04 | Une dépression étouffante

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Curtis Clore, surnommé Chuck, était une personne grande à la peau mate. Il avait des cheveux noirs, courts et bouclés et ses yeux verts émeraude étaient captivants.

Il était connu - en réalité, secrètement connu - pour être le bras droit de Sodjo Allen.

Depuis leur rencontre il y a de nombreuses années, les deux étaient inséparables et se soutenaient en toutes circonstances. Et, durant cette période difficile, Sodjo était là pour l'épauler, elle serait toujours là en cas de besoin.

D'ailleurs, Sodjo venait juste de le ramener chez lui après qu'ils aient passé toute une semaine à Los Angeles. Pour le travail, bien évidemment.

« De quoi as-tu besoin ?, demanda la reine des monts et mers.

- De ma femme, répondit-il spontanément. »

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de la brune et elle se pencha pour ouvrir la portière de la voiture.

« Alors ne reste pas là... idiot. »

Puis, il descendit de la voiture, attendant qu'il entre dans la résidence avant de démarrer.

En entrant dans la maison, Curtis Clore sentit son cœur se serrer. C'était comme revenir sur un champ de bataille dévasté... c'était extrêmement douloureux.

Il n'y avait aucun doute que c'était l'une des plus belles maisons du quartier. C'était également chez eux, à sa femme et lui.

Lorsqu'il gravit les marches de l'escalier, son pas était lourd, l'atmosphère était pesante... tout était devenu si calme depuis... depuis...

Même y repenser, il n'y arrivait pas.

À l'étage, il poussa la première porte qu'il vit.

Il entra dans une chambre peinte d'un menthe pastel apaisant. C'était sa femme qui avait choisi la couleur à l'époque. Elle avait dit que les teintes claires faisaient respirer les petits espaces et valorisaient la lumière.

Lui, il ne connaissait pas grand-chose en matière de couleur, d'ailleurs, il ne connaissait pas grand-chose sur beaucoup de choses...

Pour être honnête, il avait beaucoup de défauts.

Les murs de la pièce étaient décorés de nuages dessinés, certains grands, d'autres plus petits, et d'autres encore plus petits. Un coffre fermé était également présent, mais l'adulte savait qu'il était rempli de jouets.

C'était une chambre de bébé telle qu'on en voit souvent : une table à langer, un placard rempli de vêtements pour nouveau-nés et un large berceau en bois de chêne au centre.

De sa position près du berceau, l'homme remarqua des longs cheveux bleus foncés dépassant entre les barreaux.

Alors qu'il fit un pas pour entrer dans la pièce, il entendit ;

« Qu'est-ce que tu fais ici ? »

La voix était cassée, assurément brisée par les longues nuits de tristesse remplies de cris et de pleurs.

« C'est là que je vis, répondit-il. Il me semble aussi que mon nom est sur les papiers de la maison. »

Il perçut alors un long sifflement agacé.

Se rapprochant, il se pencha sur le berceau pour voir une femme allongée avec les jambes fléchies, car le lit était évidemment de petite taille. Ses yeux clos étaient entourés de cercles bistres, la preuve qu'elle ne devait plus beaucoup dormir.

« Bonjour Hélène, lança-t-il. »

Hélène Lamberti se contenta de répondre par un bref « salut », mais gardait parfaitement ses paupières fermées.

Nicky Larson \/ Mon plus grand amour...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant