00. introduction

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  Poudlard, 1994.

  Le nez plongé dans les bouquins. C'était ce dont elle avait besoin là maintenant, précisément, dans l'immédiat. Hermione attrapa son sac et abandonna Ron et Harry sans ajouter un mot de plus. Elle venait de se disputer avec Ron, comme souvent cela arrivait, mais aujourd'hui, elle ressentait vraiment l'envie pressante d'aller prendre l'air. Un grand bol d'air, oui, c'était ce qu'il lui fallait. Vite.

  Elle dévalait les escaliers, non sans difficulté étant donné le caractère ronchon de ces derniers. À plusieurs reprises elle manqua de tomber la tête la première, déstabilisée par les états d'âmes soudain de ces escaliers magiques. Hermione ne comprenait pas pourquoi elle était hors d'elle comme cela. Elle songea d'abord à la chaleur dans la salle commune qui était à son comble, étant donné la cheminée qui était allumée depuis quelques heures. Oui. C'était sûrement la chaleur qui lui montait à la tête... Et le caractère de cochon de Ron en rajoutait une couche ! Elle se mordillait l'intérieur des joues, tentant de calmer ses nerfs. Ses mains étaient tremblantes, moites. Elle émit un grognement, traversant les couloirs d'un pas déterminé.

  Il devait être deux heures de l'après-midi. L'ambiance à Poudlard était festive, comme à son habitude depuis que les écoles de Durmstrang et Beauxbâtons étaient arrivées pour le Tournois des Trois Sorciers. Enfin, quatre, étant donné que son meilleur ami s'était retrouvé embarqué dans ce traquenard sans nom. « Une vraie mission suicide » grommelait Hermione.

  Elle débarqua dans la bibliothèque bondée avec tant d'énergie que Madame Pince eu un hoquet de surprise. Hermione fit mine de s'excuser et s'immobilisât quelques instants pour reprendre sa respiration : elle était à bout de souffle, tremblante. Elle plaça deux doigts sur son poignée pour prendre son pouls. Mais qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Elle ne comprenait pas pourquoi son corps réagissait ainsi après une simple et quotidienne dispute avec son ami Weasley.

  Hermione avala sa salive avec difficulté, puis secoua la tête négativement. Elle devait se reprendre. Elle n'imaginait même pas l'air de folle qu'elle devait avoir actuellement, d'autant plus qu'elle n'était pas seule : la bibliothèque grouillait de monde. À cette heure ci, peu d'élèves avaient cours, et beaucoup se réunissaient pour étudier et faire leurs travaux communs. Et la présence des élèves étrangers n'arrangeait rien : Hermione reconnu Victor Krum, un des candidats du tournois, et star de Quidditch, entouré de son fan club. Elle était étonnée que ces groupies ne se soient pas encore faites renvoyées, vu tous ces jacassements assourdissants.

  Hermione passa devant leur table, sentant le regard du joueur brûler sur elle. Elle l'ignora et s'enfonça dans les rangées de bibliothèques, à la recherche de quelque chose qui capturerait son esprit affolé. Cela faisait plusieurs semaines déjà qu'elle avait remarqué les regards et les sourires en coins du bulgare, mais elle s'en contre fichait royalement. Au contraire, ça l'agaçait tout particulièrement, étant donné que son harem la détestait désormais.

  Hermione attrapa un ouvrage intitulé « L'histoire du Ministère de la Magie » et s'installa à une des tables du fond de la bibliothèque, où Luna se trouvait. Elle salua son amie.

- Salut Luna, ça te dérange si je m'installe ici ?

  La Serdaigle releva la tête de sa lecture avec une lenteur étrange. Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle reconnu Hermione.

- Tu as une drôle de tête aujourd'hui, Hermione...

  Celle-ci soupira et se laissa tomber sur la chaise, son sac glissant à ses côtés.

- Merci Luna...

  Mais la blonde semblait déjà loin, les yeux tournés vers la grande fenêtre à leur droite. De gros flocons de neiges tombaient sur le parc de l'école : en effet, la période des fêtes approchaient à grands pas, ainsi que le fameux bal de noël en l'occasion du tournoi, qui faisait fureur dans les sujets de conversations des élèves. Hermione ne comprenait pas vraiment pourquoi. Elle trouvait cela limite moyenâgeux, particulièrement à cause du système d'invitation.

La prophétie de l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant