Prologue

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Au cœur du royaume majestueux d'Altair, une ombre de honte s'étendait lentement. Les murmures s'élevaient, les jugements pleuvaient :

"C'est une honte."

"C'est contre nature."

"Et en plus, il ose prétendre à la couronne."

Le roi d'Altair, un souverain autrefois respecté pour sa sagesse et sa bonté, avait le visage marqué par la douleur. Son propre fils, le prince Kael, osait avouer une vérité interdite, une vérité qui ébranlait les fondations de leur royaume.

Un écho d'amertume résonna parmi les conseillers et la cour :

"Un si bon roi avec une telle honte comme fils."

"Comment ose-t-il ? Au lieu de se cacher derrière le mariage, il a refusé en annonçant cela sans scrupule."

Aujourd'hui, les roses blanches du jardin royal se préparaient à révéler le péché de la lignée royale. Elles allaient devenir rouges, le symbole tragique de la destinée du prince.

Car Kael était gay, épris du prince du mystérieux royaume du désert, Idris, auquel Altair était asservi depuis des générations. Un amour qui défiait les lois du royaume, un amour qu'il avait tenté de garder caché.

Soudain, le son strident d'un cor résonna dans tout le royaume, brisant le silence oppressant, signifiant un rendez-vous sur la place centrale. Ce n'était pas le jour habituel des exécutions, et cela étonna ceux qui ignoraient encore la tragédie qui se déroulait.

Le roi se tenait sur la place, son visage vidé de toute expression, déchiré entre son amour pour son fils et son devoir envers son peuple. Il savait déjà qu'il ne pourrait pas tuer son enfant.

"Qu'on amène le prisonnier."

Les gardes, durs et impassibles, entraînèrent le prince sur la place, attaché et ligoté comme un vulgaire voleur. Son visage était balafré, ses vêtements déchirés par les coups de fouet. Pourquoi n'avait-il pas le droit d'exprimer ses pensées, d'aimer qui il voulait ? Était-ce un crime d'aimer ?

Le roi, d'une voix brisée par la douleur et la résignation, annonça la sentence :

"En ce jour, le prince a été condamné pour être contre nature, ses choix diffèrent de nos lois. Mais par son statut, nous lui laissons le choix : soit il accepte d'être exécuté maintenant, soit il choisit d'être banni dans le Sahara à vie."

Et une voix vide d'expression, marquée par la douleur, répondit :

"J'ai été maudit par les dieux, laissez-moi retrouver ma dignité et mon honneur en mourant seul dans le désert. Je veux être banni."

"Alors pars, et ne reviens jamais."

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