eau Bénite et Bûcher (Yuta x Toge 3 Shots)

Chapitre 2

Yuta réouvrit les yeux et quitta l'autel, puis l'église. Il alla chercher son cheval et partit au galop en direction de Buge. Son cheval noir, Hades, couraient en claquant les sabots contre les routes de pierre du royaume.

Le ciel était clair, pas un nuage à l'horizon. Une journée parfaite pour sortir. C'était la première fois que Yuta devait ramener une sorcière. Et pour une première fois, il avait le droit à un sorcier.

Il 'avait pas trop mis de temps pour arriver à Buge. Le village n' était pas très loin de la capitale. A l'entrée du village, il croisa une villageoise.

-Paix à vous, villageoise.

-Paix à vous, chevalier. Vous venez chercher le sorcier ?

-C'est exact. Où est-il ?

-Allez dans la forêt plus au sud. Il y a un chemin qui mène à une chaumière. Il est là.

-Merci beaucoup. Passez une bonne journée.

-Vous également, Sire.

Yuta reprit donc sa course en direction de la forêt. Il s'y aventura lorsqu'il sentit l'atmosphère tomber. Les arbres étaient morts, les fleurs étaient fanées, le ciel s'était voilé.

-Sorcellerie...

Il finit par arriver devant la chaumière. Un homme et un enfant l'attendait au pied de la porte.

-Paix à vous chevalier.

-Paix à vous, villageois. Le sorcier est ici ?

-Oui, je l'ai mis hors d'état de nuire. Entrez.

Yuta descend de son cheval et suit les deux villageois à l'intérieur de la demeure. Le villageois ouvrit une pièce et invita Yuta à entrer. Et c'est là que Yuta le vit.

Lui, le sorcier.

C'était un jeune homme aux cheveux blancs et aux yeux violets et brillants, embellis par de longs cils similaires aux cheveux. Sa peau était pâle, et se mariait avec perfection avec ses cheveux. Le garçon était attaché à un pilier de la maison, et il était bâillonné à l'aide d'un torchon sale et usé.

-Voilà votre homme, chevalier. Un conseil: ne lui enlevez pas son bâillon. Sa voix est la source de son pouvoir.

-C'est noté...

Yuta s'avança près du jeune homme, visiblement paniqué. Le noiraud le détacha le plus lentement possible, avec une douceur surprenante. Il releva le jeune homme et lui rattachant les poignets, tout en évitant de serrer inutilement la corde pour éviter de lui faire mal.

-Merci, villageois.

Il quitta precipitement la chaumière, le sorcier avec lui, et ne tarda pas non plus à remonter sur son cheval et à partir. Il tenait entre ses bras le jeune homme, qui visiblement, semblait rassuré d'être avec Yuta plutôt qu'avec les villageois. Yuta ne voulait pas rentrer. Pas tout de suite en tout cas. Alors il ne redescendit pas au château et se dirigea vers un autre village où il possédait une charmante maison perchée en haut d'une coline, isolée de toutes. Lorsque Yuta entra dans la maison, un sentiment de nostalgie le prit. Cela faisait quelques années qu'il n'était pas revenu ici. Et pourtant, l'endroit était propre et rangé. Mais Yuta n'en tint pas rigueur et libéra les poignets et la bouche du sorcier. C'est là qu'il vit autour de sa bouche une marque violâtre qui semblait être encrée à l'intérieur de sa peau.

-Écoute, fais comme chez toi.

Yuta partit ensuite vers la cuisine, pour boire un coup. Le garçon resta là, bouche bée, visiblement très étonné de pouvoir être libre de ses mouvements. Il prit un fusain et une feuille et tenta d'écrire dessus. Il ramena la feuille à Yuta.

"Je m'appelle Toge. On ne va pas au château ?"

Yuta regarda fixement le jeune homme, ne sachant pas trop quoi répondre.

-Je m'appelle Yuta. Si, on va aller au château. Mais pas maintenant. Pourquoi est ce que tu fais comme ci de rien était? Tu sais ce qu'il va t'arriver, une fois au château ?

Toge réécrit quelque chose au fusain.

"Vu comment je les attire, il serait peut être mieux que je meurs."

-"Les attire"? Qui ça?

Toge tourna la tête dans tous les sens, visiblement à la recherche de quelque chose. Il monta à l'étage, et Yuta le suivit. Ils se rendirent dans une salle, et Toge pointa un angle du doigt.

-Hein ? Il n'y a rien ici.

Toge le regarda, avant de lui mettre une énorme gifle. Yuta allait s'énerver lorsque le blanc prit sa tête et la tourna vers ce même angle. Cette fois, Yuta voyait quelque chose. Une espèce de monstre bizarre, petit et horriblement laid.

-... C'est ça que tu "attires"?

Toge acquiesça de la tête et essaya de mimer quelque chose, que Yuta ne comprit pas. Alors Toge souffla et descendit récupérer la feuille et le fusain.

"Ceux que j'attire sont plus gros et plus dangereux."

Yuta était ébahis. Il était parti à la recherche d'un sorcier, et voilà qu'il se met à voir des monstres.

-Non... C'est un mirage, c'est ça...?

Toge fit non de la tête. D'un coup, un le tonnerre retenti. Un orage éclata.

-... Je pense qu'on va rester ici jusqu'à demain.

Il tira donc Toge vers le rez-de-chaussée et installa un matelas par terre. Il ferma tous les volets et verouilla la porte.

-Bon, on va dormir à deux, en haut il n'y a pas de volets, ils sont cassés. L'eau rentre et inonde me pièces. Ça te dérange ?

Toge fit non de la tête et aida Yuta à faire le lit. Le noiraud le regardait avec stupeur. Déjà, il ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait. Une gifle avait suffit à lui faire voir des monstres. Et ensuite, Toge semblait serein, malgré le fait qu'il allait mourir dans quelques jours.

-Euh... Toge? J'avais une question. Tu es sûr que tu veux mourir ? Tu ne crois pas que tu as toute la vie devant toi ?

Le garçon se contenta d'hausser les épaules et de reprendre ce qu'il faisait, l'air de rien. Yuta était encore plus ahuri.

-C'est bien ça qui est bizarre chez toi. Tu peux être une sorcière, voir des monstres et ne pas parler, c'est pas choquant. J'en ai vu des belles dans mon job. Mais je n'ai jamais vu quelqu'un aller tout droit à l'échafaud avec une indifférence aussi frappante.

Toge releva la tête et le regarda avec surprise.

-Écoute. La vie n'est pas aussi terne que tu ne le penses.

Toge saisit le fusain et la feuille.

"Qu'est-ce que ça va changer d'aimer la vie ? Je vais mourir de toute façon."

Yuta ne su quoi répondre. Toge avait raison, quoi qu'il dise.

-Bon. Tu sais quoi ? Allons dormir.

Et les deux s'installèrent dans le lit de fortune.