Réveillon intime

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Hello ! Me voici de retour pour le deuxième défi du concours de apprenti0auteur. Cette fois-ci, la mission consiste à vous offrir une scène romantique qui incarne le sens propre d'une expression française en la décrivant littéralement. Pour ma part, j'ai opté pour l'expression « Mettre les pieds dans le plat », signifiant aborder un sujet de manière maladroite ou directe. J'espère que j'ai relevé ce défi ;-). Bonne lecture à tous !

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L'alarme sonne, mes yeux s'ouvrent brusquement pour découvrir l'heure affichée sur ma montre, 10 heures. Oh zut, j'ai complètement oublié de raccompagner mon père à l'aéroport. Il doit prendre l'avion pour rentrer au Portugal, rejoindre la famille et tante Nathalie, qui prendront bien soin de lui pendant sa période de convalescence. C'est la première fois que je ne passerai pas Noël avec lui, et un sentiment de tristesse m'envahit, sachant que je vais passer cette veillée seule, mais c'est la meilleure chose à faire. Il n'est pas en forme pour affronter la neige d'ici.

Je me précipite sous une douche bien chaude, enfilant ensuite mon manteau en duvet blanc, mon pantalon noir et mes bottes. Je noue mes cheveux roux en une queue de cheval et place mon bonnet blanc sur ma tête avant de prendre mon sac à dos. D'un pas hâtif, je quitte mon appartement, mais devant l'immeuble, je vois la voiture d'Henri garée là. Il est probablement venu me chercher, comme d'habitude, s'inquiétant pour moi.

Henri, l'assistant de mon père depuis qu'il avait 22 ans, m'attend dans la voiture. Aujourd'hui, cela fait 10 ans qu'il est à ses côtés, et il est devenu comme un fils pour lui.

J'entre dans la voiture, et il démarre.

-Je suis plus une gamine. Je te rappelle que j'ai 23 ans maintenant, lui dis-je.

-Eh bien, on dirait pas, répond-il sèchement en passant une main dans ses cheveux blonds soigneusement coiffés, ses yeux verts se fixant sur moi à travers le rétroviseur. Ton père t'attend à l'aéroport. Il tient à te parler avant de prendre son vol. Si ça ne tenait qu'à moi, il serait déjà parti, pour ne pas manquer son avion. Tu dois apprendre à être plus responsable, Nancy.

-Oh, je.. je suis vraiment désolée..., je bredouille. J'avais oublié de régler mon réveil plus tôt."

-Comme d'habitude, dit-il. Toujours des excuses.

-Tu pourrais être plus compréhensif avec moi, boudè-je.

-Et toi, plus mature !

Nous ne disons plus un mot jusqu'à ce que nous arrivions à destination. Henri gare la voiture, ouvre ma portière, mais je sors en lui lançant un regard méchant, et il fait semblant de ne pas le remarquer. Il y a toujours eu une tension entre nous. Il me prend toujours pour une gamine, et je déteste ça. C'est fou de penser qu'autrefois, quand j'étais jeune, j'étais amoureuse de lui. Je me souviens d'une soirée organisée par mon père et ses collègues journalistes, où Henri et moi avons dansé. J'avais tout juste 18 ans à l'époque, et je brûlais d'envie de lui avouer mes sentiments.

Au cours de notre conversation, il m'a parlé de son admiration pour mon père, de son amour pour le journalisme et des exploits de sa carrière. Puis un silence est tombé entre nous. Je croyais que c'était le moment idéal pour m'approcher et lui voler un baiser. C'était une erreur monumentale.

-Qu'est-ce que tu fais ? m'a-t-il repoussée.

-Je pensais... Je croyais que tu ressentais la même chose, ai-je balbutié, déçue par son rejet brutal.

Il a répondu sans émotion :
-Non, pas du tout. Tu es encore très jeune, Nancy. Tu manques de maturité, et, oui, je ne ressens rien pour toi.

Sa réponse, a marqué la fin de mes illusions. Les larmes aux yeux, j'ai fui ce moment, sachant que pour la première fois où j'ai aimé de tout mon cœur, j'avais été cruellement repoussée.
Depuis ce jour, les rapports entre lui et moi sont toujours restés tendu. Un peu comme un frère et une sœur.

Mon père me rassure avant de monter à bord. « Prends soin d'elle » , dit-il à Henry.

-Je ne manquerai pas, Monsieur Santos.

Dans le fond de mon esprit, je marmonne, "C'est ça."

-Au revoir, papa, et n'oublie pas de saluer tante Nath, dis-je presque les larmes aux yeux.

-Promis, ma puce.

Il embarque, et Henry me tend un mouchoir avant d'ajouter.

-Si tu veux, tu peux passer la veillée de Noël avec moi dans mon appartement.

-Moi ?

-Oui, toi. Qui d'autre ? Je sais bien que tu détestes passer Noël seule.

-Je croyais que tu voulais le passer avec ta copine... L'autre là... J'oublie son prénom.

-Tu veux peut-être parler d'Emily. Elle et moi ne sommes plus ensemble depuis un mois... Bref, ce n'est pas le sujet. Tu viens ou pas ?

-Bon d'accord. Seulement pour Noël.

-Je ne compte pas te laisser vivre avec moi plus longtemps.

-C'est... ça. Tu pourrais être moins méchant.

-Rentre dans la voiture ! Je te dépose à ton appartement pour que tu puisses prendre tes affaires, dit-il avant de démarrer.

Nous arrivons chez moi, et dans la précipitation, je fais ma valise en prenant soin d'y glisser ma robe de soirée ainsi que mes chaussettes de Noël. Henry m'aide à la placer dans le coffre, ironiquement en rappelant que je ne viens pas pour des vacances, mais pour deux jours. J'ignore ses commentaires en enfilant mes écouteurs.

Nous arrivons chez lui. Son appartement est impeccable et bien rangé, reflétant parfaitement sa personnalité. Évidemment, il n'est pas décoré pour l'occasion, mais cela ne me surprend pas. Je monte précipitamment dans la deuxième chambre pour déposer mes affaires, tandis qu'il sort pour acheter la dinde et la bûche de Noël. Il est un excellent cuisinier.

À la nuit tombée, je prends une douche, enfile ma robe de soirée rouge que j'avais achetée en pensant que j'allais peut-être dîner seule, puisque mon père n'est pas là. Mais qu'y a-t-il de mieux que de la porter pour ce dîner ? Je libère mes longs cheveux et ajoute une touche de rouge à lèvres. Je mets mes talons et prends le petit cadeau emballé à côté de moi, un parfum que j'avais réservé pour Henry, un parfum qui correspond parfaitement à son élégance. Je descends et le trouve en train de sortir la dinde. Un doux slow imprègne l'atmosphère de la cuisine.

-Ça sent bon par ici, dis-je en le rejoignant.

-Assieds-toi, le dîner est prêt... Pas mal ta tenue, dit-il.

-LOL, dis-je.
Alors qu'il porte un plat de homard grillé à la table, ses pieds glissent, il perd l'équilibre, et il tombe presque. Je me lève d'un bond pour l'aider, mais dans un geste maladroit, mes pieds atterrissent directement dans le plat de homard. Le silence envahit la pièce, puis éclate en rires. Je ris aux éclats en regardant Henry.

-Je suppose que tu viens littéralement de mettre les pieds dans le plat, s'exclame-t-il en riant à son tour.

Il s'approche de moi, essuie doucement mes pieds avec une serviette et me regarde avec affection. Peu importe, Henry, dis-je. C'est ce genre de moments inattendus qui rendent cette soirée encore plus spéciale.

Nous dînons en silence. Parfois, il me lance des regards furtifs, et je souris. Après le dîner, il me prend par les bras.

-Tu veux bien danser avec moi, comme avant, quand nous étions plus jeunes ?

-Pourquoi pas, dis-je en me laissant entraîner.

-Tu es magnifique ce soir... Je suis désolé d'être dur avec toi. C'est juste que je veux te protéger. Ton père l'a fait pour moi, et je lui en suis redevable.

-Tu dois comprendre que je ne suis plus une gamine, Henri.

-Crois-moi, je l'ai remarqué, haha. Tu es une très belle jeune femme, dit-il doucement en me fixant droit dans les yeux, le même regard qu'il m'avait lancé il y a des années. Ce regard qui m'avait fait croire qu'il m'aimait autant que je l'aimais. Ce regard qui me met maintenant mal à l'aise. Il rapproche ses lèvres des miennes pour m'embrasser, mais je le repousse doucement.

-Je suis désolée, Henri, toi et moi, ce n'est pas possible. Je ne ressens rien pour toi.

Il me regarde, étonné, tandis que je lui tourne le dos en montant dans ma chambre. Bah quoi ? il ne pense pas sérieusement que je vais le laisser s'approcher de moi de cette manière si aisément !

Pink lock romance  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant