Chapitre 23

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Nous venons d'arriver à Nice avec Nina, le voyage s'est passé à merveille. Nina n'a fait que dormir et s'intéresser au chien qui était en face de nous, elle n'a pleuré qu'une fois pour manger, mais rien de bien méchant. La dame qui était en face de moi m'a aidé gentiment avec mes bagages, c'était très gentil, maintenant je me dirige vers le parking où mon père m'attends. J'ai très envie de courir, mais avec mon sac, ma valise et la poussette, j'évite, j'ai pas envie de me casser la figure.

J'arrive sur le parking et cherche mon père, je le trouve rapidement, il est en dehors de la voiture. J'accélère le pas, mon père sourit en me voyant. Quand je suis à sa hauteur, je passe mes bras autour de lui sans hésiter, ça fait du bien de le revoir.

-Bonjour ma chérie. T'as fait un bon voyage ? Demande mon père en me lâchant.

-C'était bien, Nina n'a fait que regarder le chien qui était face à elle.

-Tu me la présentes ?

-Bien sûr !

Je récupère Nina, qui est réveillée dans la poussette, puis je la présente à mon père.

-Nina, je te présente ton grand-père. Papa, je te présente Nina.

-Elle est adorable. Rentrons pour que je puisse la prendre dans mes bras.

-Bonne idée.

Je vais installer ma fille pendant que mon père s'occupe de ma valise et de la poussette. Nous allons ensuite nous installer, nous profitons du trajet pour discuter de ces derniers mois passés, sans discuter de maman. La voiture n'est pas un endroit idéal pour ça.

Le trajet passe tranquillement, c'est un vrai plaisir de parler avec mon père en vrai, pas à travers le téléphone. Nous arrivons à la maison assez vite, je récupère ma fille et nous entrons enfin chez nous. Je décide de laisser ma valise et la poussette dans le salon, je veux juste me poser tranquillement et boire un bon coup. Et manger. Mais avant ça, on fait une vraie rencontre entre mon père et Nina. Ma fille n'a pas peur de son grand-père, elle est plutôt bien dans ses bras.

-Je vais me chercher à manger, j'ai faim. Je te laisse avec Nina.

-Tu me fais confiance ? T'as pas peu que je casse ta fille ?

-Papa, évidemment que je te fais confiance.

Je me dirige vers la cuisine, je vois qu'il y a une salade au frais, alors je me sers une bonne assiette, récupère une bouteille d'eau et je vais au salon, mon père s'est assit sur le canapé, il parle à Nina qui gazouille, elle a de la voix aujourd'hui. Je les regarde en mangeant, je trouve ça adorable.

Quand j'ai fini ma salade, je pose mon assiette sur la table basse et m'installe un peu plus confortablement, ma fille s'endort dans les bras de son grand-père, ce que je trouve adorable. C'est la première fois qu'elle s'endort dans les bras d'un homme, même avec Adam elle ne s'endort jamais. En même temps, Adam l'a maintient toujours éveillé, il adore joué avec Nina, c'est le tonton cool.

-Papa, je peux te demander quelque chose ?

-Oui, bien sûr. Tout ce que tu veux.

-Demain tu pourrais m'emmener au cimetière ? J'aimerais voir maman.

-Je comprends. Je t'emmènerais mais je resterais dehors. Ça fait depuis l'enterrement que je ne suis pas allé la voir, je n'ose pas.

-Tu peux venir avec Nina et moi. J'aurais besoin de toi.

-Chérie, ça fait bientôt trois mois, je ne me sens pas encore prêt à retourner.

-Papa, s'il te plaît.

-N'insiste pas Mélissa. J'accepte de t'accompagner, mais ce sera sans moi.

-D'accord, comme tu veux. Je n'insiste pas.

-Heureusement. Bon, sinon, tout ce passe bien à Paris depuis la naissance de Nina ?

