L'existence, étant jeune, on croit qu'on ne tombera pas dans son piège, qu'on pourra mieux faire que ses parents, qu'on pourra mieux faire que tous les autres. On croit tout prévoir. On croit tout savoir de la vie. On n'imaginait pas que des galères pouvaient nous tomber dessus; ça n'arrive qu'aux autres, et on attend de l'univers qu'il se plie à nos envies, à nos désirs. Jusqu'au jour où enfin, on comprend que les autres c'est aussi nous. Que la vie n'est pas simple. Qu'on est la seule personne qui a le pouvoir de réussir, ou d'échouer. La seule personne qui dictera son propre destin. Même si la vie arrive à te mettre des bâtons dans les roues, la motivation pourra aider toutes les personnes en difficulté. Mais un jeune enfant insouciant ne me croirait pas, ou plutôt, je n'ai pas cru en moi même.
7 Septembre 2015
- Lounys il est l'heure d'aller à l'école !
Je lève les yeux, et vois ma mère au dormant de la porte.
- Allez ! Allez ! On va être en retard.
Je me relève, dépose délicatement mon livre sur son étagère, et je commence à descendre les escaliers qui mènent au salon. J'y vois mes parents en train de lacer leurs chaussures. Je me mets à côté d'eux pour me préparer à partir. Mes lacets faits et mon cartable sur le dos, je sors de la maison pour aller à la voiture.
Après que celle-ci ait démarré, mon père se tourne vers moi.
- Surtout aujourd'hui tu donnes tout ce que tu peux et tu ne stresses pas.
Mais de quoi est-ce qu'il parle ?
La voiture s'arrête devant l'école que je fréquente depuis maintenant quatre ans. Mon père ouvre ma porte, me détache et me laisse descendre, je me dirige donc accompagné de ma mère vers le portail de l'école. Je balaie des yeux la cour de l'école et y voit mon meilleur ami Kevan. J'avance vers lui et arrivé à sa hauteur il me raconte son week-end.
- C'était super, je suis allé à Center Parcs, me dit-il, j'ai fait la rivière sauvage et les toboggans avec les bouées c'était vraiment trop cool. Je me suis amusé avec mon père et ma belle-mère.
Je me vante souvent que mes parents soient encore ensemble, mais j'imagine pas avoir deux maisons et devoir changer toutes les semaines. C'est vrai quoi ! Je pourrais pas emmener tout ce que j'aime partout ça serait impossible. Rien que mon lit ne rentrerais pas dans la voiture et le reste encore moins.
- Tu sais Kevan moi j'ai la chance de pouvoir y aller tous les ans à Center Parcs donc je profite et vraiment j'adore y aller. C'est reposant et tout. On pourra peut-être y aller ensemble un jour.
Mais la maîtresse sonne la cloche qui nous indique alors de rentrer dans les salles.
Mais d'un coup je me rappelle que je dois me donner à fond pour une chose dont j'ignore encore l'existence, peut-être que ça va me revenir ? En tout cas, mieux vaut ne pas y penser et stresser.
Même si je ne connais pas encore l'enjeu de cette chose, je comprends à ce que mes parents me disent que celle-ci est importante. Ma classe se dirige vers la salle qu'on utilise depuis le début de l'année. En rentrant je me mets près d'une fille que j'aime bien et à côté de qui j'ai l'habitude de m'installer.
- Ça n'a pas l'air d'aller. Me dit-elle.
- On me parle de quelque chose que je passe tout à l'heure mais je ne comprends pas à quoi il va me servir. Je lui réponds.
- C'est vrai que ça à l'air important, me rappelle Léana, pourtant c'est bizarre que tu ne puisses pas te rappeler ce que c'est tu m'en parlait souvent la semaine dernière, mais même moi j'ai oublié. Tu verras tout à l'heure au pire.