Histoire n°1

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    Comme un prisonnier dans sa cellule qui marque les jours qui passent à la craie sur le mur. Chaque nouveau jour je marque mon bras d'une nouvelle rayure depuis ta mort. La douleur ne passe pas, mon deuil ne vient pas, ce jour là je suis morte avec toi. J'essaye de vivre en vain pour me convaincre que ta mort n'a pas été vaine. Mais chaque nouveau jour qui passe ma conviction de vivre s'étain à petit feu. Pourquoi vivre si tu es morte ? Pourquoi vivre si je suis seule ? Pourquoi continuer à me lever chaque matin, à partir en cours et à rentrer à la maison chaque soir ?

   Papa voudrait que j'aille voir une psychologue, pour moi ce n'est qu'un larbin qui fait semblant de t'écouter et au final ne fait qu'empocher ton argent. Tu y crois toi ? A ce vieux fou qui te drogue aux antidépresseurs, qui te sort un vieux diplôme d'étude qui lui fait croire qu'il est apte à te comprendre. Mais qu'est-ce qu'un vieux croutons de soixante ans va aller comprendre la dépression d'une adolescente de dix-sept ans.  Et qu'est-ce qui certifies que je suis vraiment en dépression ? Si penser à rejoindre un proche est définition de dépression alors des millions de personnes pourraient être diagnostiquer dépressives. Enfin tout dépend du cas.... Quand il est question d'une personne décédée il est sûr  que pour certain on peut y voir une différence. 

    Au lycée ça craint, les professeurs, les seuls à être au courant me regardent avec pitié. Les autres eux, je ne leur parle plus, ils ne me comprennent pas. Pour eux je ne suis plus qu'une fille bizarre et sans amis. Mais ce sont eux qui m'ont lâché, c'est à cause d'eux si je suis seule maintenant. Ils n'ont pas cherché à me comprendre et je n'ai pas cherché à leur faire comprendre. Je suis trop dans le mal pour me battre à essayer convaincre une bande d'incapable. Alors tout les jours je me retrouve à manger seule derrière le bâtiment du CDI et vomir mon maigre repas dans la demi heure qui suis. Oui je suis malade, malade d'amour, de tristesse. Je ne sais pas comment vivre sans toi, je ne sais pas comment faire. J'ai besoin d'aide mais je ne l'assumerai jamais, je ne veux pas envahir le bonheur des autres avec ma souffrance sans intérêt.

    Tu aurais fait quoi toi ? Dans cette situation, tu savais toujours quoi faire avant mais je n'ai jamais osé te demander de l'aide. Et aujourd'hui, le jour où j'aurai eu le courage de t'appeler, le jour où j'ai besoin de ton aide, tu n'est plus là. J'aimerai m'endormir et ne jamais me réveiller, ne jamais devoir faire face à ce monde une fois de plus. Comme un anesthésiant qui t'endors mais dont la dose bien trop forte t'empêche de te réveiller. J'aimerai rester plongé dans ce sommeil infini, dans ce rêve où toujours tu apparaitrais sous ton meilleur jour. Pouvoir te parler autrement qu'à travers une plaque de marbre. Il est froid et sans couleur, il me fait peur, j'ai l'impression d'entendre ton âme pleurer de sa solitude. Moi mon âme est morte, elle ne vie que pour porter compagnie à la tienne dans ce cimetière enneigé. Le reste du temps c'est un corps vide qui marche par reflexe. Un reflexe que j'aimerai stopper et pouvoir me laisser périr sur cette plaque de marbre gravée à ton nom. 

   Mais pourtant tout les soirs je repart, je repousse ce petit portillon qui mène à cette galerie de pierre tombale. Tout les soirs je traverse cette route, je passe le portail et rentre à la maison. Tout les soirs je parcours le salon, monte les escaliers, passe le couloir et la je m'arrête. Je me stoppe devant la porte de ta chambre et je reste ainsi pendant une heure avant d'avoir le courage de rentrer dans la mienne. Parce que la force de rentrer dans la tienne je ne la trouve pas et je ne la trouverais jamais. Car j'ai peur, j'ai peur d'être plus faible que jamais et de te trahir. car tu m'as fait te promettre de na jamais franchir le pas, de vivre pour toi, de porter ton âme. 

  Sauf qu'aujourd'hui j'en ai le dos courbé, le poids de ton âme est devenu bien trop lourd pour ma conscience. Chaque jours qui passe je souffre un peu plus et chaque jour qui passe ma main se rapproche un peu plus de la poigner de la porte de ta chambre. Alors oui un jour je l'attraperai ou bien je trouverai enfin la personne qui retiendra ma main à temps, qui réussira à me sauver à contrario de ma personne qui n'a pas réussi à te sauver.

   La culpabilité. Tu sais ce que c'est ? Ce sentiment de regret et de douleurs qui te bouffe de l'intérieur un peu plus à chaque seconde qui passe. Cette douleur ou tu te dis, pourquoi toi et pas moi ? Et au final tu finis par tout gâcher, car on te dit de vivre pour le mort mais toi... Tu penses qui tu y arriverais ? A devoir vivre avec une mort sur la conscience et que tout le monde te tourne le dos et que les seules paroles que tu entends au cours de ta journée c'est de vivre car c'est en grande partie de ta faute. Alors aujourd'hui je suis morte depuis bien longtemps et je ne sais comment mon corps tiens encore debout, pourtant je le sais au fond de moi, que demain mes jambes vont lâcher.

    Aujourd'hui c'est le demain d'hier, aujourd'hui le marbre était plus froid que jamais, aujourd'hui ça fait un an et aujourd'hui j'ai attrapé la poigner. Aujourd'hui je suis rentrer dans ta chambre, je me suis allongé sur ton lit et aujourd'hui j'ai avalé ces putains de plaquettes de médicaments. Aujourd'hui j'ai arrêté de porter ton âme et je t'ai rejointe, ma chère sœur.



                           N'oubliez jamais que la mort n'est pas que physique, elle est aussi mentale.





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Et voilà un premier chapitre, je ne sais pas si ce style d'histoire vous plait donc dites le moi en commentaire si vous trouvez le temps.                                                                                                                         Pour récapituler, chaque chapitre est une histoire à par entière, je ne sais pas du tout à quelle fréquence je vais poster (j'ai cours à côté donc j'écris vraiment sur mon temps libre). mais bon j'espère réussir à vous satisfaire. Gros bisous et à la prochaine.

   

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 06, 2023 ⏰

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Une valse avec la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant