Chapitre 8

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Le lendemain matin.

Une nouvelle matinée commence, je suis dans ma chambre, sur mon lit, avec mon ordinateur, aujourd'hui c'est une journée tranquille, je ne veux pas faire trop de choses. Ce matin je me suis réveillée avec quelques petites douleurs, quelques petites contractions. J'ai contacté les urgences pour savoir quoi faire, on m'a dit de me reposer, alors je le fais, même si ça ne calme pas grand-chose et je n'ai pas de médicaments pour calmer tout ça.

Je dois rester environ une heure au lit quand je sens les douleurs empirer, elles m'inquiètent vraiment. Je me lève et fais quelques pas, je lâche un gémissement de douleur, je crois que j'ai des contractions, je dois clairement aller aux urgences. Je vais récupérer les papiers qu'il me faut, je mets mes chaussures, heureusement que je porte un bas de jogging et un petit pull, puis je descends. Je toque à la porte d'Adam, évidemment il mets une éternité à me répondre, du moins c'est ce qu'il me semble.

-Hé, salut Mel, qu'est-ce qu'il ce passe ?

-Je dois aller à l'hôpital. Tu peux m'aider ?

-Bien sûr ! J'ai la voiture, on y va. Je dois juste mettre une veste et prendre les clés, j'arrive.

Je remercie Adam en allant me caler contre un mur, une nouvelle contraction me prends. Je ne peux clairement pas accoucher aujourd'hui, mon congé maternité ne commence que dans trois semaines ! Je dois former ma remplaçante, surtout que j'ai le droit à un long congé, j'ai déjà pris le congé parental pour au minimum aller jusqu'au six mois de ma fille. J'ai envie d'être présente pour elle, d'apprendre à la connaître avant de la laisser à la crèche, que j'ai déjà par chance !

Adam revient rapidement, nous rejoignons sa voiture qui est garé en face de l'immeuble et nous partons pour les urgences de ma maternité. Je sens Adam inquiet, je me tourne vers lui, il a les traits tirés.

-T'es inquiets pour moi ?

-Bien sûr. Même si ça fait qu'un mois qu'on se connait, je m'inquiète. J'ai pas envie que t'es un bébé prématuré.

-Moi non plus. Je ne suis pas prête à devenir maman maintenant. Enfin, pour ça, même dans deux mois je ne le serais pas.

-Je suis sûr que ça viendras.

-Merci d'essayer de me rassurer.

-J'essaie aussi de me rassurer. C'est pas facile d'avoir une femme enceinte qui commence à avoir des contractions dans sa voiture, même si c'est pas sa copine.

Adam vient de détendre un peu l'atmosphère, je souris jusqu'à ce que je sente une nouvelle contraction. Le trajet jusqu'à la maternité est rapide, on va jusqu'aux urgences de la maternité où je suis accueillit plutôt vite. On m'emmène en salle d'examen, une sage-femme remplis le dossier pendant qu'une autre m'examine, Adam attends dehors.

-Je crois que vous êtes entrée en travail précoce. Vous êtes enceinte de combien ?

-Trente-et-une semaines de grossesse, je viens d'entrer dans mon huitième mois.

-D'accord. On va tout faire pour arrêter les contractions et donc le travail. On va devoir vous garder un petit moment ici pour éviter un accouchement précoce.

-Combien de temps ?

-Peut-être vingt-quatre heures. Ça va dépendre de votre corps et de votre réaction au médicament.

-D'accord.

Même si ça m'embête de devoir rester ici, je préfère quand même obéir et me détendre plutôt que me stresser. Je sais que mon chef ne m'en voudra pas, j'essaierais quand même de travailler à distance s'il le faut. On me donne ce qu'il faut pour arrêter le travail, je ne veux pas que ma fille naisse prématurée. Autant ça ne me dérange pas d'accoucher dans six semaines, mais aujourd'hui c'est beaucoup trop tôt.

Après les examens, le remplissage de mon dossier et une fois le médicament contre le travail donné, je me retrouve seule. J'envoie un message à Adam pour lui dire que je suis seule en salle d'examen et que ça va, puis je préviens ma mère. Elle me réponds rapidement, me demandant si tout va bien, je la rassure du mieux que je peux, d'autant plus que je sens que le médicament agit.

Quelqu'un toque à la porte alors que je suis ici depuis un bon trois-quarts, c'est la sage-femme et Adam. La sage-femme me prévient qu'une chambre est disponible pour moi, le transfère va se faire dans quelques minutes. Elle me refait un examen, apparemment ça va mieux, puis elle me laisse avec Adam.

-Hé, comment tu te sens ? Demande-t-il en s'asseyant sur la tabouret roulant.

-Rassurée. J'ai eu tellement peur que ma fille naisse aujourd'hui. Même si elle est viable, elle aurait été trop prématurée.

-T'avais commencé le travail, c'est ça ?

-Ouais. Ça donne un avant goût de ce qu'il va ce passer dans deux mois pour moi. C'est horrible comme douleur.

-Je suppose que ça confirme le fait que tu vas prendre la péridurale ?

-Tu n'imagine même pas à quel point ! Encore merci de m'avoir accompagnée et d'être encore ici. Pas tout les voisins n'auraient fait ça.

-C'est sûr, mais moi je suis gentil avec mes voisines.

-Pour mieux les draguer ?

Adam pouffe de rire, ça me fait un rire aussi alors que je ne le dois pas !

-Sérieux Mel, t'es jolie hein, mais clairement pas mon style.

-Ah ouais ? T'aimes pas les femmes aux cheveux châtains et avec de beaux yeux verts ?

-Pas du tout. J'aime les écossaises rouquines.

-Ouh, un amoureux des rouquines hein ?

-Depuis que j'ai treize ans. Depuis Ashley Milligan.

-Ta première amoureuse ?

-Je suis resté quatre ans avec elle. Quatre belles années.

-Pourquoi vous avez rompu ?

-Elle est partie aux Etats-Unis poursuivre ses études. Aujourd'hui je sais qu'elle est une excellente comptable à New-York.

-C'est beau quand les relations se finissent bien.

-J'ai eu mes ruptures pas cool aussi.

-Tant que tu n'as largué aucune de tes copines enceinte, ça va.

-Une l'était, mais pas de moi.

-Comment tu peux en être sûr ?

-Parce que je sais utiliser des capotes. Et avec elle j'en avais tout le temps, sans qu'elles ne craquent. En plus, elle m'avait trompé tout au long de notre relation avec un type qui travaillait à côté de mon bar.

-Oh, ça c'est moche.

-C'est comme ça.

Adam hausse les épaules, je pose ma main sur son bras, c'est moche les tromperies. Je dois avouer que je n'ai pas vraiment les raisons de Elric, juste il m'a dit qu'il n'était pas prêt à devenir père. Aujourd'hui je n'ai plus envie de savoir la vraie raison, j'ai peur que ça me blesse encore plus. Peut-être m'a-t-il trompé, peut-être qu'il a su trouver une meilleure fille ou alors il était juste dégoûté que je prenne du poids. J'en sais rien...

Je retiens le soupire qui veut sortir puis je me mets à discuter de choses un peu plus joyeuse avec Adam, même quand je suis transférée en chambre pour qu'on puisse vérifier que le travail soit vraiment en pause jusqu'au jour-j. 

B&B : Baby & BikerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant