les adieux

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Je me sentais perdue dans mes pensées, assise seule dans ma chambre. Mes parents, avaient des vies terriblement occupées. Mon père, avocat renommé, était rarement à la maison, perdu dans ses dossiers et ses plaidoiries. Il s'arrangeait surtout pour partir le plus longtemps possible en voyage d'affaire. Quant à ma mère, infirmière dévouée, elle enchaînait les gardes de nuit, me laissant seule la plupart du temps.


La routine quotidienne était devenue bien trop familière. Je m'occupais de moi-même, préparant mon propre petit déjeuner et mon déjeuner, passant des heures à étudier, et occupant mon temps libre à feuilleter mes livres ou à errer sur mon téléphone qui pendant longtemps ont constitué mon seul réconfort. Ma mère était la plus attentive quand elle le pouvait, essayant de compenser les absences répétées de mon père.

Mais ce matin-là, tout était sur le point de changer. Le départ imminent pour une année d'échange à l'étranger me remplissait d'une excitation mêlée d'anxiété. Je me levai de mon lit et décidai de commencer la journée.

TP - Il faut vraiment que j'arrive à me changer les idées, cette attente est insupportable, murmurai-je.

Je me dirigeai vers la salle de bain, laissant l'eau chaude me détendre. Toutes mes valises étaient déjà prêtes depuis longtemps, il ne restait plus qu'à attendre.

Après ma douche, je descendis à la cuisine. J'avais préparé mon propre petit déjeuner. Mon père, Laurent, était comme à son habitude en train de feuilleter le journal, son attention à peine accordée à sa fille.

Il leva enfin les yeux, venant à peine de remarquer ma présence.

- C'est aujourd'hui que tu pars ? me demanda-t-il d'un ton détaché.

Je hochai la tête, essayant de masquer la déception produite par cette question sous une façade se voulant la plus neutre possible.

- Oui, papa. C'est aujourd'hui, répondis-je d'une voix faible.

Il leva un sourcil d'un air approbateur et se replongea dans son journal.

- C'est bien, dit-il sans conviction.

C'est à ce moment que ma mère, Émilie, entra dans la cuisine, la fatigue de sa garde de nuit se lisant sur son visage. Malgré tout, elle était la plus chaleureuse de la famille, toujours prête à offrir son amour et son soutien.

Elle me prit dans ses bras.

- C'est aujourd'hui ! Ça va, tu n'es pas trop stressée, ma chérie ? me demanda-t-elle avec sollicitude.

- Si, énormément, mais je suis aussi tellement impatiente de savoir comment sera ma famille d'accueil, avouai-je.

- C'est normal, mais tu n'as pas à t'en faire, je suis sûre que ce sont des gens bien, me rassura-t-elle.

Je sentis les larmes monter à nouveau, appréciant le réconfort de ma mère. Je lui fis un câlin avant de quitter la maison.

Aujourd'hui, je passais ma dernière journée avec mes amis. Je devais les rejoindre au centre commercial pour une journée shopping, qui serait par la même occasion le moment de faire mes adieux.

Lucas, mon meilleur ami depuis maintenant trois ans, m'attendait devant l'entrée avec un grand sourire.

- Salut, TP ! Tu es prête pour ta dernière virée avec nous ? me lança-t-il en me saluant.

- Oui, je suis prête, mais vous allez tous me manquer, répliquai-je en souriant.

- Nous aussi, tu vas nous manquer, mais on va rester en contact, hein ? Et puis, tu vas vivre une super expérience, tu vas voir, me dit-il en me prenant par le bras.

- J'espère, dis-je en le suivant.

Nous rejoignîmes les autres, qui m'accueillirent avec des cris de joie et des embrassades. Nous formions un groupe soudé, qui se connaissait depuis le collège. Je les aimais tous comme ma deuxième famille.

Nous passâmes la journée à faire les boutiques, à rire, à parler, à nous remémorer nos souvenirs. Je me sentis heureuse, entourée de mes amis, oubliant un instant mon départ. Mais l'heure fatidique arriva, et il fallut se dire au revoir.

Lucas me tendit une enveloppe.

- Tiens, nous t'avons tous écrit une lettre à lire quand tu seras dans l'avion, ça permettra de te remonter le moral, ajouta-t-il avec un petit clin d'œil.

- Merci beaucoup, je n'y manquerai pas, dis-je en prenant l'enveloppe.

Je les serrai tous dans mes bras, les remerciant pour tout ce qu'ils avaient fait pour moi. Je leur promis de leur donner des nouvelles, de leur envoyer des photos, de leur raconter mes aventures. Je leur souhaitai bonne chance pour leur année de terminale, et je les quittai avec un pincement au cœur.

Je rentrai chez moi, et après un court repas pris seule évidemment, je partis me coucher tôt pour être en forme le lendemain.

Le trajet vers l'aéroport fut silencieux, à l'exception de quelques encouragements de ma mère qui voyait très bien le stress sur mon visage. Arrivés à l'aéroport, je fis mes adieux à mes parents dans la voiture, car ils devaient tous les deux aller travailler très tôt.  Ma mère me fit un dernier câlin, me souhaita bon voyage, et me dit qu'elle m'aimait. Mon père, lui, se contenta d'un grognement avant de fermer la portière et de démarrer sans lâcher un seul regard en arrière.

Je pris ma valise et entrai dans l’aéroport, qui me sembla tout de suite énorme. Je me sentis submergée par le bruit, la foule, les annonces. Je cherchai du regard le panneau indiquant mon vol, et je me dirigeai vers le comptoir d’enregistrement. Je donnai mon billet et mon passeport à l’hôtesse, qui me sourit gentiment.

Hôtesse - Bonjour, mademoiselle. Vous allez à Los Angeles ? me demanda-t-elle.

Tp - Oui, c’est ça, répondis-je.

Hôtesse - C’est pour des vacances ? poursuivit-elle.

TP - Non, c’est pour une année d’échange scolaire, expliquai-je.

Hôtesse - Oh, quelle chance !me dit-elle avec enthousiasme.

Tp - merci. Répondis-je simplement en esquissant un sourire.

Elle me rendit mon billet et mon passeport, et me donna une étiquette à coller sur ma valise. Elle me souhaita un bon voyage, et je la remerciai. Je déposai ma valise sur le tapis roulant, et je la regardai s’éloigner. Je me demandai si j’avais bien fait de prendre autant d’affaires, allais-je réellement avoir besoin de tout ça.

Je me dirigeai ensuite vers le contrôle de sécurité, où je dus enlever mes chaussures, ma veste, mon sac à dos, et passer sous un portique. Je récupérai mes affaires, et je me rendis à la salle d’embarquement. Je m’assis sur un siège, et je sortis mon téléphone. Je vis que j’avais reçu plusieurs messages de mes amis, qui me disaient qu’ils pensaient à moi, qu’ils me souhaitaient bon courage, qu’ils me demandaient de leur envoyer des nouvelles. Je leur répondis, en leur disant que je les aimais, et que je leur raconterais tout. Je sentis une boule se former dans ma gorge, et je rangeai mon téléphone.

J'étais sur le point de commencer une nouvelle vie.

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Voilà donc le premier chapitre, bien entendu, il est principalement la pour introduire l'histoire donc les prochains devraient être plus intéressant, et pas d'inquiétude Emma arrive dans le chapitre 2.

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