Proie Du Désert

Eclats de colère

Le silence qui avait suivi l'annonce choc de l'espion persistait dans le bureau d'Idris. Les mots, lourds de significations, flottaient dans l'air, empoisonnant l'atmosphère déjà tendue. Idris, d'ordinaire maître de lui-même, sentait sa colère monter en lui comme une marée furieuse. Il avait l'impression que chaque parcelle de son être était en feu, consumée par une rage qui menaçait de le submerger.

Sans un mot, il se leva brusquement de son fauteuil, renversant presque la table qui se trouvait devant lui. Les parchemins s'éparpillèrent, mais Idris semblait insensible à ce chaos. Son regard, d'ordinaire froid et calculateur, brillait maintenant d'une intensité presque sauvage.

Esdras, le fils de l'ancien garde, recula instinctivement, sentant le changement radical dans l'aura du roi. Idris, les dents serrées, fixait un point invisible devant lui. Sa poigne sur la table était si forte que ses jointures blanchirent.

"Calmez-vous, mon roi", tenta Esdras d'une voix hésitante, conscient du danger latent. "Mon père m'a dit de vous demander de vous calmer."

Le regard d'Idris se posa brusquement sur Esdras, ses yeux fulminant d'une colère incommensurable. "Si votre père voulait que je me calme, il aurait gardé cela secret. Il ne veut pas que je me calme, il veut que je déchaîne la tempête sur Altair."

Esdras déglutit, sentant le poids des paroles d'Idris. Il savait que ce moment était critique, que la réaction d'Idris scellerait le destin d'Altair. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de craindre les conséquences de cette tempête imminente.

"Où est ton père ?", cracha Idris, dominant la pièce de sa présence intimidante.

Esdras prit une profonde inspiration avant de répondre, "Il est dans la salle du conseil, mon roi, mais il vous a expressément ordonné de vous calmer avant de le rejoindre."

La fureur d'Idris atteignit un nouveau sommet. D'un geste brusque, il attrapa Esdras par le col de sa tunique, le soulevant presque du sol. "Dis à ton père que s'il essaie de m'arrêter, ce soir il devra commencer a se préparer à porter du noir. Et dis-lui que la première mort sur mes mains sera la tienne."

Esdras, pris au dépourvu, vacilla sur ses pieds. La menace était claire, brutale, et Esdras sentit un frisson glacial parcourir son échine. "Mon roi, vous ne pouvez pas..."

"Va", rugit Idris, relâchant sa prise sur Esdras. "Dis à ton père que les chevaux doivent être prêts d'ici le coucher du soleil. Et si ce n'est pas le cas, le sang coulera ce soir."

Esdras s'éloigna précipitamment, quittant le bureau en trombe. Il ne pouvait nier l'urgence dans les paroles d'Idris ni le ton implacable qui accompagnait ses ordres. Il savait que la situation était bien plus grave que ce qu'il avait anticipé.

Alors qu'il franchissait la porte, Idris hurla derrière lui, "Et qu'il n'ose pas m'arrêter, sinon il ne restera rien de ce royaume à protéger.

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Esdras se précipita à travers les couloirs du château, sa cape flottant derrière lui comme un étendard de la panique qui le submergeait. Les bougies vacillaient au passage de sa hâte, créant des ombres dansantes sur les murs de pierre séculaires. La porte massive de la salle du conseil grinça lorsqu'il l'ouvrit brusquement, dévoilant une scène de gouvernance calme avant la tempête annoncée.
Esdras s'engouffra dans la salle du conseil, la porte claquant derrière lui. Son père, le conseiller Cassian, était plongé dans l'examen de documents royaux, son visage éclairé par la lueur des bougies. Sans attendre les formalités habituelles, Esdras s'élança dans son récit.
"Père, il a perdu la tête", articula-t-il entre deux respirations haletantes. Les plumes suspendues au-dessus des parchemins semblaient elles-mêmes suspendre leur danse, captives de l'urgence dans l'air chargé.
Cassian ferma les yeux un instant, comme s'il cherchait la patience au plus profond de lui-même. Puis, se levant lentement, il fixa son attention sur son fils. "Où est-il ?", demanda-t-il, sa voix résonnant comme un commandement calme.
"Son bureau. Il a dit de préparer ses chevaux. Qu'il ne reste plus rien à protéger si on l'arrête", répondit Esdras, ses paroles portant le poids de l'inévitable.
Un silence s'étira, rempli uniquement par le murmure étouffé des torches qui dansaient le long des murs. Cassian, après un soupir mesuré, prit une décision qui résonna dans la pièce.
"Dis-lui que je ferai préparer les chevaux, mais qu'il doit comprendre que l'impulsivité peut être aussi destructrice que l'ennemi qu'il imagine, et aussi accompagne le", décréta Cassian, son regard exprimant la sagesse forgée par des décennies d'exprerience et de preoccupation.
Esdras acquiesça, conscient que chaque mot de son père portait la responsabilité de l'avenir. Il s'éclipsa, laissant la salle du conseil plongée dans un silence troublant et l'espoir que la tempête déclenchée par Idris ne balayerait pas tout sur son passage.

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