Chapitre 15

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Quelques jours passèrent, Nathan avait été accompagné de son petit ami et de ses amis pour aller parler au Doyen et au Président de l'université. Il ne voulait pas avoir affaire à la justice à nouveau, mais s'il avait réussi à tenir tête à son père qu'il aimait, il pouvait faire face à une personne qui lui était totalement indifférente. Il avait dénoncé Andrew pour ce qu'il avait fait, il avait du mal à admettre qu'il était encore une victime. Après une enquête menée, l'université avait appris les antécédents d'Andrew lorsqu'il était en Californie. Le Doyen et le Président de l'université l'avait convoqué quelques jours plus tard en présence d'un agent de police et avec leur soutien, il avait pu porter plainte.

L'histoire s'était ébruitée, pas sur Nathan en tant que victime, mais les bruits avaient raconté qu'Andrew s'était fait renvoyer pour agression sexuelle. Par la suite, une jeune fille et deux jeunes hommes, tous bruns, élancés avec des yeux verts, un côté un peu discret, voire timide, étaient venus compléter la plainte en racontant à leurs tours leurs histoires respectives. Quand les victimes s'étaient alors retrouvées en présence de Nathan, tous s'étaient regardés et n'en revenaient pas de leurs similitudes. Nathan qui était considéré comme la principale victime, vu qu'il avait ouvert la plainte, avait été contacté par l'avocat de la famille d'Andrew qui lui avait proposé de l'argent contre son silence... Beaucoup d'argent. Il avait longuement hésité, c'était bien plus que ce qu'il ne lui en fallait, il aurait pu s'en servir pour payer les frais de santé de son père, mais Tommy l'en avait tout de suite dissuadé. Il savait que le blond avait raison, et qu'il ne fallait pas accepter de l'argent « sale » mais cela aurait pu le soulager un peu.

— Et dire que j'ai refusé trente mille dollars ! J'aurais surement dû les accepter, dit-il tristement.

Il était assis sur une des chaises de la cuisine, une facture d'hôpital entre ses mains, ses yeux ne quittèrent pas la somme qu'il devait payer.

— Nathan, je refuse de t'entendre dire ça, t'es fou ? Et tu aurais dû te taire ?

Tommy se rapprocha de lui, il s'assit sur une chaise à ses côtés.

— Tu ne peux pas comprendre ! C'est facile pour toi, quand t'es né, tu étais déjà riche... Je n'ai jamais eu beaucoup d'argent, ma bourse ne me suffit plus.

— Je t'ai déjà dit que je pouvais payer pour toi, insista le blond.

— Tu ne comprends pas ! Déjà que je ne paie pas de loyer tu crois que je me sens bien ? J'ai l'impression de vivre à ton crochet, je ferais mieux d'arrêter les études et d'aller bosser. Au moins, je pourrais participer au loyer, et je pourrais payer... Les frais de mon père.

— Nat' il est hors de question que tu arrêtes tes études ! Je te rappelle que c'est toi qui m'as dit que tu voulais te sortir de ta misère, trouver un bon emploi bien payé pour ne plus jamais avoir à revivre ce que tu as connu.

Le brun baissa la tête, il sembla réfléchir à ses mots. Il finit par retourner la tête pour faire face à son petit ami qui avait un coude sur la table et l'autre sur le dossier de sa chaise, sa tête penchée sur le côté, il le regardait tendrement, ses yeux chocolats profond, sa boucle d'oreille pendante et ses cheveux blonds décolorés attachés sur le dessus de sa tête.

— Et si je reprenais un job étudiant, comme au café de Rachel ?

— Pour que tu passes tes weekends au travail et non avec moi ? Impossible !

— Je les passe déjà à réviser, et puis on se voit tous les jours, tous les soirs.

— C'est faux tu ne révises pas tout le temps, parfois on prend une pause, on va à la piscine, à la salle de sport, au cinéma, se promener en ville ou à la plage... D'ailleurs, j'ai bien envie qu'on se fasse un petit feu de camp ce weekend sur la plage avec tes amis et Théo.

Après Demain [MM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant