Chapitre 14 / INTERLUDE À L'OUBLI

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Nous avons cherché en vain Evie jusqu'au petit matin. Le poings de Medhi a laissé des traces ensanglantées sur le mur de ma chambre et des blessures sur le dessus de sa main.

Mais le pire dans tout ça...

C'est que je viens de réaliser que cette nuit là, sur ce pont entre deux rives, la femme qui semblait chercher refuge au milieu de la nuit, n'était autre qu'Evie, se noyant dans les larmes de son chagrin.

L'eau de ses yeux rivée à celle d'un fleuve poursuivant en toute indifférence son incontournable voyage vers l'océan.

C'était bien Evie, cette jeune femme blonde qui regardait le fleuve lui tendre les bras par une nuit sombre, où les lumières de la ville restaient impuissantes, face au peu d'espoir qu'il lui restait dans ce cœur qui l'avait si tristement abandonné.

Doit-elle sauter et plonger pour tout oublier ?

Pour oublier Medhi et tous ces moments passés...

Pour oublier les mots, les baisers et les caresses prêtées pour un temps de plaisir éphémère qui s'évanouissent au milieu de la nuit.

Elle hésite mais le courage lui fait défaut !

Elle est assise sur le parapet de ce pont dont les pierres pourraient vous raconter l'histoire de toutes ces âmes perdues, dont les larmes sont venues au fil des siècles gonfler les eaux du fleuve où s'égrainent et s'égraineront encore tant de chagrins d'amour.

Pourtant cette nuit là, Evie n'était pas seule !

Ses larmes ont résonné dans un autre cœur et au moment de sauter, une main s'est refermée sur son poignet et une voix s'est élevée dans la nuit...

Non ! Ne fais pas ça.

@ Evie
Thīanne ?

Les vies se croisent et s'entrecroisent, les doigts se mêlent et s'entremêlent, alors que nos lèvres se rapprochent pour s'éloigner avant que nos coeurs n'explosent en poussière d'étoiles, nous laissant seuls et sans attaches telles des âmes errantes, marquées pour toujours au fer rouge d'un amour impossible.

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LES AMANTS DE SAÏGON 🈴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant