Chapitre 3

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Et puis, j'ai laissé la porte s'ouvrir.

J'ai laissé les sentiments m'habiter de nouveau.

J'ai réappris à vivre, à ressentir.

J'ai laissé la vie m'habiter à nouveau.

J'ai recommencé à sortir.

J'ai revu mes proches. J'ai revu mes amis.

J'ai été voir une psychologue et c'est là que tout a changé.

Dès le premier rendez-vous j'ai senti que c'était ce qu'il me fallait.

Dès la première phrase je me suis sentie à ma place.

- J'ai perdu mon mari dans un accident de voiture il y a 2 ans et depuis j'ai l'impression que ma vie est partie en même temps que lui.

- Si il était devant vous en ce moment, que souhaiteriez-vous lui dire ?

- Je t'aime autant que je te déteste de m'avoir quittée, laissée, abandonnée. 

- Et si on travaillait sur ces deux sentiments si distincts mais si proches qui vous habitent ?

Et c'est là que j'ai eu le déclic. Des sentiments émanaient de moi. Je n'étais donc pas morte. Je pouvais encore ressentir des émotions. Tout était encore là.

Il fallait juste que je creuse.

______

Assise sur cette chaise, deux yeux qui m'observent.

Y-a-t-il quelqu'un derrière ?

Comme une envie de fuir.

Non, je dois guérir.

Comme une envie d'hurler :

- Arrêtez de me juger.

C'est si difficile de reconnaitre qu'on a vraiment besoin d'aide.

Si difficile de réaliser qu'on stagne et même qu'on recule.

Si difficile d'en parler.

Si difficile de prendre le téléphone et de dire : « Aidez moi ».

Si simple de se laisser tomber. Si simple d'abandonner.

Et pourtant, j'ai préféré continuer.

Continuer à sombrer...

Même si les rendez-vous s'enchaînaient, les résultats se faisaient attendre mais je sentais que cela finirait par arriver. Pas après pas. 

Parce qu'il le fallaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant