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WILLOW Décembre 2022, Barcelone

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WILLOW
Décembre 2022, Barcelone

TW : Violence physique

Avoir vu Pedro pleurer lorsqu'il m'a parlé de son passé m'a véritablement déchiré mon cœur. Bien sûr, je n'ai pas laissé transparaître mes émotions de peur d'aggraver sa tristesse. Cependant, le simple fait de le voir mal me chagrine profondément. Je ressens même une pointe de culpabilité ; peut-être que si je ne lui avais pas offert de biscuits, il n'aurait pas été envahi par ces souvenirs douloureux.

Nous étions assis dans la cuisine, et alors que je dévorais un paquet de biscuits à pleine bouchée, je sentais son regard insistant sur les petits sablés. Et c'est ainsi que je lui en ai proposé. Je ne sais comment, il avait refusé, presque en s'emportant, et j'ai compris que quelque chose clochait.

Il restait droit comme un piquet, fixait le paquet plastifié bleu, et soudain, j'ai eu l'impression que son âme quittait son corps.

J'avais beau lui parler, il ne me répondait pas, et lorsque je l'ai pris dans mes bras, il était revenu à son état normal.

Ainsi, il s'était mis à pleurer comme il ne l'avait jamais fait devant moi, m'expliquant qu'il venait de se perdre dans un épisode de flashback de ses crises avec la nourriture de quand il était adolescent. 

Nous nous dirigeons maintenant chez Cassandra, et elle ignore probablement ce qui s'est passé hier soir. Honnêtement, même moi, je n'ai pas le courage d'évoquer tout cela. Pedro le fera, du moins c'est ce que je me répète depuis un moment.

Je remarque ses mains agrippées fermement au volant, comme si elles voulaient retenir quelque chose. Ses doigts sont tendus, cherchant à s'y enfoncer. Sa mâchoire est serrée, son visage trahissant une profonde tristesse. Tout son être témoigne de son mal-être. Ces souvenirs enfouis l'ont profondément blessé, et je les ai ramenés à la surface avec une facilité déconcertante.

— Willow : Pardon.

Je lâche une excuse sans contexte, brisant le silence palpable dans l'habitacle.

— Pedro : Pour ?

— Willow : Je ne voulais pas te rappeler tout... ça.

Sa mâchoire se crispe un peu plus, et ma main se pose naturellement juste au-dessus de son genou. Ses yeux oscillent entre ma main et la route. Je caresse délicatement sa peau par-dessus son jean légèrement ample. La vision de sa détresse me touche profondément, et je réalise enfin la douleur qu'il a dû ressentir chaque fois que j'ai fini en pleurs dans ses bras.

Mais que ses larmes coulent me touchent plus particulièrement. C'est une réalité indéniable : les femmes ont souvent plus de facilité à pleurer en présence d'une autre personne que les hommes. Pourquoi ? C'est simple. Les hommes pensent que pleurer est un acte de faiblesse, de vulnérabilité s'ils expriment ouvertement leurs émotions, notamment par le biais des larmes. Les normes culturelles et sociales qui associent la masculinité à la retenue émotionnelle peuvent influencer le comportement des hommes en les poussant à dissimuler leurs sentiments, y compris la tristesse qui peut conduire aux pleurs.

𝘧𝘰𝘳𝘨𝘦𝘵 𝘦𝘷𝘦𝘳𝘺𝘵𝘩𝘪𝘯𝘨 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant