Quand je me suis réveillée, j'étais ici, en prison. Ma cellule était entièrement grise et sentait le moisi. Il y avait une fenêtre avec des barreaux, un lit, sur lequel j'étais assise (qui ressemblait plus à une grosse planche de bois avec un drap dessus), et de la nourriture près de l'entrée barricadée. Je me redressai sur mon "lit" puis, m'apprêtai à me lever lorsque je fus prise de vertige, m'obligeant ainsi à m'accrocher à la paroi humide de ma cellule. Ma tête me faisait horriblement mal. Soudain, les événements de la veille me revinrent à l'esprit en un éclair: Jayson, le petit garçon, la police et les corps... Je fus prise d'un haut de cœur et vomis, l'odeur ambiante ne faisant qu'empirer.
Quelqu'un toussa et je détournai les yeux vers sa direction. Jusqu'à présent, je n'avais pas remarquer que trois personnes se tenaient à l'entrée. Une était blonde, au regard strict avec des formes généreuses. Les deux autres étaient des hommes. Un était grand avec des cheveux noirs et l'autre avait l'air plus dans la quarantaine avec ses cheveux gris et son crâne commençant à être dégarni.
Le plus vieux des deux hommes s'adressa à moi: «Qu'as-tu à dire pour ta défense?», me demanda t-il en me gratifiant d'un regard hautain.
Je le fixai, perdue, ne sachant pas où commencer. «Je suis innocente», débutais-je en me demandant si ces gens allaient me croire, «J'ai été utilisée». La femme blonde consulta du regard l'homme le plus jeune et celui-ci fronça des sourcils. Tout en continuant de parler, je le fixai d'un air impassible, sentant que celui-ci ne me croyait pas: «Je ne connaissais pas ces gens, je n'avais donc aucune raison de vouloir les tuer». Sentant que je le regardais, l'homme concerné esquissa une moue agacée. La femme blonde s'adressa à moi pour la première fois: «Supposons que tu ne les connaissais pas et que tu n'as rien à voir avec ce qui s'est produit, comment se fait-il que tu te sois retrouvée sur les lieux du crime, seule et armée?» me demanda t-elle, calepin sorti, prête à prendre des notes. «Tout d'abord, je n'étais pas armée. Deuxièmement, j'ai été manipulée! J'étais supposée de garder cet enfant...» me défendis-je en essayant de me rappeler son nom, «Zack! Son nom était Zack!» leur dis-je. La femme écrit quelques mots sur son carnet et l'homme à le plus agé ouvrit la bouche: «Oui, son nom est bien Zack... Pour une fille qui ne les connaissait pas, ça commence bien... -C'était la seule chose que je connaissa... -Bien sûr», me coupa celui-ci, «Plus tôt, vous avez dit que vous n'étiez pas armée, je me trompes?» me questionna le monsieur. «Exact» lui répondis-je avec une touche d'agacement dans la voix. Je n'aimais pas la façon dont celui-ci me regardais: un regard froid, hautain et méprisant.
Le vieil homme ricana (plus besoin d'avoir de respect pour lui, hmpf!): «Tu pensais pouvoir nous tromper, n'est-ce pas? Mais tu sais, la police d'aujourd'hui est capable de faire bien plus que de trouver un couteau ayant servi dans une boite de... De Kraft Dinner!» pouffa t-il d'un rire gras et mesquin. Je le regardai, choquée.
Quoi?
Jayson, tu m'as vraiment mise dans la merde...
Ils me fixent. À la moindre erreur, ils me condamneront à la prison à vie. Je déteste la pression, car le stress et les erreurs s'en suivent.
«Je... Je ne sais pas quoi dire...» répondis-je. C'était vrai. Si je niais, on m'accuserait de menteuse dû à l'absence de preuves, et si je disais que c'était moi qui avait effectivement caché l'arme dans la boîte, ce qui va se produire revient à la première option.
La femme blonde prend des notes, puis, lorsqu'elle eut fini, elle regarda les deux hommes et hocha de la tête. Sur ce, ils s'en allèrent dans la direction opposée de moi et de ma cellule.
Je panique intérieurement. Cela ne peut pas se terminer ainsi. Qui aidera ma mère? À elle seule, elle ne sera pas capable de payer à la fois le loyer et ses médicaments... Il faut que je fasses quelque chose! Réfléchis Kate, réfléchis! Voyant mes trois invités bien tôt hors de vue et sentant l'angoisse montée, je dis la seule chose qui me vint à l'esprit:
«C'est pas de ma faute! C'est pas moi qui l'ait fait! C'est Jayson! Je n'ai rien à voir là dedans!» m'exclamais-je.
Surprise par mes propos, je me frappai volontairement la tête contre mon lit en bois, me sentant stupide et impuissante; Jouer à la victime ne m'apporterais rien et pour ce qui est de Jayson, si ils décidaient de l'interroger, cela ne m'étonnerait même pas qu'il échappe à la police vu avec la facilité dont il m'a convaincu de venir garder "chez lui" alors que je le connaissais à peine...
Regarde où cela t'as mené Kate, regarde! T'as foutu ta vie en l'air!
«Jayson? Jayson Blake?» répéta une voix.
VOUS LISEZ
Brisée
AvventuraJe m'appelle Kate et je n'ai jamais vraiment eu de chance dans ma vie. Née de parents pauvres, je gagnais de l'argent en vendant des journaux. Mon père a quitté ma mère dès qu'il avait appris mon existence. Pourtant, je n'avais rien d'une criminell...