La prophétie de l'âme

01. la vie après la guerre

  Quelques secondes plus tard, la foule dans les gradins était prise d'un élan de folie. Les Canons de Chudley venaient de remporter la finale du championnat de Quidditch annuel de Grande Bretagne, le vif d'or leur offrant une merveilleuse victoire. Les joueurs de l'équipe paradaient devant les spectateurs et les fans, agitant des signes de mains et des sourires jusqu'aux oreilles. C'était la troisième fois qu'ils l'emportaient, et Dean Thomas savait que dans quelques minutes, son équipe ferait bientôt la une des journaux. Il émit un sifflement de ses doigts pour signaler aux joueurs qu'il fallait redescendre dans les vestiaires. L'équipe adverse, les Flèches d'Appleby, avait déjà disparu du terrain, surement assommés par leur défaite. Dean estimait qu'ils avaient tout de même bien défendu leur honneur. C'était la seconde fois que les deux équipes se retrouvaient en finale, face à face. Il les appréciaient réellement, car c'était une équipe fair-play et authentique, comme la sienne.

  De retour dans les vestiaires, l'ambiance était à son comble. Ses coéquipiers s'agitaient et hurlaient dans tous les sens, chantant leur hymne et brandissant leurs maillots fièrement. Dean senti une masse se coller à lui, qui l'étreignit en le félicitant. Ronald Weasley était le gardien des Canons, et celui qu'il considérait comme son meilleur ami depuis qu'ils s'étaient retrouvés dans l'équipe, dix-neuf années auparavant. Il s'en souvenait encore parfaitement, c'était trois ans après la Grande Guerre, en 2001. Les sélections avaient eu lieu au mois de mars, et ils avaient tous les deux été pris. Dès l'instant où ils avaient échangé une poignée de main, Dean savait qu'ils allaient devenir de bons amis. Cette pensée lui traversa l'esprit quand ils commencèrent à chanter, ou plutôt beugler de vieilles musiques traditionnelles dans les vestiaires, tous torse nus. Ce genre de moment de partage avec ses acolytes étaient formidables et précieux, pour rien au monde il n'aurait tiré un trait sur ce qu'était devenu sa vie d'adulte.

  Il avait fait ses choix de vie comme s'ils étaient évident, comme si c'était écrit. À commencer par son mariage avec Hermione Granger. Après avoir renoué les liens avec Ron, ce dernier n'avait pas hésité à le rentrer dans son cercle d'amis. Dean et Hermione s'étaient retrouvé à se côtoyer à plusieurs reprises à divers sorties et soirées, et au fur et à mesure qu'ils apprenaient à se connaitre d'une nouvelle façon qu'à l'époque de Poudlard, les choses se sont faites d'elles mêmes. Sa relation avec Hermione était paisible, ils s'entendaient, partageaient beaucoup de valeurs communes.

  Après leur mariage en 2004, la même année qui avait accueillit la naissance de pas mal d'enfants dans son entourage, ils avaient décidé eux aussi d'entrer dans le monde sacré de la parentalité. Hermione insistait pour que ses enfants ne soient pas trop écarté d'âge avec ceux de sa meilleure amie de toujours, Ginny Weasley, qui avait eu ses premiers bébés le soir même de leur nuit de noce. Alors, en mai 2005, ils eurent l'incroyable surprise de voir, non pas une, mais deux petites filles voir le jour, à Saint Mangouste.

  Des jumelles.

  Dean passa une main sur son visage, incapable de calmer son euphorie, le sourire fixé sur les lèvres. Il attrapa un t-shirt propre, remballa ses affaires de Quidditch. Quelques minutes plus tard, les Canons de Chudley prenaient un porte au loin, direction le Chemin de Traverse.

  C'était soir de fête.

𓆩*𓆪

  Le Chaudron Baveur était plein à craquer, cela fourmillait de monde. C'était pareil à chaque fois qu'ils gagnaient : la bande était au complet, et tous les mordus de Quidditch se rassemblaient pour célébrer le match. Dean et Ron se frayèrent un chemin non sans difficulté vers une des tables centrales. Hermione et Ginny étaient assises, visiblement en pleine discussion avec six adolescents. Ils portaient tous des t-shirts et débardeurs aux couleurs de l'équipe : noir, rouge et orange. On était au beau milieu du mois d'août, et il avait beau être huit heure passée, il faisait encore très bon. D'autant plus avec le nombre incalculable de sorciers qui circulaient dans l'auberge.