La différence peut parfois faire des merveilles... un évènement inattendu va chambouler à jamais le cœur de Mélodie et celui d'Émile et provoquer dans leurs vies respectives un véritable raz-de-marée de bouleversements et de joies, à la plus belle s...
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Si Mélodie se sentait enfin heureuse de pouvoir goûter à des étincelles de bonheur, et cela en dépit des foudres de sa mère et du mépris que les autres jeunes femmes lui renvoyaient, si Mélodie arrivait enfin à pouvoir vivre pour elle-même, en marge de cette société cruelle, si elle parvenait à s'accepter telle qu'elle était en aimant la petite fille rêveuse qu'elle a toujours été, plus au Nord, à l'autre bout de l'hémisphère, notre jeune Émile, lui, n'arrivait toujours pas à se sentir heureux et à s'accepter tel qu'il était, à se faire à l'idée qu'il ne grandirait plus jamais, qu'il resterait éternellement jeune toute sa vie avec cette indétrônable face de bébé.
Quelques semaines étaient passées et nous étions déjà au mois de novembre. À Paris, bien que les fêtes de fin d'année étaient encore loin, l'hiver, lui, s'était bien incrusté car il faisait très froid. Presque tous les arbres étaient dénudés de leurs robes bariolées d'automne à présent.
Bien que notre jeune homme s'était peu à peu remis de la mauvaise nouvelle qui l'avait frappé de plein fouet dans le cabinet du toubib la toute dernière fois, le malheureux se sentait toujours très cafardeux, même un peu dépressif. Sa pauvre maman qui l'aidait de son mieux et qui lui apportait tout l'amour et le réconfort du monde, se sentait impuissante et désarmée devant une telle souffrance. Voir son fils dans un tel état de tristesse tous les jours l'affligeait plus que tout. En effet, depuis l'annonce de cette navrante réalité chez leur médecin de famille, Émile n'avait jusqu'à présent, plus jamais ri. À présent, tout lui semblait sans importance, si ce n'était que ses études de médecine, et puis bien sûr l'obtention future de son permis de conduire dont il avait prévu de prendre bientôt des leçons. Sa vie entière lui semblait être un échec total. En effet à quoi se résumerait son existence s'il devait vivre avec ce masque de poupon et ce corps qu'il haïssait ? Si aucune jeune femme ne resterait avec lui ? S'il ne connaîtrait pas l'amour comme tout le monde ? Qu'il ne se marierait pas et qu'il ne fonderait jamais sa propre famille un jour ? Émile était très malheureux et mal dans sa peau. D'ailleurs, ce mal-être s'en était ressenti dans sa tenue vestimentaire: lui qui fut toujours d'un naturel coquet et très soigneux dans sa façon de se vêtir, il s'était négligé ces quelques dernières semaines; il n'avait d'ailleurs plus recoupé ses cheveux qui avaient encore un peu poussé; ses chemises qu'il portait étaient la plupart du temps débraillées sur lui et recouvraient grossièrement ses pantalons; puis le langage était triste et sans vie, austère... ce qui désolait sa pauvre mère d'ailleurs !