Chapitre 6

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Ronon avait laissé entrer Sheppard dans sa chambre.

- Il est temps que nous parlons, lui dit ce dernier.

- Oui, je le crois.

Il le vit faire les cent pas puis d'un seul coup, le militaire lui fit face.

- Je vous aime Ronon, du jour où l'on s'est rencontré, je suis amoureux de vous.

Pour être surpris, il l'était. Il fronça les sourcils.

- Et Mckay ? Je vous croyais ensemble ?

- Vous saviez ?

- Je l'ai compris au sourire qu'il vous faisait et à la façon dont il prenait soin de vous. Mais alors ...

- Je vous ai vu avec Teyla et comme je ne pensais pas que vous me rendiez mes sentiments, je me suis tourné vers lui. Il m'avait avoué ses sentiments.

Il n'en revenait pas. Il ne pensait pas que Sheppard était ainsi. Comment cet homme avait-il pu se servir d'un homme profondément bon comme le docteur Mckay ? Un homme qui était capable de prendre une balle pour l'homme qu'aimait son amant.

- Ronon ?

- Vous n'avez jamais aimé Mckay ?

- Non. Il n'y a eu que vous.

Il se sentit mal pour l'homme qui l'avait sauvé.

- J'ai des sentiments pour vous Sheppard, mais vous n'êtes pas l'homme que je pensais.

- Ronon ...

- Non, Sheppard.

Il avait reculé pour éviter le toucher du brun.

- Vous avez trahi un homme qui vous aimez. Qui me dit que vous ne ferez pas la même chose avec moi ?

- Je n'aimais pas Rodney, vous, je vous aime.

- Vous avez trahi ses sentiments. Quel genre d'homme êtes-vous ?

Il s'avança vers sa porte.

- Vous devriez aller.

Le militaire le fit la tête basse.

Il soupira quand la porte fut fermée. Il ne pensait pas qu'un jour Sheppard le déçoive à ce point.

¤¤¤

Il y pensait depuis quelques jours, mais il voulait voir comment allait le docteur Mckay. Ce dernier lui avait quand même sauvé la vie.

En allant à l'infirmerie, il croisa le docteur Beckett. Ce dernier lui raconta ce qu'il s'était passé.

- Une embolie ? C'est quoi ? Demanda-t-il.

- Une embolie est due à un caillot de sang, c'est comme une boule de sang séché, qui vient boucher une artère pulmonaire. À cause de ça, l'oxygène ne circule plus comme il faut dans le corps.

- C'est très grave. Mckay va s'en sortir ?

- Oui. Mais il lui faut beaucoup de repos. Il dort pour le moment. Je vais aller me chercher à manger puis je reviendrais à ses côtés, Lorne est allé se reposer.

- Restez avec lui. Je vais vous chercher à manger. Vous voulez quoi ?

- C'est gentil Ronon, mais je dois aussi apporter des médicaments à quelqu'un en poste. Mais si vous pouviez rester aux côtés de Rodney le temps que je revienne ...

- Oui, bien sûr.

- Merci.

¤¤¤

Quand il passa derrière le rideau, son sang ne fit qu'un tour. Le docteur Mckay tenait un instrument coupant, un scal quelque chose et du sang coulait de son poignet gauche. Il alla vite à ses côtés et l'empêcha de se planter de nouveau cet instrument dans son poignet.

- Mckay ! Arrêtez !

- Je ne veux plus vivre, dit le scientifique en pleurant. J'aimais tellement John et il m'a brisé. Il ... Il ne m'a jamais aimé. Il m'a touché en pensant à vous. Je le dégoûtais, c'est pour ça qu'il fermait les yeux quand je ...

Il eut peur en le voyant vomir du sang. Il était perdu. Il cria à l'aide. Il vit une infirmière arriver, mais il ne savait pas laquelle, il ne regardait que Mckay. Mckay qui avait du sang qui sortait de sa bouche et qui coulait sur son menton. Mckay qui avait son poignet en sang.

- Vous pouvez le lâcher maintenant Ronon, nous nous occupons de lui, lui dit gentiment le docteur Beckett.

- Il saigne trop.

- Je sais. Je vais m'en occuper.

Il acquiesça en lâchant son ancien coéquipier, mais il n'arrivait pas à détourner son regard de lui. Mais il ne le vit plus quand une jeune femme tira le rideau de séparation.

Il recula et s'assit au sol. Il ne pouvait pas partir. Il avait trop peur pour cet homme qui avait failli mourir à sa place, homme qui avait été brisé par l'homme qu'il aimait et que lui aussi, il aimait.


Nā mea uhaʻi ʻuhaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant