Mes poumons se remplissaient peu à peu. Mes yeux qui avaient pris une couleur rouge depuis le début de ce périple, que j'espère bien être le dernier, m'interpellaient à chaque pas de plus. Ils n'étaient pas les seuls à hurler. Ces bras colorés de rouge aussi essayaient de m'empêcher de marcher. Seul mes cheveux vermillon, de leur couleur naturelle restaient silencieux, ils flottaient en silence.
J'ai fait un pas de plus, et sans prévenir, je me suis enfoncé dans la pénombre.
De petites boules pleine d'air que je produisais ne montaient presque plus au lieu du départ de mon périple.
Enfin, j'ai réussi...
Une main a attrapé mon bras violemment et m'a collé à son propriétaire de force, m'élevant d'un coup sans prévenir.
- Tu es complètement taré ! Tu aurais pu mourir si je ne t'avais pas sauvé, t'en rends tu seulement compte ? Maintenant, crache toute l'eau que tu as dans les poumons !
Cette voix... c'est celle d'un gars que je ne supporte pas, Shizuku Rintarō. J'ai serré des dents pour garder l'eau dans mes poumons, lui, me ramenait vers le bord assez lentement mais avec volonté de ne pas me laisser ici. Mes jambes ne tenaient plus, sans prévenir, elles cédèrent et je perdis connaissance.
Quand je suis réveillé, j'avais l'impression d'être au paradis, la lumière douce qui taquinait doucement mes paupières, me donnant envie d'ouvrir les yeux. Cette impression si agréable, si idéal a été de si courte durée, se fut quand je bougea un peu la tête. Une douleur survient de celle ci, j'eus envie de crier. Cette douleur me fit immédiatement ouvrir les yeux. Mon champ de vision prit un moment à se stabiliser, mais quelque chose n'était pas normal, mon champ de vision à gauche n'était pas complet. Malgré la douleur je leva une main à mon œil gauche pour y rencontrer du tissu qui tenait un pansement, donc je suis blessé à l'œil ? Et...je suis vivant. Cette nouvelle me désespère.
- Raiji. Tu es réveillé ?
- Apparemment...
Donc c'était cette saleté de Shizuku qui m'a sauvé la vie ? J'en suis dégouté, mais je n'ai pas pu l'exprimer avec ma voix qui fut si faible qu'on aurait dit que je chuchotais avec une voix terriblement cassée. Ce cauchemar ! Mais d'ailleurs, où je suis ? Et pourquoi il est là lui ?
- Tu m'as tant inquiété ! Et d'abord ! Pourquoi as tu assez de te suicider espèce d'imbécile ? Je t'ai amené à l'hôpital. J'ai pu consulter tes antécédents médicaux.
- C'était la dernière fois.
- La dernière fois de quoi ?
Il avait soupiré, il semblait désespéré. Je suppose qu'il a tout vu. Je me le suis promis, c'était la dernière fois, maintenant, c'est fini. Les tentatives de suicide, plus jamais j'en ferai...
- Ma dernière tentative de suicide.
- Tu as donc un peu de respect pour celui qui t'a sauvé la vie encore une fois ?
- Shizuku, nan, Rintarō, je te respecte, je l'ai toujours fait malgré le fait que de la haine bouillonne en moi quand je te vois.
- Tu vas vraiment arrêter de tenter ?
- Je l'ai dit au dieu, je ne peux pas mentir.
- Maintenant repose toi, histoire que tu ressembles à quelqu'un de vivant et pas à un revenant ou quelqu'un qui vient pas du même monde.
Rintarō a avancé vers la porte.
- Rin, attend !
- Je reviendrai, à plus tard, Irānai.
Puis, il est parti. Il est parti. Je me suis redressé comme j'ai pu, j'ai regardé mes bras, je ressemble vraiment à une momie. Maintenant, je dois vivre. Je l'ai écrit à Nogitsune dans ma première lettre, je dois m'y résoudre.
J'ai 17 ans. Ma vie n'a pour l'instant été qu'un enfer. Mais j'ai l'impression que mon cœur un peu différent que celui que j'avais quand j'ai écrit ma première lettre. Quand j'y réfléchis ça fait bizarre, quand je pense au 7 fois au Rintarō m'a sauvé de la mort, mon cœur bat à la chamade, ça fait mal. J'ignore ce qu'est ce sentiment.
Je me suis penché, j'ai attrapé mon portable sur la table de chevet. 14 mai, 7h52, je suis donc resté inconscient pendant 5 jours ? Il va falloir que je m'excuse auprès de Rintarō, mais bon non en fait. C'est clairement de sa faute ! Oui si il n'avait pas décidé de jouer les sauveurs, je n'aurais pas été marqué par son regard de tout à l'heure. Il avait l'air désespéré, je le fais souffrir, mais j'ignore totalement pourquoi.
Je me suis endormi très vite. Le soleil se faisait bas sur l'horizon, déjà le crépuscule. Quand j'ai remarqué que Rintarō était là, je me suis dépêché d'essayer de me redresser.
- Doucement, doucement.
Il m'a aidé.
- Merci.
Il a poussé un petit soupir et m'a regardé en souriant.
- Irānai, tu es tout rouge, tu as de la fièvre ? Je pensais pourtant qu'elle avait bien faiblit...
Il mit une main à l'arrière de ma tête et la rapprocha de la mienne, j'ai fermé les yeux par réflexe, puis, son front était collé au mien. J'ai ouvert les yeux, il me fixait, j'ai rougis d'avantage, si proche, c'est horriblement embarrassant...
- Tu n'as pas l'air d'avoir de fièvre. Dis moi, pourquoi es tu tout rouge ?
Sa voix basse, j'ai détourné le regard.
- J'ai juste chaud.
- Tu trembles de froid.
- Je suis à découvert alors...
Avant qu'il ne puisse former un mot, je fondis sur ses lèvres. Il fut surpris pendant 5 secondes environ, puis il répondit à mon baiser. Dieu que c'est embarrassant ! Mais ses lèvres sont si douces que je n'ai pas me résoudre à m'en séparer. Après un bon moment, nous les avons séparés un filet de salive les reliant, et nos souffles forts et non réguliers, je pouvais sentir son souffle sur ma peau. Il m'a pris ses genoux et m'a câliné.
- Ne me fais plus peur comme ça.
- Je ne peux te promettre seulement que je vais essayer.
Il m'a serré contre lui.
- Ne me quitte jamais, reste toujours avec moi.
- Pourquoi as tu si peur Rin ? Je t'ai dit que je ne mourrai pas.
- Parce que je t'aime.
J'ai rougi instantanément. Je me suis senti rougir, j'ai trouvé cela si embarrassant que j'ai niché ma tête dans son épaule.
- Moi aussi, je t'aime Rin.
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Lettre à Irānai
General FictionIrānai est spécial, c'est à cause d'un don qu'il a reçu à la naissance qu'il se fait sans arrêt harceler depuis tout petit. A 17 ans, il n'en peut plus, il a durement passer le collège où tout le monde l'harcelait. Seulement, durant une tentative d...