Mes paupières s'ouvrent lentement, la lumière m'aveugle pendant un instant. Une douleur fulgurante traverse ma tête, aussi aiguë qu'un poignard planté dans mon crâne. Je porte instinctivement ma main à mon front, tentant de calmer la souffrance qui me déchire de l'intérieur. Mes doigts glissent contre ma peau brûlante, et je sens chaque pulsation comme un tambour battant dans mes tempes.Où suis-je ?
Le décor autour de moi est flou, trop flou. Je cligne des yeux, essayant de me donner une raison de comprendre ce qui m'entoure. Une pièce inconnue, des murs blancs, stériles. Mon souffle est rapide, erratique, comme si chaque inspiration me brûlait la gorge. Je tente de me redresser, mais tout semble chavirer autour de moi. La douleur m'assaille à chaque mouvement, ma tête est un tourbillon, et pourtant je dois comprendre.
Alors qu'une silhouette entre dans ma vision, tout se fige. Je plisse les yeux, forçant mes rétines douloureuses à se concentrer. Un instant, je pense que ma vision me joue des tours. Mais non, l'ombre s'approche, et je sens une terreur glaciale me parcourir l'échine. Mon cœur s'accélère, mes poumons se resserrent, et une vague de panique m'envahit.
Pourquoi est-il là ? Qui est cet homme ?
Je n'ai même pas le temps de réaliser la situation, que la question la plus terrifiante de toutes surgit : Où est Noah ?
Un frisson d'horreur me traverse. Où est-il ? Pourquoi ne suis-je pas avec lui ? Pourquoi ce visage familier, mais pourtant si menaçant, se dresse-t-il devant moi ?
Sans réfléchir, mon corps réagit plus vite que mon esprit. Je bondis hors du lit, mes jambes tremblantes sous mon poids, et je recule précipitamment, sentant le sol dur sous mes pieds nus. Je me heurte presque au mur derrière moi, mais je m'y adosse, un instinct de survie m'incitant à m'éloigner de cette silhouette qui avance lentement, trop lentement. Mon regard est fixé sur lui, mes bras se tendent en défense, même si je sais que cela ne changera rien.
— Qui êtes-vous ? ma voix tremble, mes mots s'accrochent dans ma gorge, trop faibles pour briser la tension glaciale qui s'est installée dans la pièce. Je ne le quitterai pas des yeux.
Tout dans mon être me crie de fuir, de me protéger, de ne pas lui accorder une seconde de confiance. Mais quelque part, au fond de moi, une question plus douce, plus dévastatrice, continue de m'assaillir : Où est Noah ?
— Où est-ce que je suis ? Et toi, qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je, la voix tranchante.
— Camilla... Je dois te parler. C'est important, dit-il en enfonçant ses mains dans ses poches.
— Alors parle. Je t'écoute.
Il pousse un soupir las, comme s'il portait un poids bien trop lourd pour ses épaules. Lentement, il s'assoit au bord du lit, ses mains se posant sur ses genoux avec une fatigue évidente. Je remarque ses cernes, profondément creusées sous ses yeux. Ses iris sont rouges, comme si les heures d'insomnie, de stress ou de douleur l'avaient vidé de toute énergie. Ses lèvres sont tendues en une fine ligne, comme s'il cherchait à maîtriser des mots qu'il n'osait pas prononcer.
Il a pleuré ?
L'idée me frappe comme un coup de poing. C'est presque irréel. Cet homme, toujours impassible, toujours fort, aurait-il succombé à la détresse de tout ce chaos ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui aurait bien pu le faire céder à cette vulnérabilité ?
Je l'observe, mes yeux fixés sur lui, tandis que des milliers de questions tourbillonnent dans ma tête. Pourquoi me fait-il face, aussi épuisé, aussi brisé ? Quelque chose cloche, je le sais. L'angoisse me noue le ventre, me serre la gorge. Une partie de moi, cette même partie qui me pousse à toujours vouloir savoir, à chercher des réponses, est prête à craquer. J'ai besoin de comprendre. Je dois savoir ce qu'il se passe. Et pas demain, pas dans une heure, mais tout de suite.

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𝐈 𝐜𝐚𝐫𝐭𝐞𝐥𝐥𝐢 𝐧𝐞𝐦𝐢𝐜i
Fiksi RemajaDans I cartelli nemici, Camilla se retrouve plongée au cœur d'un cartel dirigé par Noah, un homme aussi séduisant que dangereux, avec qui elle entretient une relation aussi complexe que conflictuelle. D'abord attirée par sa position de pouvoir, elle...