Pèlerinage ☁️

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      "Les migrants sont un danger pour la France, il faut en faire quelque chose où ils détruiront le pays !". C'est ce qu'on pouvait entendre à la télévision ce jour-là. Mon père la regardait , pour être plus précis il regardait la chaîne parlementaire. Depuis le début de l'après, les députés ne faisaient que de débattre sur le même sujet, celui des migrants. Tout cela était de la faute du ministre de l'intérieur Gérald Darmanin, il proposa une loi qui stipulait que toutes les personnes entre treize et 20 ans. Qui n'avaient pas la nationalité française où dont les parents n'avaient pas la nationalité française devraient faire tout un voyage. Il parla d'une pèlerinage afin de "catholiser" la jeunesse et de la "déradicalisée". Depuis le début de l'après-midi, ils ne cessaient d'avoir le même débat, la droite essayait de convaincre le centre que c'était une bonne idée alors que la gauche essayait de les convaincre du contrair. Moi, je lisais à côté. Soudainement, mon père se crispa, s' écarquilla les yeux et hurla "et la laïcité dans tout ça ? Chérie, viens voir ils ont fait passer la loi." Ma mère accouru, je la suivis. En effet, la loi a été adoptée à deux voies près. Comme mes parents étaient portugais, je devrais faire le pèlerinage...

    ... Un mois plus tard, me voici à Strasbourg avec deux de mes copains, également fils de migrants. Mes parents m'ont dis au revoir il n'y a pas longtemps, ils avaient eu l'air de ne pas avoir grand chose à faire de abandonner. Soudainement un voiture arriva, la fenêtre s'ouvrit et un homme dont on apercevait à peine le visage nous demanda :
"Vous êtes là pour le pèlerinage.
- Oui. Lui répondit un des mes compère.
- Va falloir s'accrocher, il va être très long. Affirma le conducteur mystérieux dont on ne voyait toujours pas le visage.
- Long ? À quel point long ? Demanda mon second camarade.
- Quelques dizaines d'heures. Dit le conducteur d'une voix cynique.
- Oh c'est bon on se casse. Asséna d'un ton insolent un de mes amis.
- Ouais, on a pas votre temps nous dit le second. Ils partirent tout les deux ensemble.
- On dirait qu'il ne reste que toi et moi. Sois pas timide, rentre ! Dit le chauffeur en me lançant un regard. Il avait... Non je vais garder sa description pour moi 🤭, je ne veux pas que vous le reconnaissiez.

        Bref je montai dans sa voiture juste à côté de lui. Naïf, je ne me souciais pas trop de ce qui allait arriver. Je regardai le chauffeur, il semblait avoir mon âge et il portait une veste en cuir noire  :

" Ba alors, tes amis se sont découragés ? Commença-t-il la conversation.

- Oui apparemment, et c'est quoi le trajet qu'on va faire ?

- Alors on va aller à Saint-Jacques de Compostelle puis ensuite au Vatican.  Normalement on sera à Saint-Jacques de Compostelle de main à la tombée de la nuit, il faut juste espérer qu'il n'y ait pas trop de bouchons.

- Ah oui, mais c'est loin tout ça, c'est la Galice et le milieu de l'Italie !

- Et oui, on en aura pour une semaine, le premier arrêt sera aux arènes de Saint-Marin à deux heures d'ici.

       Le voyage se passa plutôt bien, nous arrivâmes même en avance. À Saint-Marin (cette ville ne doit pas exister mais bon c'est la magie des rêves), nous visitâmes une confiserie, les bonbons qu'il faisaient là-bas étaient délicieux. Mais en la visitant nous fîmes tomber quelque chose et le chef nous cherchait pour nous donner une bonne leçon. Nous décidâmes donc de déguerpir. Ensuite, nous visitâmes une bibliothèque tenue par deux de mes professeurs d'arts plastiques. Nous mangeâmes un sandwich puis prîmes la voiture pour notre prochaine destination.

      Sur la route, nous discutâmes :

" Comment ça se fait que tu sois aussi jeune et que tu saches déjà conduire ?

- C'est une bonne question. Lorsque la loi est passée, le gouvernement n'avait pas prévu que personne ne voulait faire l'allée-retour Paris-Saint-Jacques de Compostelle-Vatican-Paris toutes les semaines. Alors le gouvernement a proposé des primes et des avantages à tout citoyens qui feraient le voyage. Ma famille étant pauvre, m'a appris à conduire et me voici sur les routes de la France pour faire vivre ma famille.

- Mmh... Je vois, mais ça ne te choque pas d'endurer ça aux migrants ??

- Tu souffres d'être avec moi c'est ça que tu me dis ??

- Non non, loin de moi cette idée, dis je un peu embarrassé, c'est juste que par exemple mes amis, eux, n'avaient pas du tout envie de le faire.

- Si si je trouve ça vraiment cruel, mais ma famille a besoin de cet argent. Je ne suis même pas catholique... Mais donc tu sous-entends que tu apprécies le voyage que tu es en train de faire.

- Euh oui c'est sympa. Je suis en bonne compagnie...

C'est à ce moment que je me réveille...




Reccueil OniriqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant