As It Was - [Tome 2 Baby Honey]

Chapitre 3

Deux semaines venaient de passer depuis ma rencontre avec Harry.

Deux semaines durant lesquelles j'avais eu peur de le croiser à nouveau dans la rue.

Deux semaines durant lesquelles j'avais eu envie de le croiser à nouveau dans la rue.

Mon esprit était complètement embrouillé. Je m'étais rendue compte que Jack avait raison, j'avais besoin de lui dans ma vie. Même si cela ne devait que se limiter à quelques SMS pour les fêtes. Cependant, je savais parfaitement que je ne pouvais pas entretenir ce genre de lien avec lui. Je ne pouvais pas lui imposer une telle chose. S'il avait voulu que nous reprenions réellement contact, il m'aurait envoyé un message. Mais il était resté silencieux.

Je finis par aller chercher mes deux filles, voyant l'heure tourner. Je les installais tant bien que mal sur mes genoux, tout en appelant l'homme qui partageait actuellement ma vie. C'était notre rituel. Nous nous appelions tous les jours, sauf urgence, à dix-neuf heures heure de Rome où se trouvait Matteo.

- Bonjour mes princesses, lança-t-il. Bonjour June, sourit-il. Comment ça va ?
- Bien, répondis-je simplement. Et toi ?
- J'ai perdu trois patients aujourd'hui... Et je sens que demain ce sera pire...

Matteo était médecin. Nous nous étions rencontrés à l'hôpital de Londres où Jack m'avait trainé après la soirée qui avait fait basculer ma vie dans le néant. Matteo faisait des remplacements à travers tous les hôpitaux du monde. C'était lui qui m'avait accueilli ce jour-là. Il était resté des heures à mes côtés, après son service, pour essayer de faire ses examens. Et finalement, il était resté avec moi depuis.

D'origine franco-italienne, il avait tout naturellement voulu partir porter secours en Italie au début de la pandémie. Et ce, même si nous venions de louer cette maison à L.A. où il devait exercer, même si Joy avait à peine un an et Hope à peine deux ans.

- Tu as le temps de te reposer ?
- Ne sois pas ridicule June s'il te plait, tu sais bien qu'ils ont besoin de moi ! Tu crois que j'ai pas mieux à faire que me reposer ?

Je baissais immédiatement le regard, le faisant soupirer :

- Excuse-moi... Je... Je suis épuisé..., reprit-il. Vous me manquez.

Je tentais de faire un petit sourire à mon mari.

- Papa vous manque, hein ? Demandais je à mes filles qui restèrent silencieuses comme bien souvent lors de ces moments.
- Elles sont calmes, sourit Matteo.
- Oui... murmurais je.

Matteo ne comprenait pas, non il ne me croyait pas lorsque je lui disais combien être seules avec Hope et Joy était difficile pour moi, combien, j'étais fatiguée de les entendre pleurer constamment.

- Elles sont toujours calmes quand je les vois... me répétait il à chaque fois. Tu exagères, June.

C'était plutôt simple, lorsque votre relation avec vos enfants se résumait à les embrasser le soir alors qu'elles dormaient depuis plusieurs heures après avoir hurlé la journée entière.

- As tu réussi à tout installer ? Me demanda t-il.
- Mmh... Presque, mentis je.

Les chambres des filles étaient aménagées depuis notre arrivée dans la villa. La cuisine était en cours de rangement et seul l'espace du salon réservé au canapé était aussi aménagé, de manière à ce que lorsque nous étions en visio avec Matteo ce dernier ne puisse pas s'apercevoir que la troisième guerre mondiale avait bien eu  lieu. Chez nous.

- Bien, répliqua Matteo en souriant. Bien. Je vais vous laisser. Embrasse les pour moi, sourit Matteo en désignant nos enfants.
- Tu...

Une image noire remplaça l'image de mon mari. J'avais espéré pouvoir lui demander s'il pensait pouvoir revenir quelques jours ici mais comme depuis une semaine, je n'en n'avais pas eu l'occasion. Un soupir m'échappa.