21. Le lecteur

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La symbiose est ma capacité à ne faire qu'un avec un personnage du livre que j'ai choisi dans ma bibliothèque, et qui se synchronise avec le tatouage sur ma main. J'ai accès aux souvenirs d'Alex Mercer, ses pouvoirs, ses émotions, et ses connaissances.

L'élément de celui que j'incarne rejoint mes jambes, amplifiant la force de ces dernières. En une seule impulsion, je me retrouve à 1 mètre de Qyesis qui venait juste de retirer son épée du sol. Ma lame retourne dans mon corps pour être remplacée par un poing d'une épaisseur et d'une résistance extrême, qui couvre aussi mon autre bras : Les marteaux.

— {Ensemble, Alex !}

— [Donne tout ce que t'as, lecteur.] me répond l'esprit du personnage.

Le temps d'envoyer mon premier coup de poing, le roi des monstres s'est déjà mis en garde, son sabre placé devant lui en diagonale que je frappe de plein fouet. L'onde de choc le repousse de quelques pas, mais il tient parfaitement debout. Sur le bout de ma main transformée, je peux voir des résidus de corruption, comme de la chair qui se corrompt.

— Mon sabre du néant incarne la corruption dans sa forme la plus brutale. Il suffit qu'il t'effleure pour que ton âme soit rongée. Une fois dévorée, la personne devient un fléau. Mes trois monstres supérieurs sont des Exilés parfaits que j'ai terrassés... déblatère l'homme mort-vivant.

Pendant qu'il parle, je rappelle mes poings pour passer à une autre arme de l'arsenal de Mercer : le fouet, qui remplace mon avant-bras droit. Des lignes de tumeurs recouvrent ce dernier, et mes doigts deviennent une pointe à trois crocs. Autour de moi, des fléaux se révèlent pour courir dans ma direction, prêt à protéger leur leader.

Je replie mon bras droit contre mon corps, puis tourne sur moi-même en étendant mon arme, révélant une longue ligne aux pointes redoutablement acérées sur toute la surface. Mon arme découpe tous les monstres autour de moi après un seul tour complet.

Sans avoir le temps de me remettre en place, le roi des monstres surgit dans les airs, son sabre prêt à frapper un grand coup vertical. Mon bras droit reprend sa forme d'origine, pour laisser mon bras gauche se transformer en un bouclier du même matériau que mon armure et qui fait la moitié de mon corps.

Levant mon bouclier, le choc avec son arme souffle la zone au point de créer un cratère qui ouvre le sol. Les rochers et les plantes aux environs sont immédiatement dégagées, ne laissant que de la terre fissurée, moi et mon adversaire au fond.

— Tu résistes à la maladie de ma corruption... Grâce à ton spectre... Intéressant. prononce Qyesis.

Je repousse mon adversaire d'un coup de bouclier qui dégage son arme. Mon bras gauche reprend sa forme d'origine, alors que mon autre bras appelle la lame incrustée. Les souvenirs de Mercer me font comprendre qu'il est déjà "malade", à cause du virus et de ses expériences qui l'ont fait devenir ce qu'il est. Cela dit, je ne m'attendais pas à ce qu'il me fasse résister à l'effet du sabre noir.

— {Au final c'est une bonne pioche, mais je manque de force explosive... Si je change de personnage, tout le sud de l'île se retrouvera sans défense... Je ne peux que temporiser.}

— Hé !

Cet unique mot me sort de mes pensées, mes yeux aperçoivent le roi qui a sa main tendue vers moi, avec un portail menaçant dans son dos. Cette ouverture laisse apparaître des morceaux de matière noire en grand nombre, qui ne tardent pas à être projetés dans ma direction.

J'utilise ma lame pour contrer la plupart et mon agilité améliorée pour esquiver les autres. En esquivant la dernière, mon ennemi surgit à côté de moi, son bras gauche devenu beaucoup plus grand, sa main capable d'englober la moitié de mon corps.

La Bloup CompagnieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant