Chapitre 12

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Le flash nous ayant permis d'y voir un peu plus clair, Jay et moi constatons rapidement que je n'ai pas trébuché sur un rocher. Je lève la tête vers lui avec confusion, et constate que lui me regarde d'un air paniqué. Je tente tout de même de trouver une explication rationnelle à ce qui est en train de se produire.

- Ok, surtout : pas de conclusion hâtive. Rien ne dit qu'il s'agit de l'arme en question.

Je regarde le flingue qui se trouve à mes pieds, à peine enterré dans le sable.

- Non, bien sûr que non ! On trouve un putain de flingue sur la même rive que celle où ils ont retrouvé le corps d'Ethan, mais t'as raison ! C'est sûrement pas le bon ! me répond-il ironiquement.

- Arrête un peu avec ton sarcasme à la noix.

Jay fait les cent pas tandis que je réfléchis.

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

- J'en sais rien, me répond-il dépassé.

- Y'a cinquante personnes chez toi, en aucun cas on ne peut revenir avec ça dans la main et faire comme si rien ne c'était passé.

- Comment ça ? J'compte pas le prendre ce flingue ! J'pense que le mieux c'est de l'enterrer bien gentiment où on l'a trouvé.

- Tu plaisantes ? On risquerait tous les deux la taule pour dissimulation de preuve !

- Alors quoi ? On va chez les flics pour qu'ils m'envoient en taule directement ? T'as raison, au moins ça ira plus vite, continue t-il avec son air ironique.

- Rien ne dit que c'est toi qui t'en es servi.

- Mais bordel, ouvre les yeux ! On marche dix mètres et on est dans mon jardin !

Je reste dubitative. Je ne veux pas y croire.

- Peut-être que le courant l'a amené jusqu'ici.

Jay soupire.

- Ecoute Faith, t'auras beau chercher toutes les excuses du monde, c'est trop énorme. Ça peut pas juste être une coïncidence.

- Bah alors les gars, vous faites quoi ? Venez, on continue à jouer ! nous crie Madison depuis le jardin.

L'adrénaline prenant le dessus sur ma raison, je décide donc d'arrêter de parler et d'agir. J'attrape alors l'arme en l'enroulant dans le t-shirt de Jay que j'ai toujours à la main, afin de ne pas y laisser d'empreintes. Je retourne ensuite vers la maison dans l'optique d'attraper mes affaires et de rapidement la faire disparaître. Je ne sais pas encore où ni comment, mais je ne peux pas me résoudre à attendre que quelqu'un d'autre la trouve et finisse par décider de son sort à notre place. Lorsque j'arrive sur la terrasse, je glisse le pistolet dans mon sac à main, histoire de pouvoir traverser la maison en toute discrétion.

- Attends-moi, m'ordonne Jay, visiblement dépassé par la situation.

- Pour quoi faire ? Reste ici et fait semblant que tout va pour le mieux, lui suggérai-je sans même me retourner.

- Pas question, t'as pas à gérer cette merde à ma place, répond-il en m'attrapant par le bras afin de m'empêcher d'avancer davantage.

- Très bien, alors dis moi : c'est quoi ton plan ?

- On va prendre ta caisse, rouler assez longtemps pour quitter la ville, et on enterrera le flingue quelque part en pleine nature.

- Pour qu'un connard avec son détecteur de métaux le retrouve ? Ça serait pas très malin.

- Et si on le lestait ? On pourrait le jeter dans le lac ! On choppe une barque sur une des rives et on va suffisamment loin des côtes pour pas être vus ! suggère-t-il.

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