Je retrouve un peu le sourire, je réponds à mon père. Nous reprenons notre conversation là où nous l'avions laissé. Mon frère nous rejoint après sa journée de travail, il vient me saluer et va voir ma fille, qu'il prends à son tour dans ses bras, mais Nina ne l'aime pas, elle se mets à pleurer. Je pouffe de rire en la voyant comme ça, surtout qu'elle se calme une fois dans mes bras. Mais je comprends rapidement pourquoi elle s'est mise à pleurer comme ça.

-Mais elle est pas cool ma nièce ! Elle pleure quand je veux la prendre !

-C'est parce que t'es pas gentil avec ta sœur.

-Je suis toujours adorable avec toi.

-Mouais. Ça dépends des moments. Mais plus sérieusement, elle pleure parce qu'elle a la couche pleine. Je vais la changer.

Je me dirige vers la salle de bains, où j'y trouve une petite table à langer, Léo m'apporte mon sac à langer et je change ma fille, qui est plus à l'aise comme ça, encore plus en portant juste son body. Il fait bon dans la maison, c'est parfait pour elle. Et cette fois-ci mon frère peut la prendre dans ses bras, elle ne se mets pas à pleurer.

Nous passons la fin de journée à discuter, je prépare le dîner avec mon père pendant que mon frère donne son biberon à Nina, l'ambiance est génial, même si l'absence de maman se sent vraiment. Elle avait toujours les mots qu'il fallait, elle mettait toujours une bonne ambiance à la maison... Mais je réussis à me concentrer sur mon père et mon frère, eux sont toujours là, bien vivant.

* * *

Je viens d'arriver au cimetière avec mon père, je récupère ma fille et j'y vais, non sans sentir un lourd poids sur mon cœur. Je serre Nina dans mes bras, elle me réconforte un peu. J'ai pris sa nacelle avec moi, pour que je puisse la poser si je ne me sens pas assez forte devant la tombe de maman. Je marche tranquillement jusqu'à celle-ci, papa m'a dit laquelle c'était avant que j'y aille.

Quand j'arrive devant la tombe, celle-ci est fleurie, elle a des plaques, elle est très belle, bien décorée. C'est mon frère qui s'en est occupé, je le vois bien. Il a toujours promis de s'occuper des tombes de nos parents, et il fait un bon travail avec ma mère. Je pose la nacelle à côté de celle-ci, installe ma fille dedans et m'agenouille face à la pierre tombale, la souffrance que je ressentais avant les contractions revient, elle me fait un mal de chien ! Je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps, là je vois que c'est réel, que j'ai perdu ma mère. Je ne retiens pas cette douleur, elle doit sortir, elle fait partie du deuil que j'ai mis entre parenthèse pour Nina. Un cri sort, je m'effondre à moitié sur la tombe de ma mère.

Je pleure un long moment, me demandant pourquoi on m'a retiré ma mère, pourquoi elle est partie si vite, pourquoi elle est partie avant de voir sa petite-fille qu'elle rêvait de rencontrer. La vie est trop cruelle quand elle le veut.

Après peut-être quinze, vingt minutes de pleure, je me redresse et regarde les plaques funéraires, elles sont toutes très belles. Je récupère dans mon sac celle que j'ai faite faire avant de partir, je la déballe et la pose à mon endroit, Léo m'en a laissé un. Celle-ci souhaite un bon voyage et une belle vie dans l'au-delà, de ma part et de la part de Nina. La plaque a même la petite empreinte de main de ma fille.

Je récupère Nina dans la nacelle, elle est restée très sage, et je la présente, si je puis dire ainsi, à sa grand-mère. Je suis sûr qu'elle doit être heureuse là où elle est, de voir sa petite-fille ici. J'aurais tellement aimé avoir ne serait-ce qu'une photo de Nina avec sa grand-mère... Je reste ici un moment, je raconte à ma mère tout ce qu'il c'est passé depuis son décès, y compris le baiser que j'ai échangé avec Jack. Je sais qu'elle m'aurait conseillé à merveille si elle était encore là, mais je vais devoir faire quelque chose qu'elle m'a toujours dit de faire : suivre mon cœur, et il est temps que je l'écoute de nouveau.

B&B : Baby & BikerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant