hate this distance and hate singing.

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  Le jour de ses sept ans, Kim Seungmin reçut en cadeau un déménagement

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  Le jour de ses sept ans, Kim Seungmin reçut en cadeau un déménagement. Parce que sa mère savait ce qu'elle voulait, parce que son enfant était jeune ; elle estima qu'il s'adapterait vite. Elle n'avait pas tant tort. Garçon sociable et agréable, il s'intégra sans soucis parmis ses camarades français et apprit la langue à une vitesse fulgurante. Il était de ceux que tous apprécient, pour son caractère affirmé mais discret à la fois, sa capacité à mettre autrui à l'aise et, car c'était bien évidemment un facteur, son faciès angélique aux airs exotiques. Il y avait peu de coréens, qu'importe l'école où il allait, alors on le retenait facilement. Et s'il avait reçu quelques remarques sur ses yeux ou quelconque autre absurdité, il n'y avait pas payé la moindre attention.

  Alors, en effet, il n'avait pas perdu grand-chose en quittant la Corée. C'est même presque si aujourd'hui, à 16 ans, il se considérait plus français que coréen. Alors certes, ce serait mentir de dire que Paris et son pays, il les avait instantanément appréciés : Séoul lui manquait, ses amis lui manquaient, un certain garçon au regard pétillant lui manquait. Et puis, la ville de l'élégance lui avait paru bien grise, morne et inhospitalière à son arrivée, idem pour la vie à l'européenne : plus rude et moins idéale. Malgré tout, les ans avaient fait leur travail, si bien qu'il s'était pris à apprécier cette vie, en voir les charmes quotidiens et se l'approprier.

  S'acclimater avait pris du temps, mais il se plaisait pleinement ici, désormais. Il avait enfin tourné la page sur son passé. Également, il avait arrêté le violon ; c'était une grande part de lui, pourtant. Mais passons. Pour toutes ces raisons, il se sentit presque trahi, lorsque le plus banalement du monde, sa mère ramena Lee Minho dans la conversation. Innocemment, elle demanda s'ils parlaient encore, avant d'enchaîner sur les vacances de février : ils les passeraient chez les Lee. Sincèrement, elle espérait ravir son fils. Pour la forme et car il ne voulait pas la froisser – Harin faisait énormément d'efforts pour eux deux – le brunet lui offrit son plus beau sourire et la remercia.

  Ce n'était qu'un mensonge à moitié, il était très heureux quelque part, de revenir là où il avait grandi. C'est seulement qu'il angoissait. Ne plus se sentir chez soi, être en froid avec Minho, devoir déconstruire tout ce qu'il avait soigneusement acquis, ça l'effrayait. Mais ce n'était que l'affaire de quelques semaines, un mois tout au plus. Restait donc le sujet Minho.

  Un soir qu'il rentrait d'une soirée peu concluante, titubant sur les vieux trottoirs de Montmartre et légèrement ivre, ses pensées revinrent vers lui. Est-ce qu'il allait en soirée, Minho ? Ç'aurait été mieux s'il était là, avec lui ? À quoi il ressemblait, maintenant..? Peut-être l'aurait-il su, s'ils n'avaient pas cessé de parler il y a quatre ans. Lee Minho, le petit garçon spontané et bavard, au regard bravache et brillant de passion mais presque fragile, sous le regard des autres, certainement qu'il avait évolué. Des souvenirs remontèrent, parmi eux ceux où, du haut de ses six ans, il rassurait son aîné et reprenait les enfants moqueurs. Ça le fit rire doucement. C'était quelque chose quand même, eux deux.

  De plus en plus fatigué, il se faufila à travers les ruelles, jusqu'à atteindre sa rue, son immeuble puis son lit. Il s'affala de tout son long, encore tout habillé et, sombrant dans le sommeil, une idée s'immisça. S'il le recontactait, alors il ferait d'une pierre deux coups ; non seulement il aurait réponse à ses questions, mais ils seraient aussi bien plus à l'aise une fois les vacances venues. C'était pas très 'Kim Seungmin' cette décision, mais y'avait l'alcool dans son sang et l'urgence de la situation. C'est ainsi que le lendemain, rechignant contre sa propre idiotie, le garçon relança la conversation, après des années de pause et des vies oubliées.

  Novembre touchait à sa fin, leur hiver de douceur débutait.

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  Alors comme ça, on pouvait également être aussi pétillant par message ? Ce ne serait jamais pareil à la réalité, mais Minho se débrouillait drôlement bien, pour lui en donner l'illusion. Le début avait été plutôt compliqué, le coréen presque méfiant, quand on y pensait. Heureusement, ils étaient parvenus à briser la glace, et sans que Seungmin ne comprenne vraiment comment, n'avaient jamais arrêté de parler. C'était naturel, simplement. Ils s'entendaient un peu trop bien, ce n'est pas sans raison qu'ils avaient été meilleurs amis, cela le prouvait.

  L'hiver parisien était froid mais doux, un peu à l'image de Seungmin. Ça tombait bien, il s'agissait de sa saison préférée. Décembre passa et il n'y pensa pas trop, à Minho et la Corée. Ils parlaient tous les jours mais lui ne s'attachait pas, pourquoi l'aurait-il fait ? C'est seulement qu'il était doux, leur cocon secret. Rien de plus, rien de moins.

  Il se voilait bien la face, Seungmin.

  Au jour du réveillon de noël, cloué au lit par un rhume d'hiver, il reçut de son ami un message l'informant qu'il partait une dizaine de jours en vacances, et qu'ils ne pourraient donc pas parler. S'il en fit de prime abord peu de cas, un sentiment étrange l'envahit au fil des jours. Une amertume lascive, des pensées peu glorieuses lui murmurant comme Minho devait s'amuser et déjà l'avoir oublié, quand le parisien n'avait que lui en tête et passait ses jours de repos malade comme un chien.

  Ce n'était pas de la jalousie, enfin peut-être bien un peu, mais ce n'était pas que ça. Y'avait aussi le cœur lourd, les inquiétudes réfrénées. Seulement voilà, il n'était pas bête Seungmin. Autant dire qu'il comprit vite qu'il s'accrochait trop, infiniment plus que prévu. Et qu'il chuterait de haut, parce que Minho, il ne lui était accessible en rien.

  Il ne connaissait pas cette douleur, l'avait toujours évitée, c'est naturellement qu'il refusait d'en savoir le goût. Cette chanson, elle n'était pas pour lui. Voilà entre autre pourquoi, malgré que Minho ait renvoyé un message le nouvel an passé, le garçon n'ouvrit plus leur discussion.

  Un peureux saupoudré d'égoïsme, ça fait rarement très bon ménage.

ఌ︎.

j'ai quasi tous les chaps en avance et je me tiens même pas à mes updates nan mais quelle boutade?? on va dire c'est prcq c'est les vacances mdr bref, j'espère vous passez de bonnes fêtes <3

౨ৎ 𝗕𝗥𝗢𝗞𝗘𝗡 𝗠𝗘𝗟𝗢𝗗𝗜𝗘𝗦 [2min]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant