Chapitre 18

232 15 2
                                    

La matinée se leva doucement sur le village endormi, illuminant le manoir de ses premiers rayons de soleil.

Denei émergea lentement de son sommeil, les yeux encore lourds de somnolence. Il tourna la tête vers le côté du lit où Dasil dormait paisiblement, une lueur de tendresse dans son regard.

Denei se leva avec précaution pour ne pas réveiller Dasil. Il s'habilla en silence, laissant son regard errer sur les détails familiers de la chambre qu'ils partageaient. Les draps froissés, les rideaux qui laissaient filtrer la lumière du jour, tout était une représentation de leur vie ensemble. Pourtant, malgré l'affection qu'il éprouvait pour Dasil, il ne pouvait pas ignorer le fait qu'il n'était pas amoureux de lui.

A l'exterieur, malgré quelques timides rayons du soleil, le ciel était gris. Malgré cinq mois passés à vivre ici, il ne s'habituait toujours pas aux températures froide du Nord.

Ce n'était pas une surprise mais Radan ne l'avait jamais contacté.

Pas qu'il ait essayé lui-même, mais il se sentait un peu triste que son absence ait été si facile à accepter pour sa famille.

Même si ce village était désormais son territoire, la capitale et ses températures plus clémente arrivaient à lui manquer.

Et bien que ce territoire soit le sien, il n'avait jamais contacté non plus le Comte qui gérait les villages alentours.

Et celui-ci bien que, conscient de sa présence, n'avait pas non plus pris la peine de venir rendre ses hommages.

Parfois quand il voyait à quel point le village était pauvre il se demandait s'il ne devrait pas faire plus.

Mais il était à peine plus éduqué qu'un enfant. A part ses connaissances en cuisine, il ne savait pas vraiment grand chose.

Sans Dasil à ses côtés, il n'aurait probablement jamais pu réussir a faire de cet endroit une maison accueillante.

Au fil du temps, Denei avait réalisé qu'il y avait une différence entre aimer quelqu'un et être amoureux de cette personne.

Il chérissait Dasil et se souciait profondément de lui, mais il ne ressentait pas cette étincelle passionnée qu'il avait associée au véritable amour.

Il ne sentait plus aussi mal à l'aise qu'au début lorsqu'ils devenaient intimes mais c'était dû en partie, parce qu'il savait que c'était pour que ça grossesse se passe bien.

Peu importe la culpabilité qu'il pouvait en ressentir.

Dès que ce genre de pensée sombre revenait, il faisait de son mieux pour les écarter et profiter du moment présent.

Dasil émettait un petit bruit dans son sommeil, bougeant légèrement dans le lit.

Denei détourna le regard, le cœur serré. Peut-être que c'était les hormones qui le rendaient si maussade dès le matin.

Après tout, le soldat méritait quelqu'un qui l'aimait de tout son cœur, mais il avait quand même accepté sciemment d'être utilisé par Denei.

En descendant dans la cuisine, le 14e prince commença à préparer le petit-déjeuner, laissant ses pensées vagabonder. Il avait passé tellement de temps à essayer de réprimer ces doutes, à se convaincre que l'amour pouvait grandir avec le temps. Mais plus il essayait, plus il se sentait en train de se mentir à lui-même.

Dasil entra dans la cuisine alors qu"il finissait de mettre la table, l'air encore ensommeillé mais souriant. "Bonjour, Tu es déjà debout ?"

"Bonjour", répondit Denei avec un léger sourire. "Oui, je me suis réveillé un peu plus tôt. J'ai pensé que je pourrais préparer le petit-déjeuner."

Le 14e princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant