Le commencement

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 27 mars 2008, 18h58, Béziers

Je viens de naître. Assez facilement d'ailleurs, comme une lettre à la poste. Je respire pour la première fois de ma vie lorsque je sors du corps de ma mère. Je ne pleure pas. Pourtant tous les enfants pleurent, mais pas moi. Je suis dans ses bras chauds et trouve ma source de nourriture, mon lait chaud. 

Je commence à me nourrir quand d'un coup on m'arrache à elle. Il y a des cris, des bruits de machines tout autour. Il y a un problème : ma mère s'endort et on me met dans les bras d'un homme qui a les mêmes yeux que moi. C'est mon père. Mais là je veux ma mère. Mais ces hommes blancs l'emmènent en essuyant tout le rouge autour de ses cuisses. 

Je pleure, je hurle sans jamais m'arrêter pendant ce qui paraît une éternité. 

Quand son parfum de rose caramélisée arrive jusqu'à moi, alors je me débats des bras de mon père avec toute la fougue dont mon petit corps frêle est capable pour essayer de retourner auprès d'elle. Quand je sens à nouveau son torse réchauffer tout mon petit corps, je m'endors. "Freyja" est le dernier mot que je distingue avant de tomber de sommeil dans les bras de ma mère, et ce sera celui que j'entendrais le plus dans ma vie. 

Je m'endors avec l'idée que le 27 mars 2008, ma naissance a failli tuer ma mère.

Le temps d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant