CHAPITRE 7 : Le maire

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Le docteur Helstan se mit à monter les quelques marches qui le séparaient de la porte de l'hôtel de ville. Le bâtiment était fait de pierres grises et de bois clair. Mais il se démarquait avant tout par son toit aussi rouge que les feuilles en automne. Il frappa à la porte et attendit quelques instants avant qu'un homme ne lui ouvre de l'intérieur. Un homme plutôt âgé dont le visage était paré de rides, d'un bouc et une moustache grisâtre. Il portait un petit chapeau noir qui cachait sa chevelure et était vêtu un veston noir qui couvrait sa chemise blanche décorée d'un nœud papillon. Il s'avança et demanda avec agacement.

- Que voulez-vous ?

- Je voudrais m'entretenir avec le maire, répondit le docteur.

- Vous avez pris rendez-vous ?

- Non mais ...

- Alors faites, ça se fait par lettre !

L'homme semblait très occupé et la présence du docteur semblait déranger. Cependant il fut pris d'un léger remord sur la violence de ses paroles, alors il lui expliqua la situation.

- Je suis désolé mais nous ne pouvons vous recevoir. Nous n'avons pas le temps pour de petits problèmes, nous avons les disparus à retrouver.

Helstan fit rapidement le lien entre les disparitions et la présence du monstre. Il comprit qu'avec l'aide du village, il pourrait l'arrêter avant qu'il ne fasse encore plus de morts. Alors juste avant que l'homme ferme la porte il s'écria.

- Je pense pouvoir vous aider !

- S'il vous plaît, ne me faites pas perdre mon temps pour rien, vous pouvez vraiment faire quelque chose ? demanda l'homme, intrigué.

Le docteur se contenta de hocher la tête en regardant son hôte. Ce dernier, après un moment de réflexion, lui ouvrit la porte en grand, désespéré de n'avoir aucune autre piste. Le docteur le suivit à travers le bâtiment, la porte menait sur un couloir en forme de « T ». Le sol était couvert d'un tapis rouge sur un plancher clair, les murs, eux, étaient couverts par un motif mélangeant des fleurs blanches et des carreaux rouges aux bords dorés. Pendant leur avancée dans le corridor, l'homme posa une question à son invité.

- Votre nom ?

- Helstan, je suis docteur.

- Très bien.

Il semblait soulagé de connaître sa fonction, les docteurs sont rares et sont associés au savoir et la connaissance. Un homme connu pour son intelligence ne pouvait avoir des informations fausses. Les deux hommes se dirigèrent à l'intersection du couloir. Devant eux, se dressait une porte en bois avec un écriteau où il était inscrit: « Bureau de Monsieur Sumnus ». Le vieil homme ouvrit la porte qui menait sur un bureau où une autre personne se trouvait. La pièce comportait des tableaux, des vases, des trophées de chasse, un plan de la ville et plein d'autres décorations. Au centre, se trouvait une table sur laquelle on pouvait trouver de l'encre, du papier et un chandelier. D'un côté, se trouvait deux petites chaises banales tandis que de l'autre, on pouvait remarquer la présence d'un beau et grand fauteuil. A l'intérieur logeait un homme dont le poids n'était égale qu'à un porc fourré au gras. Il était vêtu de rouge de la tête aux pieds et portait un curieux couvre-chef fait d'écailles et de pointes semblables à des défenses. Cette couverture pour la tête semblait aussi confortable que laide. En plus, elle n'arrivait même pas à cacher le manque de cheveux sur le haut de son crâne. Ce personnage bien disgracieux avait de longs cheveux roux sur les côtés du crâne, une moustache ridiculement petite comparé à son ventre héroïquement encombrant. Ce bougre ne semblait même pas âgé ou maladif, il ne possédait aucune ride, seules des tâches recouvraient son corps. Ce vilain lion avait les pieds nus posés sur son meuble de travail et mangeait, on ne sait quel aliment avec ses mains aussi sales que la serviette qu'il avait autour du cou. Il ressemblait plus à un cochon déguisé qu'à un maire, mais les apparences sont parfois trompeuses pensa le docteur.

La Naissance d'une DivinitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant