourne rapidement et me regarde dubitatif.

" On ? "

" Non, Harry commence pas à chercher la petite bête "

" Je ne vois pas de quoi tu parles "

" Arrête, je sais très bien que tu es énervé à cause de ce midi "

" Pas du tout, les choses sont claires "

Il s'éloigne tout en verrouillant sa voiture, je le rattrape et prends sa main mais il se dégage rapidement de mon geste.

" Harry ? "

" Tu sais quoi, on ne pourra jamais être ensemble, tu saisis ? J'en ai marre d'attendre ce qui n'arrivera jamais "

" Mais.. "

" Tu n'es rien pour moi tu entends !? "

Ses paroles me giflent en pleine figure. Il part sans même se retourner, je ramasse mon sac que j'ai lamentablement laissé tomber par terre sous le choc de ses mots. Je me dirige vers les dortoirs, je n'ai pas le courage de retourner en cours après ça. La chambre est ouverte, je referme bien à clé derrière moi et m'affale sur mon lit. Je sens les larmes monter à mes yeux, non je suis plus forte que ça, lui non plus, il n'est rien pour moi. Personne, je n'ai besoin de personne sauf ma propre personne, c'est égoïste de dire ça mais c'est la seule manière de ne pas souffrir.

Je sors ma boîte sous mon lit qui contient toutes mes réserves de tabacs, drogues et autres. La seringue me tend les mains comme un appel pour que je la plante dans mon bras, qui transpire déjà d'envie. Depuis ma cure je n'ai pas touché à cette seringue. C'est le genre de chose qui une fois gravé en vous, une fois accro à cette aiguille ainsi que le contenu qui se déverse dans vos veines, une fois qu'il n'existe que ça comme type de bonheur pour vous soulager, vous touchez vraiment le fond. Ai-je envie de replonger dans cette spirale infernale ? Ai-je le courage de ne pas finir comme la dernière fois ? Je n'en ai aucune idée, tout ce que je sais, c'est que si je ne le fais pas, je vais pleurer. Pleurer pour lui, pour Harry, pour ses mots qu'il pense innocents mais qui sont en réalité des lames de couteaux bien aiguisés, qui m'ont touché en plein cœur. Si les larmes coulent je suis faible mais si je reste forte tout ira bien. Je prends un bout de bandana fait un nœud au-dessus de mon coude et plante l'aiguille dans ma veine. Cette sensation de bonheur qui inonde mon corps quand le liquide se déverse dans mon système sanguin, la plénitude.. Je défais le noeud et retire la seringue, place un pansement sur le petit trou dans ma peau et me laisse aller dans un monde merveilleux..