Baiser Hanté [NALU 3-SHOT]

III

J'ai retourné la pièce en long en large et en travers mais rien n'y fait. Je ne trouve aucun indice. Je me demande même si je suis bien sensée être ici. Je veux dire... y a plus de compte à rebours, plus de musique flippante, plus de gens flippants. Je suis toute seule avec... des tasses à café, une cafetière et une charmante table ronde.

Y a plus du tout le côté horreur des autres pièces. La lumière est même normale ici. Pas de lumière rouge bizarre qui fait mal aux yeux. Je souffle et m'assois sur une chaise. Je saisis une tasse propre et me sert un peu de café. Il a l'air tout à fait normal. Il a la couleur et l'odeur du café. Bon. J'ai peut-être fini le jeu? Si c'est le cas, Lévy ne devrait pas tarder à arriver. Si j'ai réussi à m'en sortir, elle s'en sortira aussi.

Je repense à Freddie. Sacré Freddie. La manière dont il m'a collé à lui c'était... wouah. Vraiment vraiment wouah. J'ai encore l'impression de sentir ses doigts s'enfoncer dans ma hanche. C'est particulier comme sensation mais sacrément plaisant. Après tout, Freddie est peut-être comme moi. Il est peut-être en manque de sexe. Parce que travailler ici toute l'année, ça doit être un sacré tue l'amour. Un truc rédhibitoire même.

Je bois tranquillement le café froid, pas très bon mais ça fait quand même plaisir. J'entends encore un bruit de porte, qu'on ouvre. Je pose doucement ma tasse avant de pivoter légèrement sur la chaise pour croiser... roulement de tambours : Freddie.

Je soupire et reprends ma tasse en me tournant complètement, faisant horriblement crisser la chaise sur le sol. Sans la lumière rouge, le costume est des plus grotesques, en réalité. Il est plutôt mal fait. Pauvre Freddie, il n'a même pas un costume descent...

Il ferme la porte à clefs derrière lui et pose sa hache. Je l'observe et je crois qu'il fait pareil. S'il me voit à travers ces yeux en plastiques. Il croise les bras.

- Vous embrassez souvent les autres comme ça, sans raison?

Oh... Freddie est venu chercher des explications ! Je cligne plusieurs fois des yeux.

- Alors... Non. Mais là, j'étais paniquée, tu comprends Freddie? T'as débarqué, tu m'as lancé ta hache dessus puis t'as rigolé comme un taré... j'ai flippé tu vois?

Freddie s'avance doucement, comme un prédateur sans arme. Sans arme car il n'a pas récupéré sa hache pour me couper la tête.

- Et bien, vous devriez arrêter d'embrasser sous la panique car c'est terriblement excitant.

- Ah ouais? Je termine le café présent dans la tasse. Après, j'avoue que pour un clown pas drôle, t'embrasse trop bien Freddie.

Il est si proche qu'il peut prendre appuie sur les accoudoirs de la chaise. Bah oui, j'ai pris la seule chaise avec des accoudoirs, hehe. J'adore les chaises avec des accoudoirs, ça me donne l'impression d'être une PDG hyper stricte et crainte.

Il se penche, faisant goutter le sang de son masque sur mes vêtements. J'espère que c'est du faux car le contact de tout à l'heure m'en a déjà mis de partout.

- Tu veux un autre bisou, Freddie? Je demande, parce que je ne sais pas quoi dire d'autre.

Freddie reste silencieux quelques instants mais ne s'éloigne pas.

- Natsu, c'est le prénom exact.

Je fronce les sourcils.

- Bah, t'es pas Freddie?

Freddie retire son masque violement, comme Batman le ferait pour révéler son identité. Trop stylé ! Puis je beugue et sens de nouveau la gêne m'envahir.