Seuls Ensemble || Bluna

I- les serpents aussi sont des vipères

C'est une soirée bien arrosée pour les garçons de chez Serpentard. Tous réunis dans la chambre des dernières années, les rires, les fumées de cigarettes et les odeurs d'alcool s'échappent par la fenêtre ouverte.
  – Et vous avez vu sa tenue d'aujourd'hui ? Je suis sûr qu'il l'a trouvé dans une poubelle ! s'exclame Drago Malefoy
  – Moi je pense que le pire, c'est sa coupe de cheveux, renchérit Matthew Pims, on ne demande pas une horreur pareille volontairement, quelqu'un l'a forcément raté !
  – Ça ne m'étonne pas que Mathilda James l'ait quitté, affirme Blaise Zabini.
  – James l'a largué ?! siffle Zyon Lance si étonné qu'il en crache sa boisson sur les cheveux noirs de Matthew qui proteste
  Qui a dit que seules les filles parlaient potins et faisaient les langues de vipères ?
  – Chut chut chut, ça fait bien dix minutes qu'on parle de lui, il ne mérite pas autant d'attention ! lance Nick Lawyer
  – Oh, toi tu as une cible en tête, chatonne Theodore Nott.
  – Bien sûr que oui !
  Il fait une pause pour l'effet de surprise, tout le monde attend la suite. Qui va bientôt passer sous le jugement de Nick Lawyer, le grand serpentard ?
  – Roulement de tambours s'il vous plaît...
  C'est à Antonio Perez, le plus rondelet de tous, que revient cette tâche. Tandis qu'il tape sur son ventre, Nick parle enfin :
  – Loufoca Lovegood mes amis !
  Les six garçons sifflent face à cette annonce.
  – Elle est toujours toute seule, commence Tonio.
  – Et vraiment bizarre ! rechigne Drago.
  – Oui ! Toujours avec ses lunettes et avec les petits magazines de son papa tout aussi loufoque.
  – Eh, la règle c'est pas les parents, souffle Théo.
  – Oui mais là il y a exception ! Vous l'avez tous déjà vu quand même ! ricane Nick
  – Et même ses vêtements ne sont pas normaux, dit Blaise pour faire oublier Xenophilius Lovegood.
  Théo le remercie d'un regard, les parents sont un sujet sensible pour lui. Mais au fond, si on y réfléchit, c'est pareil pour la plupart des garçons de cette pièce, certains le cachent mieux que d'autres voilà tout.
  La discussion sur la Serdaigle continue quelques minutes durant lesquelles ils passent au peigne fin chaque partie d'elle, de son physique à son caractère.
  – Moi ce qui me choque vraiment c'est le fait que je ne l'ai jamais vu avec d'autres personnes !
  – Sauf avec les tarés de Gryffondor, contre Matthew ce qui provoque l'hilarité.
  – C'est clair. Rester tout seul c'est vraiment LE truc qui prouve que quelqu'un n'est juste pas normal. Si t'es seul c'est que les gens ne t'acceptent pas. À ce moment-là faut se poser des questions.
  Certains rient, d'autres affirment, certains restent silencieux et d'autres contredisent :
  – Je ne suis pas d'accord, moi, dit Blaise. Si une personne reste seule, ça peut très bien être par choix.
  – Mais qui préfère être seul ?
  – Moi ça m'arrive. Des fois je reste seul parce que j'aime ma propre compagnie et pourtant vous êtes amis avec moi et ne me critiquez pas.
  – Ça c'est ce que tu crois, rigole Théo.
  – Non mais sérieusement, être seul c'est pas grave.
  Les regards fusent alors que Nick parle :
  – Si tu la comprends si bien la petite Lovegood, va la voir, va lui parler.
  – C'est une Serdaigle en plus, t'as toujours dit que tu aimais les Serdaigle, ajoute Drago.
  – Mais oui, je vais avancer vers elle et lui dire «Bonjour Luna Lovegood, je suis Blaise Zabini, ayons une conversation. Soyons seuls à deux.»
  – Si vous fermez les yeux, vous pouvez imaginer la scène. Moi je la trouve très drôle !
  Tonio fait ce que dit Matthew et ricane de son côté puis il lance :
  – Imaginez-les en couple c'est encore plus drôle !
  – Oh mais oui, sors avec elle !
  – Je suis prêt à te donner dix gallions ! lui offre Tonio
  – Jamais je ne sortirais avec une fille pour de l'argent !
  Des soupirs de déceptions se font entendre mais personne n'insiste car le monde sait que Blaise Zabini ne hausse le ton que quand ça touche à ses principes.
  – Moi je t'en donne trois juste si tu vas lui parler ! enchérit Drago.
  – Tu as vraiment de l'argent à perdre toi.
  – Je sais que tu n'aimes pas les gens donc pour te voir sociabiliser, surtout avec Lovegood, toujours !

