[Songfic : All is found, d'Evan Rachel Wood]
Note de l'auteure : Il est fortement recommandé d'écouter la chanson mise en annexe pendant votre lecture ! Ses paroles sont disséminées dans le texte, qu'elles ont inspiré.
En vous souhaitant un agréable moment ! :)• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
Amérique ne se noyait pas dans l'eau pure et claire que ses terres avaient à offrir, mais dans la soie des draps blancs et propres de son confortable petit lit, et dans la lumière que la lune déversait abondamment sur et dans la jolie maison en bois et en pierre nouvellement construite.
Roulé en boule dans ce rassurant cocon, l'enfant était parti, loin, loin des soucis du monde, du passé, du présent et du futur. Angleterre pouvait témoigner avec soulagement de cette paix apparente sur son jeune visage tandis qu'il se promenait sur le domaine de Morphée, goûtant probablement à un amuse-bouche de liberté et de légèreté, lorsque le monde ne pouvait lui en apporter.
La pièce était plongée dans le noir, même si un large voile lunaire flottait depuis la grande fenêtre. Tout, chaque meuble, et Angleterre lui-même, étaient plongés dans l'obscurité, comme mis au silence et gelés dans le temps. La lumière ne faisait grâce qu'à quelques lattes de parquet et au petit lit habité. Le nécessaire. La silhouette de son bien-aimé protégé, ses minuscules poings serrés comme s'ils tenaient quelque chose de précieux au-delà des mots. Sa poitrine se soulevant et retombant, plutôt rapidement mais aussi profondément que le sommeil le plus complet le permet. Ses lèvres légèrement serrées, et ses paupières fermées, un minuscule mouvement derrière permettant de faire savoir que ses yeux voyaient à présent les merveilles du rêve. Cela, et le son de sa respiration, stable et régulière, entremêlée à celle un peu plus rapide de l'adulte qui veillait sur lui à ses côtés. Derrière la fenêtre, à quelques mètres de là, la chance leur avait permis de bâtir les prémices de ce qui serait un jour un grand manoir, à l'ombre d'une luxuriante forêt et d'un sauvage ruisseau qui la parcourait et se ramifiait généreusement en veines glacées. Son murmure incessant et ensorceleur parvenait aux oreilles d'Angleterre, et peut-être avait-il bercé l'enfant.
La brise s'invita dans la chambre, pour être chassée immédiatement par son gardien. Angleterre prit délicatement les coins du petit duvet et le fit glisser jusqu'au menton d'Amérique, un tremblement subtil agitant ses longs doigts fins dans la précision et la délicatesse de son geste. L'enfant prit une profonde inspiration et sa bouche s'entrouvrit, laissant bientôt échapper un minuscule filet de bave. Angleterre ne s'autorisa pas à en rire sous peine de le réveiller et n'hésita pas à prendre son mouchoir brodé, dans la poche de son pantalon, pour effleurer le visage de l'enfant afin de le sécher. Lorsqu'un minuscule pli apparut entre les deux sourcils de l'endormi, Angleterre effaça son apparent souci d'une caresse du dos de l'index, ce qui eut l'effet escompté. L'adulte rangea son mouchoir, ses yeux d'un vert émeraude brillant comme les pierres du même nom incapables de quitter le visage de l'enfant, un sourire éclairant inconsciemment son visage.
Penché au-dessus du petit lit, Arthur se fit la réflexion satisfaite que toutes les conditions étaient réunies pour qu'Amérique grandisse dans les meilleures conditions.
L'odeur des draps avait quelque chose de tout à fait spécifique ; si Angleterre devait la définir, en excluant celle, parfumée, de la sombre nuit d'été, c'était celle de la propreté et de la fraîcheur. Et celle de cet enfant qui y dormait si paisiblement. Aucune erreur ni maladresse n'était tolérée ; aucune tâche, aucune poussière ne devait ternir l'aspect des lieux ou de celui qui était désormais la plus grande fierté d'Angleterre. Lorsqu'il regardait cet enfant, son cœur se gonflait d'amour pour lui et l'émerveillement lui faisait oublier tout le reste ; rien n'était trop beau pour cette inestimable perle lovée au milieu de ces draps d'une blancheur immaculée à la légère odeur de lavande. Il y veillait en permanence.
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Brother - Hetalia
FanfictionAngleterre n'en dit que peu à ce sujet, mais n'en pense ni n'en ressent pas moins. Lorsqu'il parle de l'amour qu'il portait à son frère et ancienne colonie, Amérique, les échos de ses réflexions et de ses émotions d'alors viennent lui rappeler à que...