Chapitre 1

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- Boston, Janvier 1934.

Assis dans le canapé de mon petit appartement, j'ai le nez plongé dans un nouveau dossier.
Un homicide.

La victime : Madame Bénédicte Montgomery.

A priori, cette femme avait une vie parfaitement banale. Une couturière célèbre ici, à Boston.
On dit d'elle qu'elle fait des miracles avec du fil et une aiguille.

Je me ressert un deuxième verre de scotch et reporte mon attention sur ce dossier compliqué.
Une fois le verre vide, je le pose sur la table basse et me lève afin d'enfiler mon imperméable beige et mon éternel chapeau. Le dossier sous le bras.

Dans les escaliers, Madame Fitzgerald est sur le palier près de l'ascenseur. Elle épie les moindres faits et gestes de tout les occupants de cet immeuble.
Je la salue d'un geste de la tête et me dirige vers l'ascenseur.

J'entre et m'appuie contre la parois, en attendant d'arriver jusqu'au rez-de-chaussée.
Le niveau zéro sonne et les portes s'ouvrent sur le hall où uniquement le réceptionniste se trouve, derrière son comptoir.

James me salue poliment lorsque je passe devant lui et je fais de même en retour avant de me diriger vers la sortie.

La nuit est tombée et la pluie s'abat sur le ciré de ma veste lorsque je marche.
Je dois commencer par aller voir le mari de la victime. Après quelques minutes de marche, je suis arrivé devant une habitation très chaleureuse. Je monte les quelques marches qui me séparent de la porte d'entrée et frappe à la porte avant de reculer de deux pas.

Un homme d'une quarantaine d'années m'ouvre, ses yeux dépourvus d'émotions me fixent et, heureusement que je sais garder mon sang froid car il me fait froid dans le dos.

– C'est pour quoi ?
– Pardonnez-moi monsieur Montgomery, je suis l'inspecteur Wilson. Édouard Wilson.

Je lève mon chapeau et le remet tout aussitôt. L'homme face à moi me dévisage et n'a pas l'air de comprendre ce que je fais sur le pas de sa porte à cette heure tardive de la journée.

– J'ai été chargé d'enquêter sur l'assassinat de votre femme, Bénédicte.

Il croise les bras sur sa poitrine et attend simplement que je lui pose mes questions.
Malgré la pluie, il ne me fait pas entrer comme toutes personnes civilisées jusqu'à maintenant dans ma carrière, alors je reste trempé jusqu'aux os uniquement vêtu de mon imperméable.

– Où étiez-vous hier aux alentours de seize heures ?
– A l'usine, je travaillais et mon instructeur pourra vous le confirmer.
Sans un mot de plus, il referme la porte. Je me retrouve avec très peu d'informations et de nombreux doutes sur cet homme.

En descendant les marches de son habitation, je me dirige vers un petit bar clandestin.
Le patron, John est un bon ami et surtout, un enquêteur hors-paire.

Il a laissé tomber les mystères il y a quelques années mais il continue de m'aider de temps à autres quand j'ai besoin de lui.

A peine la porte du bar poussée, je suis assailli par une tonne de questions concernant mon affaire.
Madame Montgomery était très appréciée, surtout des hommes, ce qui ne va pas me faciliter la tâche.

Au comptoir, mon ami me sourit chaleureusement tout en frottant le plan de travail devant lui.

– Ed' mon vieil ami, comme d'habitude ?!
Je lui souris à mon tour et m'assieds sur un des hauts tabourets mis a disposition, l'un à côté des autres tout en longeant le bar.

J'enlève mon chapeau et le pose devant moi. John me rend un verre de scotch, je le remercie et laisse mes lèvres s'imprégner de l'alcool.

Je plonge la main dans la poche de ma veste et en sors mon calepin et de quoi écrire. Après l'avoir ouvert, je tapote mon front avec le stylo, à la recherche de pistes cohérentes.

Après quelques instants, je fini par écrire ;
Mr. Montgomery, époux de la victime.
Il était a l'usine vers seize heures le jour du meurtre.

Je tourne la page et prépare une liste de choses à faire.

1. Demander confirmation sur l'alibi de l'époux.
2. Analyser la scène de crime
3. Questionner ses derniers clients.

Ça me parait être un bon début. Je referme mon carnet, le remets dans ma poche et termine mon verre d'une traite avant de déposer quelques dollars sur le comptoir.
Je mets mon chapeau et salue mon ami ainsi que les autres clients afin de sortir.

La pluie s'abat sur moi de plus en plus à mesure que je marche dans les rues de Boston.

Je suis à présent chez moi, mon imperméable égoutte dans l'entrée et mon calepin est posé sur la table basse du salon.

La boîte de cigares me fait de l'œil. Je me lève, m'en empare et l'ouvre pour y prendre un Montecristo #3.
Tout en le portant à mes lèvres mais sans l'allumer, je me place devant le tourne-disques.

De l'armoire sous celui-ci, je sors un vieux vinyle de jazz et met en marche la musique.

Le doux chant des trompettes et trombones résonnent dans l'appartement. Je me rassois et prends enfin mon verre dans une main, tout en allumant le cigare placé plus tôt entre mes lèvres.

Encore une journée qui n'a aboutit à rien.
Aucunes pistes pour l'instant, aucuns témoins, aucun indices.

La musique qui s'infiltre dans mes oreilles est douce et l'alcool présent dans mon corps, mélangé à un trop plein d'idées me fait sombrer petit à petit dans un sommeil qui, j'en suis certain, fera de moi un meilleur inspecteur demain.

Enfin, je l'espère.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 14, 2023 ⏰

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