XXIII. Protection possessive.

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1 h09, 13 décembre, HINGHAM.

Laissez-moi...

Résignée, je ferme les yeux en attendant que ça passe. Milo n'a rien remarqué, il est de dos et, bien sûr, je n'arrive pas à parler. Bloquée une fois de plus par mon angoisse.

– On va bien s'amuser, toi et moi. Murmure l'homme.

Il me traîne derrière lui jusqu'à la sortie de la boîte, son rire gras alerte Milo qui fait volteface, son visage s'assombrit, mais ce n'est pas moi qu'il observe. L'agresseur n'a pas le temps de répliquer que Milo lui envoie son poing dans la figure. Surpris par le coup, il recule de quelques pas, mais sans lâcher mon poignet.

Lâchez-moi.

Lâchez-moi !

Je tire de toutes mes forces sur mon bras pour me dégager, mais rien n'y fait. Je lance un regard désespéré à Milo. La tension monte, l'homme observe sa main tachée du sang qui coule de sa bouche.

— Qu'est-ce que tu veux, Connard !

– Lâche là où tu crèves. Lance Milo calmement, signe qu'il est au bord de l'implosion.

- Je-

Un deuxième coup. Cette fois, mon agresseur s'étale au sol, son crâne tape sur le bitume du parking. Ses doigts me libèrent finalement, je cours vers Milo, brûlant de colère. Mon cœur bat la chamade, s'il ne l'avait pas arrêté, je serais loin, probablement déjà abusée. L'individu grogne de douleur en se mouvant difficilement.

– Si je n'avais pas autant de soucis à régler, je t'aurais tué.

– Viens, Ellie.

Milo se dirige vers la voiture, encore sous le choc, je le suis tremblant jusqu'à entrer dans le 4 x4. Le retour est silencieux, la tension est palpable entre nous et je ne peux m'empêcher de refaire la scène dans ma tête. Ses mains, son souffle, ses paroles menaçantes Et si j'avais crié, si je m'étais défendu. Milo se gare dans la grande allée sans que j'aie vu le trajet passer. Il sort de l'habitacle aussitôt le contact éteint et s'engouffre dans le salon. Derrière lui, je m'apprête à monter dans ma chambre, mais il me retient.

– Ellie.

– Oui ?

– Pourquoi tu n'as pas crié avant ? Son regard est sombre et je m'attends au pire.

– Je... Je n'ai pas réussi. Je réponds honteuse.

— Tu sais ce qu'il aurait pu te faire ? S'exclame-t-il sous le coup de la colère.

— Je... Oui, il voulait me-

– Te violer ! Me coupe-t-il brusquement. Il t'aurait prise sur un mur à l'arrière de la boite. Et j'ai rien vu, putain !

Cette image me donne des vertiges, je m'accoude à la rampe de l'escalier derrière moi, Milo le remarque, mais ne fait pas de commentaire.

– Tu étais occupé. Je tente de le rassurer.

Il s'avance dangereusement vers moi et s'arrête à un mètre de moi.

– Tu crois vraiment que j'ai que ça à faire. Te protéger ? Hein ? Hurle-t-il en perdant le contrôle.

QUOI ? Je ne comprends pas...

Ne t'énerves pas, s'il te plait.

– Je... Je n'ai pas dit...

Un rire inquiétant sort de ses lèvres.

– Putain, t'as vraiment cru que j'avais trimbalé ta face pour te protéger. C'est ça ?

Nos Ombres Rouges - TOME 1 ( Corrigé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant