Chapitre 9

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Damon

Après le désastre des toilettes, avec Tyler on a continué à picoler. J’avais besoin de me changer les idées, de la faire sortir de ma tête. Je ne pige rien à ce qu’il se passe, mon corps se joue de moi. Une grande première un néant, même pas pu y trouver de quoi me vider l’esprit. Jamais une bonne baise ne m’avait semblé puérile.

En rentrant dans l’immeuble, on se prend les pieds dans le tapis. Cet évènement a le malheur de nous faire éclater de rire alors que régnait un imperturbable silence. Si on réveille Lucette on est foutu. Elle va sortir nous botter le cul avec sa canne. A cette pensée mon rire redouble.

Manque de pot une porte s’ouvre, mais contrairement à toute attente c’est celle d’Audrey.

—Putin, mais il vous arrive de la fermer un peu.

—Désolé soeurette, on a juste trébuché, répond Tyler avec ses yeux de chien battu.

—On va vous aider à rentrer, vous tenez à peine sur vos pieds.

On ? J’ai beau être complètement pété, je sais compter. Quand elle se décale il me semble apercevoir Meagan. J’en tombe sur le cul au sens littéral. Je ne m’attendais pas à la voir là. En plus de voir son visage dans ma tête, il faut qu’elle soit physiquement présente. Je suis dans la merde, dans l’état dans lequel je me trouve mon corps pourrait faire le malin et réagir instinctivement. Vu le désastre de ma soirée ça ne m’étonnerait même pas. Je suis un homme avec des envies. Cette diablesse avance lentement vers moi. Elle passe délicatement ses bras sous les miens pour me relever. Une fois debout, je la dépasse d’au moins vingt bons centimètres. Elle sent la fraise, elle me fait penser à mes bonbons préférés. Inconsciemment mon nez suit la courbe de sa nuque. Elle frissonne à mon contact.

—Aller fainéant, on avance. Je ne compte pas dormir dans le couloir.

—Hey princesse tout doux, les murs ne tiennent pas droit.

Ma réflexion a le plaisir de la faire rire. C’est la première fois qu’elle rigole aussi librement, je suis surpris par l’aura qu’elle dégage. Tout chez elle est délicat, de sa silhouette frêle au son de sa voix. Dans quoi je me suis foutu. Enfin pour l’instant, je ne suis dans rien du tout étant donné qu’entre nous il y a juste un tatouage. En revanche, mon corps quant à lui réagit dès qu’elle est dans les parages. Il va falloir que quelqu’un m’explique. Si j’en parle à Ty’ il va se foutre de ma gueule. A par lui, personne ne pourra m’aider. Surtout pas Audrey, elles se sont liées d’amitié toute les deux. Elle me guide jusqu’à mon appartement, je n’arrive même pas à attraper les clefs. Je suis dans un sale état quand même. Je pense que les derniers verres ont causé ma perte. Il fallait que j’évacue la pression.

—Besoin d’aide, rigolé-je. Les clefs sont dans la poche arrière de mon jean.

Elle semble hésiter à ma demande. Je viens quand même inconsciemment de lui demander de me toucher le cul. Quel con ! Elle souffle un coup, réduis la distance entre nous puis fouille dans ma poche et en sors le trousseau. Ma peau se réchauffe instantanément à son contact. Je dirais que j’ai le cul qui chauffe. Mes couilles se contractent fortement. Je ne sais pas comment me comporter avec elle. On dirait un ado qui rencontre une gonzesse qui lui plait pour la première fois.

—Je vais ouvrir la porte, après indique moi où est ta chambre. Je t’y conduis et je vais retrouver Audrey.

La savoir dans mon appartement, me brouille la tête. Je m’imagine déjà la dévêtir, l’embrasser, lui faire perdre la notion du temps. Je sens son corps frissonner à mon touché. Une fois qu’elle m’a conduit dans ma chambre, elle m’aide à enlever mes chaussures, ma veste. Elle me dit bonne nuit et commence à repartir quand je l’intercepte. Je lui attrape le bras et l’attire à moi. J’agis à l’instinct, je sens que j’en ai besoin. Je la veux près de moi, la plus proche possible. J’ai peur qu’au final, cette magnifique femme cause ma perte.

—Au fait comment va ton tatouage ma belle ?

—Parfait, je ne vais pas me plaindre, sourit-elle.

Elle m’impressionne toujours par sa force. Jamais elle ne se plaint. Je remonte ma main le long de son bras, j’atteins son cou. J’effleure sa joue, observe ses yeux se voiler un instant. On pourrait croire que je la trouble. Je ne sais pas ce que je suis en train de faire mais je sais clairement que mon corps la désire. J’approche mes lèvres des siennes, sa respiration s’accélère. Son souffle me brûle, je vais déraper je le sens. Je la fixe, je n’en peux plus. Je réduis la distance qui nous sépare. Je n’ai jamais rien ressenti de tel. Le baiser est timide au début, je passe ma langue sur ses lèvres qu’elle entrouvre légèrement. J’augmente la pression de ma main sur sa nuque, de l’autre je saisis sa taille. Elle ne me repousse pas au contraire elle se laisse aller. Fébrilement ses mains se glisse dans mes cheveux, elle est excitée je le sens aux battements de son cœur dans sa poitrine. Je sens mon sexe se tendre contre la paroi de mon jean. J’ai envie d’elle, on dirait même que cette envie est réciproque. Ma main remonte sous son t-shirt, je longe ses côtes, effleure le dessous de ses seins. Elle tressaille à mon contact, sa peau est brûlante. Je suis obligé de rouvrir les yeux afin d’être sûr que ce n’est pas mon cerveau embrumé qui me joue des tours. Je n’aurais pas dû mettre fin au baiser. Elle semble se reconnecter avec la réalité, réalise ce qu’on faisait. L’objet de mes désirs profite de ce moment pour me repousser de ses deux mains sur mon torse.   

—Désolé Damon, je… Je ne peux pas.

Elle s’enfuit et me laisse là, planté comme un con, les hormones en feu. Je crois halluciner, jamais ce n’est arrivé. Son départ me déplait, je voulais plus, mon corps la désire. Je me dirige vers la salle de bain une douche froide s’impose. On dirait que j’ai décuvé plus vite qu’il ne me faut de temps habituellement. J’espère arriver à fermer l’œil sans être hanté par la créature de mes rêves. Va falloir que je trouve une solution. Je n’arrive toujours pas à croire ce qu’il m’arrive. En temps normal, je n’ai pas de problème avec le sexe. Ce qui s’est passé au club était une première. Comme beaucoup d’évènement qui parviennent depuis qu’elle a débarqué dans ma vie.

Je dois parvenir à comprendre ce qu’il se passe. Pour l’instant, je vais juste avoir le droit à une sacré gueule de bois carabinée d’une humeur de chien. Je me fixe comme objectif d’apprendre à la connaitre. Je dois comprendre pourquoi elle s’immisce autant dans mon esprit

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