Chapitre 3

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J'ai déplacé mes maigres possessions près du bâtiment officiel pour guetter les dragons. Pas trop près, car on n'aime guère voir les vagabonds comme moi traîner dans les alentours du symbole de La Toute Puissance des Hybrides. Il ne faudrait pas que j'abîme leur image parfaite en montrant que les nécessiteux existent toujours.                                                                                              Je me suis installé dans une rue proche, sous un rebord de toit pour me protéger un minimum de la pluie. De toutes façons, je n'espère pas rester là de façon permanente. Que mon vague plan avec les dragons fonctionne ou pas, je me ferai dégager par les "Patrouilles de sécurité" qui circulent une fois par mois. Sous prétexte de protéger les civils des malfrats qui vivent dans les ruelles, ils capturent tous les vagabonds et les jettent en prison. Personne ne sait trop ce qui s'y passe parce que personne n'en ai jamais revenu pour en parler. Mais tous ceux qui vivent dans la rue les évitent soigneusement. J'ai manqué plusieurs fois de me faire attraper mais j'ai toujours réussi à m'échapper. 

La première fois que les dragons nous ont donné une mission, ils sont revenus après un an d'après ce que j'ai appris. Cela fait presqu'une année qu'ils nous on ordonné d'éradiquer la faim, ils devraient donc revenir dans plus ou moins 1 mois s'ils gardent le même schéma.

Je commençai donc mon quotidien dans un nouveau quartier, chacun ayant son propre "clan" de petites frappes se considérant propriétaires des lieux et qui deviennent délinquants pour passer le temps, souvent en taxant les plus faibles comme moi. L'argent n'a pas réussi à être éradiquée vu que l'humanité capitaliste, trop enlisée dans son système ne peut changer du jour au lendemain, mais le troc s'est tout de même énormement développé suite à la demande des dragons et a pris une grande place dans l'économie. Pour avoir ce que tu veux, soit tu payes, tu dois te débrouiller pour avoir ce que le vendeur te demande. Les clans eux, veulent généralement de la drogue. Eh oui, l'humanité a beau avoir évolué physiquement, elle ne s'est pas débarrassé de ce vilain défaut. Si tu arrives à leur en fournir, ils te laissent tranquille, si tu n'en as pas, tu te fais tabasser et expulser du quartier. 

J'ai ainsi dû changer de quartier 7 fois. C'est très peu pour quelqu'un qui survit dans les bas-fonds depuis tout petit. Mais à défaut d'être un hybride,  je suis néanmoins très doué pour voler ce dont j'ai besoin. Je ne devrais pas m'en vanter mais c'est un véritable atout quand on vit dans la rue.  Et puis je n'ai jamais dit que j'étais un enfant de coeur. Je fais juste ce qu'il faut pour survivre, dans un monde où tout premier venu est plus fort que moi.

Et pour vivre plus ou moins en paix dans un quartier, ou tout du moins ne pas se faire expulser illico, il faut aller saluer leur propriétaire. Je pars donc à leur recherche et au bout de quelques minutes, je croise un autre sans-abri qui m'indique le "QG" du gang du coin.

Je m'y rend donc. Après 7 déménagements, j'ai appris qu'il vaut mieux ne pas traîner pour ces choses là. Les chefs de gang sont tyranniques et pas très patients, souvent des enfants-prédateurs avantagés par un animal totem fort et pourris gâtés.

Apparemment celui-ci est adepte des châteaux forts, car la base située dans un entrepôt abandonné, est maquillée en forteresse. Deux gardes chats faméliques brandissent des barres de fer en guise de lances et des casques en carton sur la tête au milieu des pseudo meurtrières taillées dans le mur en tôle et des créneaux taillés grossièrement dans des planches posése sur le toit. Un peu plus loin des archers patrouillent vaguement sans grande motivation, une barre de métal tordue sur laquelle on a attaché une ficelle en guise d'arc. On voit qu'ils ne croient pas à ce qu'ils font, mais qu'ils sont prêts à faire les pitres pour avoir une chance de monter les échelons et  de sortir des bas-fonds. Il faut savoir que dans les gangs, il y a les chefs, des gosses de riches qui viennent ici pour faire la loi, des miséreux qui leur obéissent, leur collent aux basques en espérant améliorer leur condition, et ceux qui ont raté la chance de s'enfuir ou de se faire bien voir et qui se retrouvent souffre-douleurs de tout ce beau monde.

DovahnkiinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant