One shot

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Nous voilà au Little Garden, le café qui a bercé mon enfance, c'était le havre de paix de ma mère comme elle aimait l'appeler.

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Quand j'y repense, je me remémore toujours ma maman, ses longs cheveux verts foncés, ses joues rondes dont j'ai hérité et son sourire communicatif.

Tous les jours, je l'entendais me dire des phrases tel que :

- Izuku mon chéri, tu veux bien t'asseoir au comptoir le temps que maman finisse la commande ?

- Mon poussin, maman, a presque fini. Tu veux un chocolat chaud avant qu'on rentre ?

- Mon chéri, tu veux bien faire le tour des plantes et les arroser ? Regarde ton petit arrosoir est ici


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Ces souvenirs heureux en tête, la reprise du café après son décès lors de mes 20 ans était une évidence pour moi. Cela m'avait permis de faire mon deuil en douceur, entretenant son œuvre pour qu'une part d'elle puisse subsister. Je n'avais presque rien changé dans la décoration, le Little Garden était tel qu'il avait toujours été, je m'y sentais bien et nos clients aussi.

Le lieu était cosy, sur fond blanc, les chaises et les tables marron ornés de sous-tasses et sucrier beiges. Les grandes banquettes, elles aussi, étaient agrémentées de coussins beiges assorties au beau parquet flottant. Des plantes suspendues un peu partout donnaient un air bucolique au lieu. Les petits miroirs aux formes inédites qui habillaient avec parcimonie la pièce permettaient de diffuser la lumière, lui donnant un air quasi féerique les jours de grand soleil.

Depuis petit, je souhaitais m'occuper du café, rien que pour permettre à maman de se reposer. J'aurais souhaité que cela se fasse dans d'autres conditions, mais pour autant je ne donnerai ma place à personne. Peu importait si cela avait été court, ma mère m'avait choyé de tout son cœur.

Elle n'était peut-être pas toujours très présente, forçant ma prise rapide d'autonomie. Pourtant, j'ai eu la chance de grandir avec une mère aimante, heureuse et passionnée. Voir la personne qu'on aime le plus s'épanouir, ça m'avait permis de me construire sainement.

C'était certainement grâce à ça, que même si à 20 ans, quand je suis officiellement devenu orphelin, je ne me suis pas laissé abattre. Évidemment, j'étais très triste, elle me manquera toujours, mon père quant à lui, étant mort quand j'étais jeune, trop jeune pour que je me souvienne réellement de lui.

Ayant eu pour modèle une femme telle que Inko Midoriya, je ne pouvais que me retrousser les manches, en y mettant tout mon cœur.

J'avais soufflé mes 24 bougies, et ma meilleure amie Ochaco s'occupait de la partie administrative, RH et comptable. Moi, je gérais la partie logistique et la salle quand il y avait beaucoup d'affluence, sinon j'occupais le poste de barista. Les salariés qui travaillaient avec moi ne savaient pas que j'étais le propriétaire, j'avais demandé à Ochaco de dire que j'étais le manageur pendant l'embauche.

Dites-moi quel patron digne de ce nom, se retrouverait, un podcast sensuel d'Alexis Himeros dans un de ses AirPods (vigilance oblige), le pantalon baissé, à l'arrière du local de stockage du café ?

Vous vous demandez peut-être comment j'en suis arrivé là ?

C'était de sa faute, à mon collègue Eijiro Kirishima. J'aurais dû m'occuper moi-même du recrutement. Mon amie avait insisté pour qu'on fasse une embauche, son embauche, en dehors de la période estivale, je suis certain qu'une idée avait germé dans sa petite tête.

Little Garden ❤️💚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant