Headcannon Harry Potter [Tome 1]

[c'est la fin]

Harry Potter s'avance dans la Forêt Interdite. Sa baguette est dans sa poche. Coincée dans sa main se trouve la vieille vif d'or - sa vif d'or, qu'il a méritée. Il n'entend rien, seulement le crépitement du vent soufflant à travers les arbres, le crissement des feuilles et des brindilles sous ses pieds, et le martèlement du sang dans sa tête. Chaque pas semble durer une éternité. Chaque souffle est un halètement frissonnant. Il peut sentir la sueur et la crasse recouvrir son visage. Derrière lui se trouve le château - Poudlard, l'endroit qui était autrefois chez lui, en ruines, brisé et jonché de poussière, de cendres et des corps des déchus. Ses amis se sont transformés en soldats, ses enseignants en généraux, et il est devenu leur leader simplement parce que quelqu'un, il y a longtemps, a prédit que c'était son destin.

C'est la fin.

Il a dix-sept ans. Un adulte, aux yeux du ministère - un enfant aux yeux de l'Ordre, de l'école, et de chaque adulte qui l'a regardé aujourd'hui avec des yeux tristes et nostalgiques. Mais il se bat cette guerre depuis qu'il est nourrisson, depuis le jour où un monstre est entré chez lui et l'a arraché à ce monde confortable dans lequel il vivait. Tout au long de sa vie, il n'a pas connu la paix. Sa petite famille l'a enfermé toute son enfance. Il pensait que venir à Poudlard était une libération, une évasion, et c'était le cas, mais il se souvient toujours.

Un garçon se tient devant un miroir, encadré de flammes, la pierre philosophale fraîche dans sa main. Il gît recroquevillé sur la pierre humide de la Chambre des Secrets, le poison brûlant dans ses veines. Il se tient au-dessus de son parrain alors que les détraqueurs se rapprochent, l'obscurité les enveloppant comme un linceul. Il court du cimetière, du monstre ressuscité, emportant avec lui le corps encore chaud d'un garçon qu'il admirait. Il est retenu par Lupin alors que le corps de Sirius bascule, son sourire tordu toujours sur son visage, en arrière à travers le voile. Il est étendu dans la tour, incapable de faire autre chose que de regarder Dumbledore tomber au sol, la lumière verte s'estompant en même temps qu'il devient plus petit.

Il n'y a aucun mouvement dans la forêt. Toutes les créatures se cachent, sans doute - ou au château, aidant dans la bataille. Juste Harry, ses pas irréguliers, sa respiration s'échappant devant lui. Au moins maintenant, il y aura une fin, pense-t-il. Une fin à la lutte, aux combats. Aux pertes qu'il a endurées, à la douleur et à la colère et à la misère, à la frustration de voir tout cela se produire autour de lui et de ne rien pouvoir faire.

Peut-être que c'est une pensée égoïste. Mais il fait cela pour les sauver tous. Pour les aider. Il a le droit à un peu d'égoïsme, ici, à la fin de la ligne.

Sa vif d'or glisse légèrement de sa main. Il la reprend, la tient devant lui. "J'ouvre àla fermeture." Un petit sourire se glisse sur son visage, fatigué, solitaire et triste.

Harry Potter s'avance dans la Forêt Interdite. Il ne va pas en ressortir.

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Laulau