Dépot

❤ Sombres souvenirs... ❤

*TW*: Vi*l
Si vous êtes touché(e)s de près ou de loin par ce genre de situation, mieux vaut vous abstenir de lire ce texte qui peut être difficile à encaisser pour certain(e)s d'entre vous...

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C'était le 3 juillet 2021. C'est là que ça s'est produit. Je me souviens de tout, enfin presque. Mon cerveau a décidé d'oublier certaines parties de cette soirée.
Ce soir là, tu es venu me chercher en voiture chez mes parents. C'est mon père qui a ouvert la porte. Il n'était pas ravi de te voir ici. Mon dieu comme le je comprends maintenant.
Je suis montée dans ta voiture, il y avait ton meilleur ami à l'arrière. On a bien rigolé pendant le trajet. Si seulement j'avais su... Nous sommes arrivés chez ton pote et tu m'as présentée à tous tes amis. J'allais m'amuser, j'en étais sûre.
Tu m'as servi un verre d'alcool, puis un deuxième, puis un troisième. Qu'est ce que je pouvais être naïve... C'est là que ça devient flou.
Je sais que ce soir là, tu as beaucoup bu, tu as même fumé plusieurs joints. À minuit, je suis sortie avec une pote dans la rue. Je passais un bon moment, normal, j'étais bourrée.
Vous nous avez rattrapées, tu m'as prise pas le bras, tu me faisais mal. Je pleurais mais tu t'en fichais royalement. Tu m'as forcée à rentrer puis tu m'as emmenée dans ta chambre pour me hurler dessus. J'avais peur de toi. Tu as fini par te calmer. Tu t'es approché de moi et tu m'as enlacée en t'excusant. J'y ai cru... J'ai continué à boire pour oublier cet éclat. Grave erreur...
Vers deux heures du matin, je suis venue te voir dans le jardin pour te dire que j'étais fatiguée et que je ne me sentais pas très bien. J'allais me coucher. Tu m'as embrassée en souriant et je suis partie. J'ai franchi l'épreuve des escaliers tant bien que mal et quand je suis enfin arrivée dans ta chambre, je me suis écroulée sur le lit. J'ai fermé les yeux, et je me suis endormie presque aussitôt. Ça aurait pu s'arrêter là, mais tu en as décidé autrement.
Je me souviens avoir été réveillée par le poids de ton corps qui m'écrasait, j'étouffais. Tu m'as embrassée, encore et encore, forçant le passage avec ta langue visqueuse. J'essayais de détourner la tête, mais tu as fini par perdre patience et par me tenir par le cou. J'étais tétanisée, incapable de bouger. Je n'ai rien su dire lorsque tu as enlevé mon pantalon et ma culotte. Je n'ai rien su dire lorsque tu es entré en moi de force. C'était la première fois que je faisais l'amour. Est ce que ça allait toujours être comme ça ? J'avais mal. Tu m'as attrapée par les poignets pour m'empêcher de bouger. Ça ne servait pas à grand chose car mes membres ne m'obéissaient déjà plus. Je pouvais sentir ton souffle répugnant sur mes lèvres. Le temps s'était arrêté pour moi. Je me souviens avoir pensé "ne bouge pas, attends que ça se finisse."
Des larmes coulaient sur mes joues, mais tu ne me regardais même pas. Après avoir fini ton affaire, tu t'es retiré, tu as déposé un léger bisous de remerciement sur ma joue teintée par la douleur et tu es parti. Tu m'as laissée là, seule, à moitié nue, traumatisée. Je t'ai entendu rire avec tes amis dans le couloir. Est ce que tu te moquais de moi ? Je ne saurai jamais.
Je sais juste que je ne t'ai jamais laissé me retoucher après cette soirée.

Mais tout ça, je ne m'en suis souvenu que six mois après. Eh oui, cette "expérience" si on peut appeler ça comme ça, était tellement traumatisante que mon cerveau a décidé d'enfouir cette partie horrible au fin fond de mon inconscient.
C'est à ce moment là que le cauchemar a commencé.

Je dormais dans mon appartement, rien de plus normal, puis des images sont arrivées devant mes yeux. Je me suis réveillée en sursaut, constatant avec horreur ce que tu m'avais fait. Ces souvenirs refoulés m'ont donné la nausée. Je suis partie vomir instantanément. Quand j'ai enfin pu relever la tête pour me regarder dans le miroir, c'est là que j'ai compris. Tu m'avais violée.
J'étais dégoutée, en colère et dévastée.
Ces visions ne s'arrêtaient pas. Je te voyais allongé sur moi, je sentais ton souffle gorgé d'alcool dans mes narines, j'avais la sensation de tes mains autour de mes poignets... Cette nuit là, j'ai vomi deux fois.
Je ne pouvais pas me calmer, mon coeur battait si fort, je pensais qu'il allait exploser.
J'ai ouvert le robinet de la douche, et j'ai attendu que la vapeur masque mon reflet dans le miroir. Je me suis assise dans ma baignoire et j'ai étouffé un cri quand l'eau brûlante est entrée en contact avec mon corps souillé. Je suis restée là longtemps, trop longtemps. Je me sentais sale, faible et prisonnière de mes émotions. Ce n'est que lorsque je suis sortie que je me suis enfin autorisée à pleurer. Les larmes coulaient à flot, je tremblais et je crois même être tombée par terre. Je n'avais plus la force de tenir debout. Je ne pensais qu'à cette soirée. Mon père m'avait dit de ne pas y aller, j'aurais dû l'écouter. Je me retrouve donc seule dans ma salle de bain, assise par terre et entièrement nue. Retour au point de départ...

J'ai rassemblé le peu d'énergie que j'avais pour me relever. Je ne me souviens pas de tout, mais je sais que j'ai réussi à retourner dans mon lit. Je me suis recroquevillée sur moi même, m'accrochant aux draps pour empêcher mon matelas de m'engloutir. J'ai fermé les yeux en pressant mes paupières de toutes mes forces.

C'était le 3 juillet 2021... Et ce soir là, tu m'as tuée...