  Après cette partie mouvementée, le reste de la soirée suivie son cours jusqu'à ce que les quatres terminales renvoyèrent Théo, Drago et Blaise dans leur chambre où ils terminèrent la soirée tandis que Crabbe et Goyle dormaient.
  — Alors ? lance Drago en regardant son ami
  — Alors quoi ? l'interroge Blaise
  — Tu vas accepter mes gallions et aller voir Loufoca ?
  — Comme si j'avais besoin de ton argent, soupire Blaise.
  — Ça non mais tu aimes les paris, tu aimes l'argent, termine Théo.
  Le brun soupire à nouveau et sans rien ajouter, va dans la salle de bain pour se changer. En ressortant, vêtu de son pyjama noir comme le charbon, il se coucha et dormi sur ses deux oreilles.

  Le lendemain matin, dans la Grande Salle, les trois garçons mangent leurs petits déjeuner quand Matthew s'arrête près d'eux et siffle à Blaise :
  — Ta meilleure amie est arrivée !
  — Petite amie, le rectifie Théo en riant.
  — La ferme, répond l'intéressé qui lit son journal.
  Après avoir regardé la blonde passer les portes, des lorgnoscopes sur le nez, Drago, Théodore et Matt le fixent ouvertement ce qui met mal à l'aise le Serpentard. Il s'écoule presque une minute et deux pages de journal avec qu'il ne lâche un « Et puis merde » en se levant brusquement.
  — Bonjour Luna Lovegood, dit Blaise d'un ton froid en s'asseyant face à elle.
  Face à ce duo plus qu'improbable, une grande partie de la Grande Salle ne prête plus attention à son repas mais ont bien les yeux rivés sur eux. Poudlard aime les ragots, ne l'oubliez pas.
  La blonde ne répondant pas, il continue :
  — Je suis Blaise Zabini, ayons une conversation.
  Toujours aucune réaction. Agacé, il ajoute plus sèchement :
  — Tu m'entends ?! Pour avoir une conversation, en général, il faut être au moins deux.
  — Oh excuse-moi Blaise Zabini, dit-elle de sa voix légère, j'observais ton aura qui est vraiment très bleue.
  — Verte ? demande-t-il
  — Oui, bleue foncée, j'aurai plutôt pensé un bleu clair mais le monde est plein de surprises.
  — Et c'est bien ?
  — Bien sûr qu'il faut des surprises dans la vie. Même si la plupart, on peut toujours essayer de les déviner mais comme tu es une personne réfléchie, tu le sais déjà.
  — Je parlais de mon... comment tu as dit ?
  — Aura ? Toutes les auras sont bonnes.
  — Le monde entier n'est pas gentil Lovegood.
  Encore une fois, elle regarde dans le vide mais cette fois-ci, il attend calmement qu'elle reprenne ses esprits.
  — Les rousires m'ont toujours dit que peu importe la personne, il y a toujours une part de bien.
  — Ils ne vivent pas dans la vraie vie alors.
  — Bien sûr que si. Il y en a une juste à côté de toi d'ailleurs, je discutais avec elle quand tu es arrivé.
  Le garçon jette un coup d'œil sur le banc mais ne voit rien. Il fronce les sourcils et reporte son attention sur la blonde qui le regarde les yeux grands ouverts.
  — Il est timide, explique-t-elle.
  Blaise ne se retient pas de lever les yeux au ciel, la franchise a toujours fait parti de sa vie.
  — Est-ce que tu as une maladie au cerveau ? lance Luna sans tact
  — Non.
  — Tu devrais aller voir un médecin alors.
  — Pourquoi ?
  — Ton aura. Tu as une tache grise au niveau du front.
  — Et tu disais que toutes les auras étaient bonnes alors que celle-ci me prédit une maladie.
  — C'est n'est pas une véritable aura. C'est une aura complémentaire. Mais elle est bonne car elle peut sauver des vies.
  — Donc je suis malade. Les conversations avec toi sont géniales, soufflé-y-il, sarcastique.
  — Peut-être. Une aura grise peut signifier d'autres choses.
  — Comme ?
  — Des blocages émotionnels.
  — Mais qui te permet ? râle le brun
  — Oh, de la sensibilité, ça explique l'aura bleue foncée...
  — Bien.
  Il se lève, vexé, puis s'apprête à lui tourner le dos pour aller chercher son gain quand elle fait une dernière remarque :
  — On ne m'avait jamais dit que discuter avec moi était génial, les gens ne veulent pas discuter avec moi la plupart du temps.
  Blaise hausse les sourcils et, sans prendre de pincettes, il annonce :
  — Je les comprends. Je n'en ai pas envie non plus. Si je suis venu c'est seulement pour un pari et parce qu'on m'y a contraint.
  Luna penche la tête sur le côté et l'observe de ses yeux bleus. Elle les plisse puis les rouvre. Blaise, hypnotisé par son regard, est toujours debout et n'a pas bougé d'un poil.
  — À plus tard Blaise Zabini.

les copines qui m'ont aidés depuis instagram !! manifestez vous ici !! je vous remercie !! Lou, Amandine, Garance, Alicia, Sophia, Eliana...