La nuit est encore pire que la journée, ma camarade de chambre, cette salope de Rachel, lit jusqu'à pas d'heure et rigole dans sa barbe. Sérieusement, si je pouvais la fracasser, je le ferais. Une surveillante de nuit finit par venir lui dire de se la fermer, et je sourit en m'endormant. 

Le lendemain, j'ai l'impression d'avoir dormi deux heures en tout. Je suis toute cassée, avec leurs lits pourris et les bruits du vieux bâtiments. Sérieux, j'aurais dû mieux me reposer hier quand je pouvais encore profiter de ma chambre... 

Mais je dois me lever, pour aller déjeuner. C'est la même chose que hier, je mange seule, loin de Rachel qui me regarde encore et toujours de travers, et je me dépêche de finir mon déjeuner avant d'aller en cours. Je n'ai envie de parler à personne. Chacune de ces filles a l'air dans son propre monde, ou regardent de travers, je ne veux pas de problèmes. 

J'arrive dans la salle de classe, qui est gardée par un surveillant à l'entrée, un grand type à l'allure baraquée qui nous regarde à peine. Je rentre dans la salle et m'assieds au milieu, pas trop devant ni derrière ou les groupes des plus bavardes du centre se placent, visiblement. Le professeur arrive, et je suis surprise de son cours, il se passe plutôt bien, les filles sont interessés malgré que certaines balancent des conneries et que d'autres rigolent en faisant des commentaires à d'autres, mais tout reste asser poli. Ces filles semblent être dans le centre depuis longtemps et avoir compris qu'elles n'avaient pas interêt à mal se comporter; c'est pas mon cas, une seule de ces salopes me fait une remarque et je pourrais partir en vrille. 

Les cours sont longs et ennuyeux, j'ai de la peine à me concentrer. J'ai juste envie de m'isoler dans un coin de la cour, ou de rentrer chez moi, encore. 

Après les cours, je dois me rendre au gymnase pour un cours de sport. Je savais même pas qu'on devrait avoir des cours de sport, putain, j'ai pas regarder bien mon planning. Je soupire en enfilant mon maillot de sport et en me mettant en place avec les autres filles sur le terrain. Pas de chance pour moi, il y a cette conne de Rachel dans mon camp. Elle me fusille du regard, mais dommage pour elle, je suis plutôt forte au volley, je pourrais alors rattraper la balle et elle aurait aucun pretexte pour me râler dessus ou me frapper ou autre. 

La partie commence, et au début on ne me passe pas vraiment la balle, ça commence à me souler. Je finis par montrer mon mécontentement, mais visiblement, la prof de sport le remarque immédiatement: 

- ... Abimbola, merci de passer la balle à la nouvelle, Sofia, s'il vous plait. Jouez pas solo, les filles, s'il vous plait." La dénommée Abimbola, celle qui a la balle, lève les yeux au ciel et est aussitôt reprise par la prof tandis que certaines filles me dévisagent et rigoles: "Et pas la peine de lever les yeux au ciel sinon tu peux directement aller dans le bureau de Damiano, c'est clair?

- Ouais, m'dame, soupire la concernée en se tournant vers moi, d'un air blasé, et en me passant la balle. Mais celle-ci arrive douloureusement contre moi et je la rattrape rapidement. Sérieux, pourquoi je dois faire du putain de sport, j'ai pas que ça à faire merde... 

Rapidement, je repère une fille qui a l'air aussi blasé que moi et je lui passe directement la balle. La fille, une rousse, lance de l'autre côté du filet, et la partie reprends. Au bout de trente minutes de match, tout le monde est fatigués. Je suis sur les rotules et j'ai des poings de côté, et je vais m'affaler sur le banc. 

Je suis concentrée sur reprendre mon souffle quand j'entends une voix à côté de moi: 

- T'es pas si nulle que ça, au volley, meuf." Je rouvre les yeux et tourne vers elle pour la dévisager de haut en bas. C'est une fille asser baraquée, blanche comme un cul, qui a une tignasse rousse et un visage asser dur. Elle me lance un sourire, mais je me méfie. Je tourne la tête. "Et ben, t'es super polie, toi dis donc." 

Derrière les barreaux de nos coeurs (EN COURS)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant