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Pierre s'extirpe du simulateur tant bien que mal

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Pierre s'extirpe du simulateur tant bien que mal. Il est lessivé par la séance même s'il s'agit du circuit de Monza qu'il connaît bien. Il trouve cela particulièrement difficile d'enchaîner deux week-ends de courses consécutifs, il a la constante impression de moins bien se préparer, même si c'est loin d'être le cas.

L'analyse télémétriques des données est interminable, Pierre s'écroule presque de fatigue. Il a hâte que tout ceci se termine pour rejoindre son hôtel, il ne rêve que d'un lit et d'appeler la sudafricaine. Son vœu est exaucé au bout d'une heure lorsqu'il est libéré de ses fonctions.

- Sheila a appelé, déclare son ami. Elle n'avait pas l'air bien alors tu devrais....

Pierre acquiesce avant même la fin de la phrase. Immédiatement, sa bouche se tord sous l'effet de l'inquiétude lorsqu'il récupère son téléphone des mains de Ilies. Il ne tarde pas à s'éloigner dans le petit bureau contenant ses affaires, il referme la porte derrière lui avant de composer le numéro de sa compagne qui décroche immédiatement.

- P'tite tête ?

- Est-ce que tu as terminé ?

- À l'instant, glisse-t-il. Je suis un peu fatigué pour reprendre la route ce soir, alors je rentrerai demain matin. 

Elle ne répond rien tandis que le cœur de Pierre bat à tout rompre. Ses réactions sont disproportionnées quand il s'agit de Sheila si bien qu'il ne peut s'empêcher de s'inquiéter considérablement face à son silence. Il ne veut pas la brusquer alors il questionne tout doucement :

- Tu veux parler d'un truc ?

- C'est négatif, avoue-t-elle difficilement à cause de sa voix étranglée.

Pierre comprend immédiatement de quoi elle parle, son cœur est envahi par la déception, il est accompagné d'une pointe de tristesse d'entendre la voix faible de sa compagne. Il encaisse difficilement ces mots et il a l'impression que la situation est de plus en plus éprouvante au fil des mois. L'attente est insupportable et le résultat insurmontable, comme à chaque fois.

- Je pensais que tu m'attendrais pour le test, souffle-t-il d'une voix éraillée.

Il aurait aimé être présent pour la rassurer, pour l'épauler et pour l'accompagner. A son tour, les larmes viennent humidifier ses yeux bleutés lorsqu'il déglutit pour tenter de faire passer son amertume et sa déception, qui ne cesse de s'accroître.

- Je ne l'ai pas fait. Je n'ai pas eu besoin de le faire, j'ai eu mes règles ce matin...

Pierre déglutit une seconde fois en essuyant ses larmes d'un revers de main en rangeant ses affaires éparpillées dans la pièce. Il aimerait être anesthésié, il aimerait ne plus avoir à penser qu'elle doit souffrir le martyre à cet instant précis.

- Je suis désolée, articule Sheila en ne tardant pas à fondre en larmes.

- Ce n'est pas de ta faute, d'accord ?

REASONS TO BELIEVE » Pierre GaslyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant