La douceur du crépuscule qu'il affectionnait tant était bien présente mais tentée d'un silence inhabituel. Il eu soudain une sensation d'extrême vulnérabilité provocant en lieu une légère angoisse. Le vent portait des courants d'air lourds et chauds, ainsi que d'autres froids et puissants. Il se mit à frissonner et décida de se rentrer à la hâte. Un léger crachin tourbillonnant émanait d'un ciel lourdement voilé. La mer noircissait à mesure que le ciel s'assombrissait. Le frêle vrombissement du moteur amenuit rapidement ses espoirs après une longue minute à tirer sur la poignée de démarrage, totalement absorbé par sa tentative, plus rien n'existait hormis ses espoirs de libération. Il n'osa pas regarder mais il perçut la lourde noirceur qui l'encerclait de toute part aux horizons. Il était figé, il enfila son gilet de sauvetage, sans trembler mais rigide, presque atrophié, il n'y trouva aucun réconfort, il commença à ressentir les premiers haut-le-cœur que provoque le tumulte de la mer agitée. Il perçut aussitôt que son bateau ne tiendrait pas si le pire arrivait. Il devina à l'horizon, une pluie battante que les vents puissants parvinrent à casser en toutes directions. En dehors du temps, le chaos gagna progressivement son embarcation. Il était spectateur, spectateur de l'horreur d'un homme dans un environnement hostile dans lequel il n'a rien à y faire. Le bruit des vents, la puissance avec laquelle il était balloté, les claques de pluie et d'eau, et surtout, la noirceur impitoyable de cet amalgame de sensations, était un funeste tableau vivant. La suite n'a que peu d'importance, l'amer acceptation et la lutte vaine ne furent pas tant effroyable que cela.