Screen reviews

Critique / Review : Oppenheimer 💣

A la suite de deux critiques sur les jeux vidéos, repassons aux films ! 🎞

Après le film d'espionnage dans le temps avec Tenet (2020), Christopher Nolan dévoile son douzième long-métrage. Cette fois-ci, il s'attaque au biopic historique. Enraciné dans un événement marketing concurrentiel, ce nouveau projet s'inscrit dans le 'Barbenheimer' et explose tout au box-office, même si son adversaire possède un léger avantage. Notre critique du film 'Oppenheimer'.

De quoi ça parle ? 🗣

En 1942, convaincus que l'Allemagne nazie est en train de développer une arme nucléaire, les États-Unis initient, dans le plus grand secret, le « Projet Manhattan » destiné à mettre au point la première bombe atomique de l'histoire. Pour piloter ce dispositif, le gouvernement engage J. Robert Oppenheimer, brillant physicien, qui sera bientôt surnommé « le père de la bombe atomique ». C'est dans le laboratoire ultra-secret de Los Alamos, au cœur du désert du Nouveau-Mexique, que le scientifique et son équipe mettent au point une arme révolutionnaire dont les conséquences, vertigineuses, continuent de peser sur le monde actuel...

L'avis de Sofy 🖋

À l'occasion de l'évènement Barbenheimer, les troupes se précipitent en salles pour découvrir le tout nouveau bébé de Christopher Nolan, et son rival : Barbie.

C'est le sourire jusqu'aux oreilles que l'on découvre Oppenheimer, ce biopic aux allures psychologiques racontant l'histoire du Prométhée du nouveau monde. Le film est porté par un meurtri par le poids de son œuvre, comme obsédé de physique quantique, et c'est une performance impressionnante qui ne sera pas oubliée de sitôt. Bien qu'ils aient collaboré à plusieurs reprises, Christopher Nolan n'avait jamais eu l'occasion de travailler autant avec Cillian Murphy ! Après Inception (2010) et Dunkerque (2017), deux seconds rôles qui caractérisent l'acteur au charisme hors du commun, il était plus que temps d'offrir cette opportunité à notre interprète de Thomas Shelby. Et qu'est-ce que la recette est.. explosive ! Cillian Murphy est là où il doit être, c'est-à-dire au premier plan, face caméra, à arpenter la dualité humaine de la figure historique de Robert Oppenheimer. On y trouve également , qui interprète Kitty Oppenheimer qui vit dans l'ombre du protagoniste, ce qui fait un peu froncer les sourcils. C'est ce que l'on pourrait rapidement penser si seulement la séquence du témoignage, absolument époustouflante, n'était pas intervenue au dernier acte. Et cette séquence nous laisse de marbre, oubliez la femme aventurière et courageuse que l'actrice a déjà beaucoup trop interprétée (Sans un bruit, Edge of Tomorrow, Sicario...), laissez place à une femme triste, force de son mari.

Le Prométhée d'un nouveau monde, Robert Oppenheimer est un génie. Il a d'abord étudié la physique, puis est devenu physicien et en tête du Projet Manhattan. C'est avec précision que nous plongeons, à la première personne dans son regard durant l'espace de quelques secondes.. au travers d'étincelantes contractions d'atomes : les prémisses de la bombe atomique. Le côté paradoxal apparaît dès lors que le passionné se rapproche de son rêve. À l'instant où le Projet Trinity est attesté, Oppenheimer porte la responsabilité du destructeur de l'ancien monde. Cette double casquette est un poids démesuré qu'Oppenheimer comprendra rapidement « je suis le destructeur des mondes ». Le héros se perd dans sa passion jusqu'à en dénouer une peur, celle d'avoir contribué à une des plus grandes choses de l'univers comme l'une des pires. Comme M.Cooper, ce nouveau héros Nolanien souhaite sauver son pays de l'ennemi pour ainsi le protéger.

Pour ce film, il est accompagné par un amas de visages connus : Robert Downey Jr, Florence Pugh, Matt Damon, Rami Malek, Dane Dehaan, Casey Affleck, Ben Safdie, Kenneth Branagh ou encore Jason Clarke... C'est agréable de voir ce casting cinq étoiles se découvrir à chacune des nouvelles scènes qui s'enchaînent à un rythme effréné. Une cadence similaire à compte à rebours qui s'intensifie progressivement, jusqu'à dérouter son spectateur. Entretenue par un mixage son qualitatif, la bande sonore du prodige vient à marquer l'évolution de son protagoniste en quête de la bombe atomique. Là où le long-métrage vient à se compliquer, c'est en partie par sa construction séquencée, un voyage au cœur de deux temporalités (passé et présent), en y incorporant un point de vue objectif en noir et blanc. C'est ici que notre cher Robert Downey Junior fait son entrée en scène en incarnant un Lévis Strauss inoubliable, qui nous l'espérons lui vaudra une nomination aux Oscars. Tant de surprises au niveau de casting, mais une légère déception face au temps si réduit de Florence Pugh à l'écran, ce que d'ailleurs la bande-annonce ne laissait pas présager.

Ici, le cinéaste Christopher Nolan s'empare des codes du biopic tout en s'en détachant. Le film s'insère dans une dynamique de thriller qui cherche à décomposer l'état psychologique de son protagoniste et établir un équilibre avec le projet de sa vie. L'apothéose du film repose sur un échange, inséré dans un récit aux multiples dialogues qui se laisse découvrir lentement. Une longue conversation rythmée par l'intensité des mots qui s'en dégagent et un son qui s'impose entre chacune des répliques de personnages. Quelques longueurs pèsent à l'âme, mais pas aux yeux tant la succession des séquences est pointilleuse. Gare à celui qui échappera au fil conducteur de l'œuvre, il faut rester attentif pour le savourer, le comprendre, et le chérir. Alors il ne conviendra pas à tous par sa densité d'éléments.. mais traduit à merveille l'histoire d'un chercheur incompris des autres, meurtri mais passionné au travers d'enjeux à l'aune d'un nouveau monde.

Découvrez Oppenheimer en VOD, d'ici quelques mois.

Un grand merci pour votre lecture✨ N'hésitez pas à nous mentionner en commentaire une oeuvre que vous souhaiteriez voir dans ce livre 💬

Sofy