Martin Thomas n'est pas le personnage principal de cette histoire, loin de là. Pourtant, c'est avec lui que celle-ci commence.
En fait, si on devait résumer Martin en un mot, le plus adéquat serait normal. Il est trentenaire, a des cheveux châtains, des yeux marrons, il n'est ni très grand, ni très petit, ni très riche, ni très pauvre, il a une femme (qui fait de délicieuses tartes aux pommes, soit dit en passant), un fils, un appartement dans Paris... une vie confortable, en somme.
Le seul point un tant soit peu remarquable chez Martin, outre ses rendez-vous, disons... mouvementés avec sa jolie collègue Sandra, c'est son travail. En effet, Martin travaille dans la très réputée Infinite Illuminescence Corporation, notamment connue grâce à ses très nombreux projets humanitaires, et, même s'il n'y occupe pas un poste élevé, il ne se prive pas de raconter à qui veut bien l'entendre quel job formidable il exerce, et à quel point la IIC est investie pour diverses causes humanitaires ou environnementales.
Rien ne saurait être plus faux. Si, certes, la IIC installe des puits d'eau en plein désert et produit des vaccins à la pelle, ça n'est pas là son vrai gagne-pain. La principale source de revenus de l'entreprise se situe dans les étages de sa tour dédiée à la Défense et est loin d'être aussi rose bonbon que le reste de ce joli tableau. En réalité, la IIC vend toutes sortes de cochonneries à des gouvernements, ou autres organisations plus ou moins criminelles. En allant des armes à feu, aux missiles en passant par des virus (informatiques ou biologiques, ils font les deux, quel luxe) et les technologies expérimentales d'espionnage. L'entreprise bienfaitrice touche en fait à tout ce qui pourrait être un tant soit peu rentable.
Tous les employés de la IIC sont au courant, mais leurs bouches sont scellées par les multiples clauses de confidentialités signées lors de leur embauche, enfin... par ça et par le fait que les éventuels lanceurs d'alerte sont sévèrement punis, voire disparaissent mystérieusement avant de passer à l'acte. Certains disent qu'ils sont partis pour de très, très longues vacances...
Comme tout le monde, dans l'entreprise, Martin sait ce qui se trame derrière les vitres teintées de la tour où il travaille, mais préfère ne pas trop y penser. Tant qu'il se tait et qu'il gagne bien sa vie, il n'a pas à se plaindre. De plus, son rôle n'encadre en réalité que la comptabilité, terrain peu miné du temps qu'on fait abstraction de quelques transactions louches effectuées par le big boss et pas mal d'autres cadres de la IIC.
Mais revenons à l'instant présent, Martin profite comme d'habitude de sa pause-café de 10h30 en compagnie de Sandra (oui, oui, celle des parties de jambes en l'air) et de quelques autres de ses collègues. Il leur racontait une excellente blague à propos d'un belge, d'un allemand et d'un français qui rentraient dans un bar quand il reçoit un message de la plus haute importance sur son téléphone.
Malheureusement pour Martin, son téléphone est en silencieux depuis que sa sonnerie composée de bruits de klaxons a résonné très fort ce matin dans le métro. Ce dernier n'a donc pas vu le SMS tout en majuscule écrit par Joachim, son meilleur ami et collègue, aujourd'hui bloqué chez lui à cause d'un Covid-19 carabiné (Joachim ayant refusé de se faire administrer un quelconque vaccin alors que celui-ci avait été produit par la IIC même, ce qui, quand on connait les véritables ressorts de l'entreprise, n'est finalement pas si déconnant).
Joachim Dubelletier, l'ami de Martin, occupe un poste plus important que lui, bien que plus inutile. En effet, il est chargé de faire respecter les lois et les normes sanitaires dans les laboratoires 2, 3 et 18 de la tour. Mais bon, respecter les lois, vous l'aurez compris, c'est pas trop le genre de la maison. Alors, Joachim n'étant là plus pour la forme qu'autre chose, il peut se la couler douce et rester à l'étage des comptables avec Martin.
VOUS LISEZ
Spider-Woman : A Spider Born
FanfictionOK, imaginez trente secondes que, par le plus grand des hasards, une araignée vous morde. Déjà ça c'est pas de chance. Maintenant, imaginez que cette même araignée soit radioactive et que vous obteniez des super-pouvoirs. Là, vous pensez que je vous...